lundi 27 décembre 2010

Life Stories / Just Jack



J'ai passé des fêtes formidables, gâté comme un Maharaja, à me gaver de gâteaux en écoutant Bing Crosby et Cat Stevens.

J'ai eu des fous rires terribles avec mes cousins et Caro-Magnonne en dévalant comme des déglingués des pentes enneigées sur des chambres à air de tracteurs gonflées à bloc.

En partant jeudi, le TGV qui devait m'emmener n'avait pas mon wagon (en fait il manquait une rame complète, donc il manquait beaucoup de wagons.) et je crois que la SNCF avait parfaitement bien choisi son week-end pour se mettre à faire des blagues comme ça.

Ce matin, les RER B étaient en grève.

C'est incroyable le nombre d'aventures qu'il peut arriver en un week-end.

Et ce matin, en partant au travail, j'ai laissé la glisse folle sur les pentes des champs couverts de neige de ma mémé, j'ai oublié le goût des gâteaux de noël et l'odeur du vin chaud pour me fondre dans la foule des gens pressés.

Et je dois dire qu'il est nettement plus agréable de glisser comme un dingue sur une bouée géante en caoutchouc que de glisser entre les gens pour sortir d'un métro bondé.

Et Gare du Nord, j'ai croisé un vieux monsieur qui portait un modèle réduit de bateau à voile.

Pas un petit modèle réduit, une magnifique réplique de bateau à voile de skipper, un truc à traverser des atlantiques en solitaire avec une magnifique voile triangulaire blanche.

Un modèle réduit qui pouvait naviguer pour de vrai et affronter les rugissants des bassins des Tuileries ou de celui du Jardin du Luxembourg.

Un esquif à traverser un étang, nonchalamment, comme Tabarly gagnait ses courses.

Un bateau pour s'imaginer des voyages, affronter des pirates et faire rire un petit-fils peut-être.

Il était à peine 8 heures du matin et j'étais tout heureux de voir une image aussi belle et insolite que ce personnage très classe qui tenait son bateau comme on tient une fiancée sous les toits de faïence de Paris.

Et la journée est passée, ni pire ni meilleure qu'une autre, avec un navire dans la tête.

Et je suis rentré chez moi.

Et rue Belliard, je passais devant les voies ferrées quand une petite camionnette antédiluvienne m'a croisé.

Elle tirait un petit bateau à voile bleu.
















C'est incroyable le nombre d'aventures qu'il peut arriver en une journée.

mercredi 22 décembre 2010

Santa Claus is Comin' To Town / Bruce Springsteen



Je continue de vous souhaiter de joyeuses fêtes de Nowell comme le dit le Boss (avec classe, c'est évident.) et voici de quoi faire danser toute la famille, même la belle-mère ou la tante méchante autour du sapin.

Alors moi, je vous conseille de vous servir un léger whisky (ou un calva pour les plus snobs) et de pousser le volume et les meubles.

Dites à vos parents combien ils sont importants, roulez des pelles à la secrétaire/voisine/inconnue aux gros seins à qui vous n'osez pas proposer un café, chantez dans la rue ou dans le métro, coupez la dinde, (l'animal, pas la tante méchante!) et bourrez-vous de bûche.

Nan, parce qu'il y a de quoi être heureux, c'est la période et surtout, après avoir survécu à l'Apocalypse Snow, à la course aux cadeaux (les halles, la semaine avant Noël, c'est Bagdad, c'est pour ça que je n'y vais pas...) au froid paralysant et aux relous de tout poil (Pères Noëls escrocs, Enfoirés à la télé, chorales désaccordées et balcons décorés...), il est bon de souffler un peu, après tout une année vient de passer.

Il faut se préparer à celle qui va arriver.














Cette chanson est dédicacée à toute ma famille, mes parents, deux planètes hospitalières et inébranlables de vérité et de confiance, ma soeur, atomique, mes cousins de tous les coins et ma famille d'adoption de Paris à l'Est de la France (5-4 et 5-7 représente!) en passant par les rivages de Bretagne.

Je vous souhaite à tous et toutes un Joyeux Noël.

mardi 21 décembre 2010

Christmas (Baby Please Come Home) / Darlene Love



Cette semaine, les enfants, c'est fête.
Bonhommes de neige, vin chaud à volonté et balcons décorés.

Cette semaine, on groove autour du sapin en poussant le volume à fond, on chasse les chorales de noëls qui cassent les roustons chantent sur le pas des portes et on brûle les chaussettes, on regarde piège de cristal avec du thé et des gâteaux, on prépare un vin chaud, on transforme les disques d'Ivan Rebroff en frisbee.

Fini les courses dans les grands magasins à se faire broyer les pieds, là, on va les remuer.
Fini le froid.

Ce soir, c'est fête et groove.

Alors, pour une des dernières fois de l'année (avant l'année prochaine...) on monte le volume à 11 et on se réjouit parce que l'année qui vient de passer n'était pas si mal et parce que celle qui arrive sera top.

On se réjouit parce que c'est un moment de joie.

Il faut juste se le rappeler.

jeudi 16 décembre 2010

Special Hommage à Blake Edwards: Nothing to Lose / Claudine Longet



Quand on est triste, comme moi ce soir suite au décès de Blake Edwards, réalisateur génial de chefs-d'oeuvres insurpassables comme The Party ou les Panthères Roses, (naon, pas le dessin animé, les films avec Peter Sellers!) ça fait du bien de chialer sa mère comme une lopette d'entendre des jolies filles chanter.

Voici un extrait du The Party sus-cité.

Alors qu'est-ce qu'il y a de plus beau que de voir un garçon trempé jusqu'aux os souffrir un Martyr Golgotesque à se retenir d'aller aux toilettes par crainte de froisser une jolie fille qui chante?

Dans ce film, ce génial Peter Sellers pulvérise le records du monde du "je suis toujours là où il faut pile poil au bon moment" dans un rôle quasi-muet.

Chez moi, le fou-rire commence quand j'entends les "chuip-chuip" délicats que font ses mocassins trempés quand il marche sur la moquette.

Un son effroyable d'otarie fatiguée (ou de baleineau échoué, au choix...) qui couvre la jolie chanson de la jolie Claudine.

La suite est le deuxième plus beau moment de solitude de l'histoire de l'humanité, après François Feldman au Téléthon, moment magique des aléas du direct comme je les aime (hop, pour rire en ces périodes de joie sur la terre, on clique ICI) (et ex-aequo avec Michel Drucker qui assiste au Fuckagate de Gainsbourg face à Whtiney "ouatdidisay?' Houston et le jour où l'état-major français avait compris que la ligne Maginot n'allait pas servir des masses...)

Ce film devrait être obligatoire, montré à des apprentis comédiens (et même certains césarisés) pour leur montrer à quoi ressemble un acteur, remboursé par la sécu, diffusé au conseil de sécurité de l'ONU entre deux discours et joué à la comédie française, histoire qu'on s'y fasse moins chier.

Mais pas seulement parce que ce film est une drôlerie absolue.
Aussi parce qu'il est touchant.

The Party, je l'aime pour son titre, déjà, qui fout la pèche, mais aussi parce qu'un garçon endure mille sévices, passe pour un fou ou un terroriste des sanitaires, un destructeur d'oeuvres d'art, un anarchiste écolo sauveur d'éléphants, un Attila des maisons, un dynamiteur de repas ou un flingueur de tournage avec la naïveté la plus sincère possible.

Mais surtout, il prend le risque de se faire un Tchernobyl avec sa vessie parce qu'à un moment, il a croisé les yeux (bleus) d'une fille.

Et pour moi, c'est la plus belle chose du monde.


















Je voulais en profiter pour rendre également Hommage à Jean Rollin, réalisateur de films bis bizarro-gore-sexy-(pas si)-nuls décédé aujourd'hui à l'âge de 72 ans.

Merci Mr Rollin, au moins, vous vous avez essayé, vous avez tenté d'amener quelque chose d'autre dans le paysage cinématographique français.

Il y en a, comme ça, qui vivent dans l'ombre, réalisent dans l'ombre et meurent aussi dans l'ombre.

Demandez donc à Farrah Fawcett ce qu'elle en pense...

mardi 14 décembre 2010

Marshmellow World / Frank Sinatra & Dean Martin



On est à pas loin de Noël et il est temps de se mettre dans l'ambiance.

Pour moi, l'ambiance de Noël, c'est les gâteaux de ma maman (et de la mémé et de Caro Magnonne, parce qu'elle se démerde plutôt bien en gâteaux de Noël.)
C'est Piège de Cristal. Et oui.
C'est le Géant de Fer, encore.
C'est de la musique qui fait pleurer avec des cordes et du vent, des airs qui swinguent, un sapin atomique, des étoiles, un peu de neige parfois, du vert, Walt Disney, un tigre du bengale, des traditions idiotes qui n'appartiennent qu'à Caro-Magnonne, les cousins et moi, du vin chaud et parfois un peu de silence.

L'ambiance de Noël, ça donne envie d'être classe et cool, c'est tellement plus sympa que de faire la gueule en râlant.

Ceux qui pensent être classes et cools, voici un exemple parfait de ce qu'est être classe et cool.

Comme quoi, on n'est pas forcément obligé de se déguiser en Père Noël, de faire ses courses le 18 décembre aux Halles ou d'acheter le dernier album des enculés enfoirés pour être dans l'ambiance de Noël.

Frank et Dean, qui sont mes profs officiels de coolitude, le montrent.

L'Esprit de Noël, c'est donner l'impression que tout va bien et que tout est facile.

On danse comme on marche, on chante comme on ouvre une porte et surtout, on montre qu'on est heureux.

dimanche 12 décembre 2010

Chemah (traditionnel) / par jean-François Zygel (interprété par Sonia Wieder-Atherton



Parfois, vous passez des week-ends les joues réchauffées par un chouette soleil printanier, à flâner le nez au vent dans les rues ou les parcs, à demander la main d'une fille ou donner à manger à votre chat.

Vous passez des week-ends au bord de l'eau à regarder des enfants faire du cerf-volant et des Taj Mahal de sable ou dans une cour d'usine avec vos collègues pour fêter un départ en retraite.

Et parfois, on passe des week-ends à pas être assez ivre pour les oublier.

Des week-ends de froid et de pluie, à travailler les dimanches dans des banlieues triste.

Des week-ends malheureux, qui -les pauvres- resteront marqués à jamais comme les week-ends où votre meilleure amie est partie.
(Je tiens à préciser que les meilleures amies partent souvent pour vivre des aventures formidables et merveilleuses et que ce n'est pas ça qui rend les week-ends malheureux. Ce qui rend les week-ends malheureux (mais pas longtemps) c'est de devoir continuer à vivre tout seul des aventures (qui seront peut être formidables et merveilleuses...) pendant que les meilleures amies vivent leurs aventures formidables et merveilleuses en regardant l'eau tourner à l'envers dans les toilettes...)

Des week-ends sans chansons.

"Je bâtis mes propres moments de Gloire" disait Mohammed Ali.

Il a raison, et pendant des week-ends comme ça, je bâtis mes propres moments de bonheur, moi, Momoyen Ali.

Avec des cordes torturées.




















NB: Sonia Wieder-Atherton est la violoncelliste formidable qui a composé la musique extraordinaire du très bon film "La Crise" de Coline Serreau. (que de compliments, mais bon, c'est mérité.)

mardi 7 décembre 2010

It's My Fault For Being Famous / The White Stripes

J'ai toujours su que la gloire me rendrait célèbre...





J'ai toujours su que la gloire finirait par arriver, me drapant d'une lumière blanche et m'élevant au-dessus de vous, mortels.

J'ai toujours su que la gloire me rendrait célèbre.

La célébrité, enfin.
Je rejoindrai ce panthéon idyllique peuplé d'idoles comme Thierry Beccaro ou Georges Beller.Et Mimi Mathy, bien sûr.

Modestement, je voyais à ces quelques lignes (quasi) quotidiennes un destin épique dans la veine de La Minute Nécessaire de Mr Cyclopède, la minute la plus intéressante de toute l'histoire de l'humanité ou d'attention à la marche, cette émission fantastique présentée par ce roi de la gaudriole qu'est Jean-Luc Reichmann.

Lachansondujour aurait son groupe facebook (que je vous invite tous à rejoindre là: http://www.facebook.com/group.php?gid=32533744692 donne qui veut, donne qui peut, c'est une cause presque aussi noble que le téléthon et vous escroque moins que les enculés enfoirés.)

La gloire est enfin venue, oui.
Cette gloire que j'ai atteinte à la force de mes mains, à la sueur de mon front.
Cette gloire que je ne dois qu'à moi (et à une pause salvatrice de la roue voilée de mon destin rancunier qui s'est arrêtée 2 secondes de tourner n'importe comment.)

Merci, la gloire.

En fait, vendredi dernier, j'ai eu un contact sur mon blog.
Je vous le transmets:

"Bonjour,
Je me permets de vous contacter par vos commentaires car mon équipe et moi-même avons eu l'occasion de visiter votre blog, que nous trouvons très intéressant et dynamique.

Passionnés du Web, nous souhaiterions faire connaître votre blog aux lecteurs de News de stars, qui figure parmi les sites féminin people francophones les plus visités.

Pour cela, n’hésitez pas à vous inscrire directement à cette adresse http://www.news-de-stars.com/inscription_blog.php et nous nous occuperons de tout.

J'espère vous compter rapidement parmi nos partenaires privilégiés.

A très bientôt,

Cyril de l'équipe blogs reporters News de stars
blogs@news-de-stars.com"

Alors je rêve d'une chronique dans le Monde, d'être débauché par Jimmy Fallon pour son Late Show, de faire une voix d'un Muppet ou d'écrire l'adaptation des 4 fantastiques en comédie musicale, d'intervenir sur une radio bien comme Nostalgie, Radio-Chopin (chez mon médecin, je vous le rappelle) ou Chérie FM.

Je me vois invité mondain, fils spirituel de Marcel Beliveau et de Fabrice, talent brut qui ne demande qu'à s'éveiller au monde du rire.


J'imagine le jour de la sortie de l'anthologie de mes chansons du jour en poche et illustré (avec des dessins de Delestre, 5-4 représente!!) aux éditions de la Pleïade.

J'imagine des choses simples en somme.

Et là, hop, un site à la "Voici" parmi "les sites féminins francophones les plus visités" me contacte pour mettre ces modestes lignes en lien chez eux.

Gloire, tu es bien farceuse.
Et inattendue.
Gloire, tu me crois gay?
ou alors, tu veux faire de moi le nouveau Beigbeder?
Un Emmanuel de Brantes sans moustache?

Intrigué, j'ai suivi leur lien.

Il faut donc que je fasse de la pub pour leur site sur mon blog pour qu'ils me mettent en lien sur une page obscure cachée dans les sous-sols de leur page web.

Que moi, Moyen, je me vende?
Ils veulent faire de moi un homme-sandwich, les mécréants,
Ah on veut me pécho ma liberté de penser?
Ah on veut faire de moi un acquis à la cause du conglomérat presso-politico-financier?
Ah on veut me mentir et me spolier?
Ah ces charlatans s'imaginent peut-être que moi, Moyen je suis prêt à tout pour devenir célèbre?
Voyous!
Infâme!
Vous ne savez pas à qui vous avez à faire!
Moi? Un site people? Pour la gloire?
Moi, qui vend mon âme pour me faire connaître?
Je ne me laisserai pas faire!















Je suis sûr que vous voulez savoir quel terrible secret cache Geneviève de Fontenay et quel enfer vit actuellement Jean-Luc Delarue, non?
Et puis ça vous plairait d'avoir tous les jours des nouvelles de vos stars préférées, non?

vendredi 3 décembre 2010

Seven Bridges Road / The Eagles



J'aime les ponts.

Oui, je sais, annoncé comme ça, ça peut faire un choc.
Je n'aime pas que la musique, les robots géants, les avions, le Muppet Show, les terrasses de café, Desproges, The Party, Muhammed Ali, les déserts, les grues, l'Ice Tea, la bière et les super-héros, j'aime aussi les ponts.

Dingue.

D'ailleurs j'aime tellement les ponts que je pourrais presque vous chanter à tue-tête le petit pont de bois d'Yves Duteil si je n'avais pas un minimum de dignité (dignité toute relative d'ailleurs, puisque je connais effectivement les paroles par coeur et seule une timidité maladive m'interdit de pousser la chansonnette devant vous, fidèles lecteurs.)

Là, c'est moi en train de conduire sur le Golden Gate Bridge de San Francisco (Copyright Kiddie, Kiddie, si ça te gène, j'enlève ta photo, il n'y a pas de problème...) et j'étais drôlement content et impressionné même si ça ne se voit pas trop. (mon bras droit ne traduit qu'un flegme tout britannique et serein alors qu'en fait, je pleurais ma race.)




J'aime les ponts, donc.

Déjà parce que je trouve ça beau.
Il y en a certain qui ressemblent à des bateaux parfois, et les ponts suspendus, avec leurs haubans, on dirait de grands voiliers amarrés à la terre.

Là c'est la vue du Brooklyn Bridge à New-York. (oui, j'aime les ponts américains et je me la pète.)




Ensuite, parce que les ponts n'ont pas que l'énorme avantage de nous faire traverser dans la plus apaisante sécurité des abîmes insondables et des précipices cyclopéens.

Les ponts nous amènent à franchir, c'est vrai.
Ils nous permettent de faire fi des obstacles les plus impressionnants pour nous sentir libre de nos mouvements (au prix, c'est vrai de recherches techniques parfois sans fin, d'une ingénierie lourde, de moyens humains déments et d'investissements conséquents sur des chantiers dignes des Pharaons d'Egypte.)

Mais ce n'est pas pour franchir un précipice que je prends un pont.
Franchir un précipice est aisé finalement, avec un peu de temps, on descend, on remonte et hop, c'est fait.
(en gros)
Les ponts sont la preuve de notre impatience ou de notre paresse, finalement.
Une jolie preuve.

En fait, la raison principale pour laquelle nous construisons des ponts, c'est parce qu'avant tout, les ponts nous amènent à voir.

Je suis persuadé qu'inconsciemment, nous avons construit des ponts non pas pour traverser, mais pour admirer.
Nous avons tendu des passerelles de béton, de métal et de corde pour nous tourner vers une vallée, une gorge ou un rivage.
Nous avons déployé des trésor de patience mécanique et industrielle dans le seul but de nous arrêter, suspendus dans les cieux, et dominer notre monde.

Un pont, c'est le meilleur endroit pour voir ce qu'il y a autour (et surtout en dessous) de nous.

C'est la réflexion que je me faisais en sifflant du Leone pendant que j'empruntais le pont du cimetière de Montmartre...

dimanche 28 novembre 2010

Walk of Life / Dire Straits



Vous savez ce que je faisais hier soir par -16° avec Caro-Magnonne, sa copine Bernard et Miss-E?
Nous étions au Stade de France à nous peler les rouleaux et assister à une branlée historique la défaite du XV de France face aux Wallabies.

Oui, j'aime le sport et particulièrement le Rugby car j'y trouve des émotions que je ne retrouve pas ailleurs.

Donc hier, nous avions décidé de nous déplacer plein d'entrain pour affronter un froid polaire à effrayer un kangourou et encourager les bleus, notre fier coq dressé sur ses ergots, bec fier et crête levée.

Ben en fait, les bleus, on ne les a vu que pendant une mi-temps parce qu'après, ils ont disparu, vaporisés, pulvérisés, enterrés dans les profondeurs noires de la pelouse du Stade.

Ils se sont fait méchamment marcher sur la gueule.

59-16.

Presque un score de Basket-ball.

La honte.

L'avantage, me direz-vous, c'est qu'on a vu du beau jeu.
Ah ça, on en a vu des passes croisées, du jeu sur l'aile, des trois-quarts supersoniques qui clouaient aux sol toute notre équipe.

On en a vu du jeu au pied intelligent pour contourner les défenses et envoyer les ailiers à l'essai.

On en a vu des plaquages désintégrants, des pénalités réussies de 40 mètres.

On a vu des choses magnifiques mais le problème, c'est qu'en fait il n'y avait qu'une seule équipe sur le terrain et elle venait des antipodes.
(Miss-E, ton futur pays assure, j'espère que tu vas continuer à les soutenir du coup.)

Alors je ne vous raconte pas la déception de se faire chier jusqu'au Stade de France par des températures à cryogéniser un eskimau, subir les fanfares basques, les connards supporters qui vous demandent de vous taire dans un stade de 80.000 personnes (pauvre Bernard...), les bourrés, les "connaisseurs" qui analysent chaque geste technique (en l'occurence chaque connerie, pour le match d'hier), les odeurs de saucisses et la bière SANS ALCOOL, tout ça pour voir la deuxième plus grosse défaite du XV de France de tous les temps.
La deuxième.
Même pas la première.
Déçu.

J'envisage sérieusement de changer de nationalité histoire de soutenir des gars qui savent faire deux passes convenables et je pense que je ferais un très bon Néo-Zélandais.

Mais bon, même si j'ai le coeur lourd aujourd'hui, je continuerai de les soutenirs jusqu'au bout.
Simplement parce que moi, à leur place, ben j'irai pas.
Je n'irais pas au contact face à des mecs de 95kgs lancés à pleine vitesse comme des locomotives pour essayer de les stopper net à la simple force des bras et les empêcher ainsi de démolir votre ligne de défense et de plaquer la balle dans votre en-but avec ce sourire narquois de satisfaction fière.
Je n'irais pas à la course, ballon en main, chassé par des sprinters qui ne veulent qu'une chose, c'est vous coller le nez dans le gazon.
Je n'irais pas face aux poteaux, à 35 mètres, devant 80.000 personnes pour tenter de passer la balle au-dessus de la barre.
Je n'irais clairement pas au contact, au soutien de mes coéquipiers fauchés par la défense adverse pour conserver la possession de balle (et sacrifier un peu de cuir chevelu, une arcade sourcilière ou quelques dents...)
Je n'irais pas en mêlée me faire déboîter les épaules et déchirer les oreilles.
Non, je n'irais pas.

(ceci dit, j'ai vraiment l'impression que hier soir, ben ils n'y sont pas allé non plus...)

mercredi 24 novembre 2010

I Close my Eyes and Count to Ten / Dusty Springfield



Je suis d'un naturel plutôt confiant.
C'est un truc qui vient de mes parents.
(j'ai plein de trucs chouettes qui viennent de mes parents, je sais, c'est classe.)

Oui, je suis plutôt confiant.
La preuve, je ne doute pas une seule seconde que mon avenir sera presque aussi sympa que celui auquel je rêve parfois, je pense sérieusement qu'un jour, on se rendra compte que les Enfoirés sont des voleurs escrocs des pathétiques indécents qui utilisent une oeuvre caritative pour faire leur promo pourrie d'albums inaudibles ou franchement mauvais et je suis sûr que l'Equipe de France de Rugby sera sacrée championne du monde en Nouvelle-Zélande (après une victoire héroïque en finale contre les Blacks.) en septembre prochain (au moins, vous connaissez déjà la date de mes prochaines vacances, impossible que je rate ça et le décalage horaire m'interdirait de toute façon d'aller au boulot, vu qu'à la place, il y aura match.)

C'est dire si je suis confiant.

En fait, je suis d'une confiance parfois aveugle et inconsciente, quand je me balade(ais) l'IPod à l'air dans la rue, certain que personne ne viendrait me détrousser.
Je suis confiant, quand j'ai le dos bousillé, que de toute façon, ça va aller mieux.
Et je suis confiant qu'un jour, j'aurai plus à me soucier des coefficients des marées que des horaires des RER, là-bas sur une île lointaine au nom d'une princesse ancienne et belle comme une merveille du monde.

Mais en attendant de voir tout ça se réaliser, il m'arrive quand même de subir un peu.

Pas non plus des trucs épouvantables, hein, je ne suis pas mineur en Chine, je ne suis pas dans un pays en guerre et jusqu'à ce jour, je n'ai pas eu à subir de régime totalitaire (à part parfois l'ire céleste de Kim Il-Caro, -ma soeur bien aimée guide spirituel et lumière de mes jours sombres- quand elle est de bon poil.) et je ne suis pas recherché par une mafia quelconque pour me couler dans du béton et dans la seine.

Non, rien d'aussi méchant.

Parfois, je subis la ville par exemple.
ça peut être agressif une ville.

Mais je subis surtout ma capacité maladive à avoir confiance en plein de trucs sauf en moi parfois.

Par exemple, j'ai confiance qu'un jour il m'arrivera un truc chouette à m'en faire croire aux Anges Gardiens, à Ali-Baba, Superman, le Père Noël, le 11 novembre et la fin de la chasse aux Tigres du Bengale et pas que du Bengale d'ailleurs.
Le problème, c'est que je crois que j'attends un peu que ce moment à foutre le 6 juin 44 aux oubliettes de l'Histoire, celle avec un grand H, un moment à rendre jaloux Barack Obama et Neil Armstrong, n'arrive tout seul vu que je ne me crois pas capable de le provoquer.

(d'où une attente longue et parfois frustrante, c'est vrai, mais je suis confiant, n'oublions pas. Et l'alcool fait passer le temps.)

Je sais, il est plus idiot de se subir que de subir un petit mégalo Nord-Coréen, mais j'ai dit que j'étais confiant, j'ai pas dit que j'étais parfait.

Donc, oui, il y a des moments ou quand même, je ne suis pas sûr.

Et dans ces moments-là, quand il fait plus noir que d'habitude, il ne sert à rien de chercher la lumière.

Dans ces moments-là, il suffit de fermer les yeux.

Le temps de compter jusqu'à 10...

mardi 16 novembre 2010

Special Anniversaire de Miss-E: Your Protector / Fleet Foxes



Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de mon amie Miss-E.

Je voulais en profiter pour lui (re)dire toutes les merveilles que je lui souhaitais pour l'année à venir mais il est finalement inutile de se répéter.

Parce que même si on est loin, elle sait déjà que je penserai à elle assez fort.
Her protector.

Ce qu'elle ne sait pas, en revanche, c'est l'influence qu'elle a eu à des moments-clés récents de ma vie.

Sans forcément le savoir d'ailleurs, mais elle est quand même là quand je me sens aller mieux dans ma tête, quand je me sens ambitieux et quand je me sens ramer dans des salles d'attente.

Miss-E, il y a des choses que je n'aurais certainement pas fait sans toi.

Parce que parfois, il a suffit d'un seul de tes regards, ou d'une seule de tes phrases pour que je devienne quelqu'un de mieux.

Alors plutôt que de me demander ce que je pourrai bien devenir sans elle, je me promets de rester (à peu près) ce que j'ai réussi à devenir à son contact.

Un garçon qui a plein de défauts, des problèmes relationnels et une angoisse assez conséquente quand il s'agit de prendre une décision ou d'agir concrètement.
Mais qui n'a plus peur d'affronter tout ça.

Le protecteur n'est pas celui qu'on croit.
















Merci Miss-E.

Et bon anniversaire.

lundi 15 novembre 2010

I'm Alive / The Hollies



Bonne nouvelle, je ne suis pas paralysé.
Pas de tétraplégie, pas de fauteuil roulant et pas de clignements de paupières pour communiquer.

J'ai une lombalgie aigüe dixit mon toubib, et, pour la première fois de ma vie, je suis en arrêt maladie.
Pour trois jours.

Mais revenons un peu en arrière.

Revenons à mon rendez-vous chez mon médecin.

Je suis dans une salle d'attente très simple. Très moche surtout.
Papier peint jaunâtre, sièges verts.

J'interromps mon récit pour vous préciser que NON, je ne fais pas exprès de me retrouver dans des situations ahurissantes dans les salles d'attentes.
Je m'en passerais bien.

Je ne suis pas tout seul dans cette salle d'attente donc, mais cette fois-ci, j'évite toute occasion de m'humilier en public (sauf quand j'ai voulu m'asseoir sur la moche chaise verte et que ça a pris 17 heures à cause de mon dos en carton.)

De la musique classique sort des enceintes posées sur le sol.

mmmmh, c'est bien la musique classique, ça détend.
Un enfant gribouille sur son cahier, c'est mignon.

Enfin, gribouille...
Disons qu'il cherche à déchiqueter son cahier avec la pointe de son stylo.
Coquin, va.

Ah oui, mais il y va franchement, là, ce petit chenapan...

Et il imite le brontosaure en même temps, dès fois qu'il soit effrayé d'être trop discret, ben voyons.

Bon, il va se détendre le gniard, là, avec son art primitif et ses plaintes de primate?
Et puis la musique classique, ça stresse un peu au bout d'un moment...

Je me retrouve enfin seul, attendant fébrilement mon tour.

Enfin, pas longtemps, puisque je suis rejoins par une jeune fille (un instant, j'ai cru que c'était la même que dans la salle d'attente de mon psy et là, je dois vous avouer que j'aurai définitivement pensé que mon karma est le plus pourri du monde mais aussi le plus farceur. Et je me serais enfui en courant. Mais en fait, non, ce n'était pas elle, mais certainement sa soeur...)

Comme je veux éviter toute bourde hypothétique, je ne dis rien, faisant semblant de lire un magazine de décoration réservé aux gens qui doivent décorer des hôtels particuliers dans le 16ème ou relooker des ferrari.

Et là, radio-chopin (si, si, je vous jure, c'était radio Chopin, je serais incapable d'inventer un truc pareil.) nous balance la marche funèbre (je vous re-jure que c'est vrai. Et c'est parce que c'est vrai que c'est incroyable et beau.)

Mais la vraie Marche Funèbre, la glauque, celle qui vous invite à abandonner tout espoir, vous annonce que c'est la fin et qu'il faut l'accepter.

Celle-là:




A ce moment-là, je me mords les lèvres jusqu'au sang.

1, pour ne pas hurler de désespoir.
2, pour ne pas me marrer comme une grosse baleine, vu qu'après tout, la jeune fille qui m'accompagne est peut-être atteinte d'une maladie incurable et je ne voudrais pas jeter un froid.

(ceci dit, je confirme, la marche funèbre, c'est pas vraiment au poil pour réchauffer l'ambiance, j'ai déjà vu mieux...)

Heureusement, elle esquisse un léger rire en premier, du coup, je lâche un "héhé" très sobre de mon côté, et je lui dis que quand je vais raconter ça, personne ne me croira.

Elle rit un peu plus, je sourit et le docteur Frankenstein (enfin, son frère, mais celui qui a raté ses études.) vient me chercher.

Je mets un peu moins longtemps pour m'asseoir dans le fauteuil dans son cabinet (seulement une quinzaine d'heures) et là, c'est parti.

Lui: mmmmh-mmmmh, vous avez mal au dos
Moi: SANS BLAGUE!!! oui, un peu, comme vous le voyez.
Lui: mmmmh-mmmmmh et vous avez fait un mouvement bizarre?
Moi: J'ai sauvé toute une famille de maliens des flammes et d'un marchand de sommeil.
Lui: mmmmh-mmmmh ah oui, forcément.
Moi: oui, vous comprenez, c'est en rentrant dans la chambre du dernier (et de ses cousins, sa tante, le grand-père et la belle-soeur) un mur porteur m'est tombé sur le dos, et là, crac!
Lui: Le dos.
Moi: Non, le mur.

J'abrège ici volontairement ce dialogue, par modestie surtout, ne voulant pas étaler à la face du monde les sacrifices héroïques que je suis prêt à faire pour mon prochain (et surtout pour des familles entières de Maliens victimes des flammes et des marchands de sommeil...)

Comme monter sur une chaise pour changer une ampoule...


J'ai trois jours d'arrêt maladie.

Espérons que le Monde tienne le coup...




(à noter que The Hollies, c'est le premier groupe de Graham Nash, de Crosby, Stills et lui, donc. Et Young, parfois.)

dimanche 14 novembre 2010

Help the Aged / Pulp




Aujourd'hui, du haut de mes 31 ans, je me suis senti un peu vieux.

Non, je ne regarde pas Michel Drucker, je n'écoute pas Michel Sardou, je ne fais pas chier dans les files d'attente de la poste et je ne pense pas que de mon temps c'était mieux que maintenant même si effectivement, de mon temps c'était mieux que maintenant.

Non, aujourd'hui j'ai passé la journée chez moi.
En chaussons.
Comme un vieux.

Foudroyé dans le dos, à la limite de la tétraplégie.

Et comment ais-je réussi à me paralyser tout seul?

Dans un crash affreux au volant d'une voiture surpuissante sur une route détrempée alors que j'étais en tête dans le dernier tour?

Dans un terrible accident de parachute?

Lors du test d'un prototype, les commandes ne répondaient plus, et dans le haut-parleur de la base, on n'entendit qu'un long hurlement, mon hurlement, avant que je ne percute les étendues plates du désert de Mojave, à 937km/h? (une dérive trop courte diront les ingénieurs...)

En sauvant une famille entière de maliens des flammes et d'un marchand de sommeil?

Non, j'ai presque perdu l'usage de mes jambes en montant sur une chaise.

Pas en sautant d'une chaise.
Ni en tombant d'une chaise.

En montant sur une chaise toute banale, en bois, peinte en verte.
Pas une chaise de 16 mètres de haut non plus.

une chaise banale.

je suis monté dessus pour changer une ampoule chez la caro-magnonne et crac, le dos cisaillé, hop, la tétraplégie.

Je suis quand même rentré en rampant chez moi, j'ai monté les 6 étages en me traînant avec les bras dans les escaliers et me suis affalé sobrement allongé devant des conneries programmes incompréhensibles sur arte (mais si j'ai pas compris, c'était sans doute à cause de la douleur, les anti-inflammatoires, la fièvre, les vertiges, certainement dus à la rupture brutale de ma moelle épinière, tout ça...)

Et là, chez moi, du haut de mes 31 ans, je me suis dit que je m'étais paralysé tout seul en montant sur une chaise.

Je savais pas qu'on devenait vieux si vite.

samedi 13 novembre 2010

For Yo Sorrows (Feat. George Clinton & Too $hort) / Big Boï



Il m'arrive parfois, rarement, mais parfois quand même, d'être un peu tristoune.

Alors comme je n'aime pas ça, je m'arrange pour que ça ne dure pas.

Et franchement, un transistor qui me sort un son comme ça, avec la légende George Clinton en invité surprise, un volume poussé jusqu'à 11 et tout s'en va.

Un transistor, finalement, c'est tout ce qu'il me faut pour me dire que tout va bien.

Un transistor (ou un IPod, soyons modernes!) pour oublier des murs gris de pluie couverts d'affiches effarantes qui font croire que vous n'êtes pas heureux puisque vous n'avez pas ce qu'elles vous vendent.)

Un transistor pour ne plus penser à surveiller mes fins de mois, mais plutôt la météo de mes prochaines destinations de vacances.



Et écouter des chansons qui groovent pour se rappeler qu'être heureux n'est pas si difficile.

il suffit d'un transistor.

dimanche 7 novembre 2010

I Can't Stand the Rain / Ann Peebles



Oui, c'est évident, il fait mauvais temps.

J'en profite donc pour coller un cafard à déprimer un frère Farelly avec ce standard repris, volé, samplé dans tous les sens.

Un groove soul qui vous enferme chez vous avec un thé pendant que la pluie tombe et qui ne donne absolument pas envie de sortir.

Mais qu'est-ce que c'est bon.

Oui, c'est bon de parfois rester derrière se fenêtre avec une tasse de thé. (ou un verre de whisky, tout dépend de l'humeur...)

Déjà parce qu'il fait moins froid que dehors (et on y est moins mouillé, sauf cas de maladresse extrême lorsque l'on se verse l'eau du thé sur la tronche, ce qui se double alors d'une brûlure au troisième degré et ça confine au pas de bol.)

Ensuite parce que chez soi, on imagine plein de choses, on construit des projets, on bâtit des espoirs.

Chez soi on refait le monde.

On n'a pas à l'affronter...

mercredi 3 novembre 2010

I'll Rise / Ben Harper




Je suis en train de (re)lire une de mes bibles, les fabuleusement génial "Le Combat du Siècle" du doublement Pulitzerisé Norman Mailer.

(oui, rien que ça, certains rament comme des galériens Yougoslaves pour être publiés dans "les dernières nouvelles de volgograd", lui, il se chope deux prix Pulitzer. Tranquille...)


Ce livre-là:



Magnifiquement adapté en un documentaire splendide et oscarisé sous le nom poétique et tribal de "When We Were Kings", de Léon Gast.



Pour ceux qui ne connaissent pas l'histoire, il faut savoir qu'à ce moment, Ali a 32 ans, il n'est pas au mieux et est annoncé perdant.
Certains pensent même qu'il va se faire tuer sous la puissance brute de son adversaire.

Foreman est une machine de guerre avec des enclumes à la place des poings et sort d'une série de 40 victoires dont 38 par KO.

Lors des entraînements, Ali se forçait à ne pas regarder ceux de Foreman, car il aurait certainement déclaré forfait sur-le-champ.
George Foreman choisissait les sacs les plus lourds et les plus denses qui existaient et il les déformait à la seule force de ses poings.
Ses coups creusaient des trous dans des sacs durs comme des murs.
Et Ali ne regardait pas, car il ne voulait pas douter de sa victoire.

Alors je fait comme Ali.

Je sais que je ne suis pas forcément donné gagnant tout le temps, mais j'essaye de ne pas regarder mes adversaires, car je ne veux pas imaginer qu'ils puissent être plus forts que moi.

J'évite le regard des magiciens de la vie, même si je ne crains pas leur vaudou.
Je ne tombe pas dans l'illusion des séducteurs.
Je ne perds pas de temps à admirer la réussite financière de gens certainement plus jeunes et mieux habillés que moi.
Je ne compte pas les victoires des autres.
Je ne m'effraye pas sous les poings des vauriens.
Je n'écoute pas les oracles obscurs qui me voient à terre alors que je ne me suis pas encore levé.
Je ne cours plus après des choses que je ne veux pas atteindre. Je ne me fatiguerai plus pour faciliter le travail des autres.
Je ne regarde pas des murs de doutes et de discrétion s'effriter sous les coups d'assurance de personnes qui ne doutent de rien et surtout pas d'eux-mêmes.
Ils finiront par tomber bien plus lourdement que moi.
Je ne m'attarde pas à contempler ce que je ne suis pas.

Je ne veux plus croiser de miroirs.

Je fais comme Muhammed Ali.

Je bâtis patiemment mon propre moment de gloire.


(Il faut savoir que Ali fait partie de ces rares hommes à me faire pleurer de par leur simple existence. Comme Martin Luther King, Nelson Mandela ou Zinedine Zidane et Michael Jordan, il a un jour décidé qu'il pouvait devenir ce qu'il voulait être, et le partager avec les autres.
Il l'a fait avec ses poings, mais pour moi, c'est aussi beau qu'un mec qui fait des rêves pour son peuple, un autre qui le libère ou d'autres qui dansent ou volent avec un ballon pour la simple beauté du geste.)

dimanche 31 octobre 2010

The Monster Mash / Bobby "Boris" Pickett



En ce jour d'Halloween, je vous propose de pousser les tables (plutôt que de les faire voler), de pousser une nouvelle fois le volume à 11 et de vous laisser posséder par le démon de la danse.

Halloween, où l'on se gave de films d'horreurs et de bonbons chimiques qui font dissoudre les dents.
Halloween, un jour de plus pour coller des tartes aux enfants.
Halloween, où l'on se déguise en monstre pour se fondre parmi les créatures de l'au-delà en visite chez nous. (et du coup, ça permet à certaines personnes comme Mimi Mathy ou Sebastien Chabal de passer inaperçu...)
Halloween et les citrouilles...

A Halloween, on se fait peur, mais à Halloween, on s'amuse aussi!

En plus, j'adore le clip, montage de vieux classiques de l'horreur avec des effets spéciaux en caoutchouc, des acteurs investis, des monstres tous plus bizarres les uns que les autres et surtout beaucoup de poésie...

Et comme je suis du genre sympa, voici de quoi frissonner en cette veille de la Toussaint avec ce classique de l'épouvante, ce chef-d'oeuvre, ce film culte.

Mais en Moyen...







Happy Halloween!!

(et happy caries et happy peur...)

















Cette vidéo a presque 2 ans maintenant et je me suis dit qu'il était temps pour moi de la partager avec vous.
Ca vous fera un excellent avant-programme pour votre rétrospective films d'horreur pour Halloween de ce soir.
Tremblez, fidèles lecteurs...

jeudi 28 octobre 2010

Babylon Too Rough / Gregory Isaacs



Il y a des fois.

Il y a des rares fois, mais il y a des fois quand même, où les choses paraissent plus dures, les heures plus longues, les épaules plus lourdes, les trajets plus fatigants, les matins plus tôts, les soirs plus tards et les sourires moins grands, et les sourires moins francs.

Il y a des fois où l'on se bat mais forcément, on ne gagne pas.

Il y aura encore des fois comme ça.

Et dans ces fois là, même si ce grand tout insondable, enquiquineur et farceur n'existe pas, dans ces fois là, je me tourne alors vers ma foi.

La foi qui m'a fait franchir des montagnes de doutes et demander une augmentation, la foi qui m'a emmené à New-York et dans les déserts de Californie.

Je ne suis pas un grand croyant, mais je suis un grand confiant.

Il y a des fois où il faut dire à sa vie qu'on ne la subit pas.

Et cette chanson est là pour ça.





Gregory Isaacs est décédé cette semaine.
Il avait 59 ans.

Jah blesses him...

vendredi 22 octobre 2010

The Fool on the Hill / The Beatles



Hier soir, je suis allé chez mon psy.

Et chez mon psy il y a une salle d'attente.

Et j'ai ouvert la porte de la salle d'attente...

Alors je voudrais d'abord préciser une chose avant que ce récit ne tombe dans l'irrationalité la plus folle et une ambiance digne d'un asile de dinguos genre Arkham.

Je vais voir un psy, certes, mais je ne suis pas complètement déglingué non plus.

Loin de moi les pulsions schizophrènes qui me poussent à manger mes voisins ou empailler des animaux croisés au hasard des rues.

Non, je n'ai pas pour objectif de faire chauffeur de bus scolaire dans l'Yonne (ou les Ardennes.)

Et enfin, je ne suis nullement atteint de délires paranoïaques qui me font voir des complots partout visant à me nuire, surtout de la part des taxis et des filles (bon, pour les filles, il y a quand même doute...)

Ironie mordante de mon karma en mousse, hier matin, en sortant de chez moi à l'aube, quand la rosée n'apparaît pas et que le RER est pépère, j'ai croisé un dingue.
Un vrai, avec des tics et tout.

Je sors de chez moi, tôt, donc et il me saute dessus en hurlant "personne!", je réponds "qui?" dans un geste d'une audace folle et il me re-hurle "personne" avant de gesticuler très fort dans toute les direction en psalmodiant des incantations bizarres.
Là, je faisait le type intéressé par ce vaudou improvisé, mais intérieurement, je récitais très vite des jevousalumarie et j'insultais une fois de plus la roue voilée de mon destin bancal qui ne perdait pas de temps pour me foutre dans les pattes d'un psychopathe.

Il m'expliquait rapidement qu'il ne fallait "voter pour personne, jamais, voila, personne, argl, jamais, tous des pourris, rargl, salopes" et il est parti terroriser d'autres gens.

Là, arrogant, je me dis, et voilà, je me colle encore un type complètement entamé avant 8 heures du matin.

Ce que je ne savais pas, c'est que le soir même, l'entamé n'allait pas être le même pour tout le monde...

J'ouvre la porte de la salle d'attente, donc et là (hasard?) une (jolie) fille.

"Bonsoir", murmure-je solennellement comme on le fait entre gens classes suivant une thérapie mais polis quand même.

"Bonsoir" répond-elle doucement avec le sourire de celle qui trouve sa vie plutôt bien faite.

Je me retourne pour fermer la porte et là, je lance (fort) un "Ho!" gangréné par la surprise et l'abrutissement, car la poignée me reste dans la main et le ploc sourd que j'entends est l'autre bout de la clenche, CELUI AVEC LA TIGE DE METAL QUI SERT A ACTIONNER LA SERRURE qui tombe sur le tapis de l'autre côté.

(forcément, à ce moment-là, je perds de ma superbe et ma classe nonchalante qui se dégageait au moment de mon "bonsoir" solennel a donc disparu. Le tigre du bengale a disparu, retourné à sa jungle profonde et impénétrable des magiciens de la vie et je redeviens le nasique enrhumé.)

Je reste un peu ahuri à fixer ma clenche dans la main puis la porte puis de nouveau la clenche avant de me tourner vers la (toujours jolie mais vachement moins souriante) fille qui lâche "ah ben ça".

Je bradouille (contraction gênée de honte de bafouille et bredouille) un misérable "je suis vraiment désolé" pathétique.

Mais je crois que là ou la pauvre a vraiment dût me prendre pour un allumé total (et se dire que son psy allait être une star de "faites entrer l'accusé" en étant interviewé comme thérapeute de l'accusé) c'est quand j'ai mis la clenche dans ma poche.

Pas pour la piquer, j'en ai rien à foutre d'une clenche, j'en ai plein chez ouame des clenches, même si j'ai qu'une porte dans mon appartement, j'ai autant de clenches que je veux d'abord, c'est comme ça et puis c'est tout, si je veux des clenches, même si elles ne servent à rien, j'ai le droit d'en avoir autant que je veux. Non mais

Naaaan, je l'ai mise dans ma poche comme par réflexe, pour cacher l'objet du délit.

Je me suis rendu compte presque instantanément du caractère anxiogène que mon geste pouvait avoir, puisque je l'ai aussitôt retirée de ma poche pour la poser sur la table.
Et là, c'était pire, cette petite poignée ronde me fixait lourdement du regard, c'était ridicule.

Quand notre psy nous a libérés presque 30 minutes plus tard, terriblement amusé par la situation (mais en même temps un poil gêné d'avoir des clenches aussi pourries, non mais c'est vrai quoi, on a pas idée d'avoir des clenches pourries, c'est pas possible) la fille ne parlait plus et ne souriait plus non plus et était blanche (et je pense que sa séance à du être épique) et moi, j'avais disparu sous le tapis.


Cette expérience ne m'a pas rassuré quand au fait qu'il y a bien une conspiration internationale visant à me nuire auprès des filles...

jeudi 21 octobre 2010

Memory Loss / Deltron 3030




Un son qui tue pour aujourd'hui.

(Non mais sérieux, écoutez-moi ce groove...)

Ce matin, je sifflotais joyeusement la chanson de cette ordure pourrie de Moyenbad dans la rue quand je me suis soudainement demandé: Pourquoi?

Pourquoi m'encombrer la tête avec un truc pareil alors que je pourrais siffloter joyeusement le sample qui tue de cette chanson merveilleuse de Deltron 3030? (et passer ainsi pour un aristocrate du Hip-Hop, un mec qui ne se contente pas de Booba ou Lil' Wayne ou Tragédie, un lettré du rap, un cultivé, un snob, quoi...)

Et bien non, je sifflote ça, donc je passe forcément pour un fou furieux ou un débile mental.

Pourquoi?

Ben tout simplement parce que par une espèce de bizarrerie génétique qui fait également mon charme (et pourrait mettre toutes les filles à mes pieds, oui, même Zooey Deschanel ou Scarlett Johansson si elles savaient...), j'ai une capacité quasi-surnaturelle à retenir les trucs les plus inutiles du monde.

Des dialogues entiers de mauvais films, des informations débiles (donc que je juge absolument indispensables), comme savoir la généalogie d'un quelconque gugusse qui apparaît 16 secondes dans un Star Wars (la première trilogie, hein, je vous rassure... ceci dit est-ce que rassurer est vraiment le mot...?) ou dans le seigneur des anneaux, des chansons nazes, des articles inutiles, les différents costumes de Spider-man ou de Superman, la liste des inventions de Gaston Lagaffe (ah, le fabuleux mastigaston, les espadrilles anti-verglas, la machine à sortir du bureau...) des dates de sortie de films obscurs, des noms d'actrice oubliées (en fait elles étaient déjà pas connus à l'époque, du coup elles ne sont pas vraiment oubliées...) les chorégraphies du Rocky Horror Picture Show et j'arrête là ma liste, mais bon, comme vous pouvez le voir, c'est un poil encombré dans ma tête.

Et pourquoi pas par du camus ou des poètes Scandinaves.
Et pourquoi pas par l'histoire de France ou un peu d'économie internationale?
Pourquoi je ne connais pas l'oeuvre complète de Chagall ou de Picasso (là, la réponse est simple: parce qu'à chaque fois que je vois une oeuvre d'un de ces mecs, je redécouvre la lumière...)

Ben non, j'ai la tête pleine d'un bordel complètement inutile et les trucs importants, je ne m'en souviens pas.

Je ne me souviens parfois pas de mes rendez-vous, des anniversaires, ou de mon propre digicode.

Une fois, j'ai oublié mon numéro de téléphone alors j'ai appelé mes voisins pour leur demander...

Oui, j'ai une bonne mémoire pour les trucs futiles.

Mais il y a quand même des choses que je n'oublierai jamais.

Un sourire.
Un regard.
Une plage. Une vague.
Une ville au bord de l'eau.
Une journée.
Deux voyages par delà le grand Atlantique, Une Ville et des Déserts.
Une marraine.
Des Dimanches soirs à Paris. Caro-magnone et un film.

Des petits trucs, qui ne prennent pas de place, mais qui ont pris (et fait) ma vie.

lundi 18 octobre 2010

Walk On By / Isaac Hayes





Aujourd'hui, en sortant du travail, j'ai eu la désagréable surprise de voir que les RER avaient décidé de s'arrêter un peu, comme ça, pour voir et pour casser les testicouilles.

Surtout que j'avais la désagréable chanson "Et j'entends siffler le train" dans le tête ce qui, évidemment, est plutôt handicapant quand on cherche à passer une bonne soirée.

Comme je pensais qu'il valait mieux nous quitter sans un adieu la Courneuve et moi, (parce que j'avais vraiment pas le coeur de la revoir...) j'ai eu l'idée lumineuse de prendre un raccourci:

Un bus (le 150) que j'attrape à la gare RER de la Courneuve qui devra m'amener jusqu'à une lointaine station de métro à Aubervilliers (notez que l'on change de ville!) où je pourrai attraper la ligne 7 qui, après une bonne dizaine de stations me déposera à la gare de l'est où je pourrai attraper la ligne 4 (chère ligne 4) puis m'enquiller une autre brochette de 6 stations pour arriver porte de Clignancourt.

Fastoche, simple, rapide.

Je suis dans le bus depuis 40 minutes et je me rends compte qu'on a avancé de bien 800 mètres (à vue de graffitis....)

Que c'est triste un bus qui ralentit dans le noir (surtout dans l'obscurité d'Aubervilliers.) et là, vous pouviez m'imaginer tout seul abandonné.

Je demande au chauffeur de bus si le métro est encore loin, il m'annonce environ 15 minutes de marche.

Que c'est loin où je m'en va, que c'est loin où je m'en va...

Bon, ben je vais y aller à pied, alors, c'est pas très loin.

Et je suis descendu et j'ai marché.

Bien sûr, je paye un bras et demi par mois dans les transports en commun, mais marcher c'est si sympathique, surtout à Aubervilliers...

J'entendrai siffler ce train toute ma vie me dis-je alors.























Et évidemment, j'avais fait 75 mètres quand mon bus m'a dépassé à toute vapeur.

dimanche 17 octobre 2010

Against the Wind / Bob Seger



C'est rigolo, parce que ces derniers temps, j'ai l'impression d'avoir plus vieilli que ces 5 dernières années.

Pas vieilli au sens physique du terme, je reste épargné par les rides, l'arthrite, Alzheimer, ou l'incontinence et la vessie qui rétrécit.
Je reste frais et beau, les amis.
(et je reste imberbe aussi et j'ai encore des doutes sur le fait que ma voix ait réellement muée, mais c'est une autre histoire...)

Non, depuis ces derniers temps, j'ai l'impression de (presque) devenir une grande personne.

Dingue.

Je fais des choses que je pensais impossible il y a quelques temps.

Comme avoir des discussions sérieuses avec mes employeurs, avoir des discussions houleuses avec des collègues ou des relations de travail.

Assumer des taches d'homme, comme genre, réparer un truc...

(je vous promets que je vais vous raconter mon épisode "réparation de toilettes" de cette semaine, c'est palpitant comme du Tom Clancy, je suis Jack Bauer face à une ogive nucléaire, et j'ai 8 minutes et un seau (et un tournevis) pour sauver le monde...)

Je réagis de manière différente, je réfléchis presque.
Je me prends à anticiper.
(sachant que mon horizon d'anticipation maximale s'étendait à la prochaine bière, c'est dire les progrès que j'ai accompli...)

Il m'arrive même de vouloir des choses pour moi et d'avoir envie de me faire plaisir.

Je me suis mis en tête de plaire.

Et ne croyez pas que cette révolution historique arrive toute seule de la manière la plus naturelle qui soit, il y a bagarre.
(chez moi, on dit qu'il y a de la chtôsse. C'est beau, la chtôsse.)

Et il y a travail, parce que c'est pas facile tous les jours, et c'est pas tout seul.
(d'où la relation très Batman et Robin entre Moyenman et son Psy, c'est parfois cocasse, certes, mais toujours instructif sur la personnalité de moyen-héros enfouie sous des tonnes de doute de Moyen...)

Je crois que bientôt mes superparents vont pouvoir se rendre compte que je deviens un homme leur fils.

Je suis toujours un garçon qui aime les supers-héros, pleurer au cinéma, les robots géants, Chagall, Woody Allen, Calvin et Hobbes, la musique, les soucoupes volantes, les mystères, les tigres du bengale et la bière.
Mais en plus de tout ça, je commence à m'aimer moi.

vendredi 15 octobre 2010

I'd Love to Change the World / Ten Years After




Aujourd'hui, les enfants, on se refait pousser les cheveux et les fleurs dedans et on utopise à fond.

Brûlez les restes d'encens de votre adolescence rebelle et vaine, buvez un thé au jasmin (disons-le une bonne fois pour toute: le thé au jasmin, c'est pas bon.) et on se penche tous sur la meilleure façon de changer le monde.

(Et j'avoue que des gros solos de guitare, ça aide vachement pour changer le monde.)

Calvin et Hobbes obligatoire?
Projections du Rocky Horror Picture show pour tous les admis à l'ENA ?
Chantons sous la Pluie remboursé par la sécu?
Le Chameau Sauvage de Philippe Jaenada en prescription obligatoire pour toute psychanalyse?
Elvis au Panthéon? ça aurait de la gueule, je trouve.
(je vois d'ici le discours de Frederic Miterrand: "entre ici, Elvis, étoile de Memphis, incarnation physique du rock par la rouflaquette et la banane. Entre ici, Elvis, fait rocker nos héros, la mort est trop longue pour qu'elle soit silencieuse...")

Et je pourrais rajouter un tas d'idées comme ça qui aiderait peut-être à rendre le monde un poil moins merdique qu'en ce moment.

J'émets quand même de sérieux doute sur la capacité du cheveu long (chez les garçons) à rendre crédible toute volonté de changer le monde.

Regardez Francis Lalanne, il s'est battu contre les ronds-de-cuir, tous le monde a rit.

De toute façon, les enfants, je vous avoue que je ne vais pas changer le monde pour le moment, je suis sur un chantier beaucoup ambitieux pour le moment:

Je suis en train de changer le mien (de monde) et je crois que je vais aimer le résultat final.

lundi 11 octobre 2010

Someday / Alice Russell



Je me suis levé ce matin.

Je savais que ce jour allait être spécial.

Je me suis brossé les dents, comme tous les jours.
Mais le dentifrice avait un goût différent.

Je me suis douché, comme tous les jours.
Mais le calcaire de l'eau ne me lacérait pas la peau comme avant.

Et j'ai noué mes chaussures et chaussé mes lunettes.

Et je suis parti.

Je ne bravais pas de tempête, mais je sentais que l'air était différent.

Aujourd'hui, quelque chose devait se passer.

Quelque chose de bien, forcément.

Il est évident qu'à ce moment là de ma réflexion, je pensais que mon karma voilé était en train de tourner.

Harassé de mes luttes passées, je me voyais enfin reposé, fier du devoir accompli, allongé, victorieux sur un champ de bataille rouge du sang de mes ennemis.

(oui, rien que ça.)

Fier devant la glace en me brossant les dents, donc, mais fier au passage piéton, fier dans un wagon, fier debout, fier pour tout.

Fier et confiant.

Confiant jusque 08h53.

Perdu dans ma fierté et dans l'attente fébrile du tournant merveilleux que ma roue du karma voilée allait prendre pour m'emmener en trombe vers les rivages paisibles où se prélassent les magiciens de la vie et les jolies filles, je n'avais porté nulle attention à ce spectre déambulant avec plus qu'approximation dans ma direction.

J'entendais un léger hoquet.

je tournais la tête, sourire aux lèvres, prêt à lancer une phrase magique qui fera encore écho dans les livres d'histoires des siècles après ma mort (genre, "ça va?" ou "excusez mon audace, mademoiselle, mais me permettez-vous de poser ma rude main, rêche comme le gant, sur votre front délicat dépourvu de rides afin de m'enquérir de votre température? Avoir de la fièvre n'est guère commode lorsque l'on se lève de si bonne heure..."

Mais avant même que mon sourire ne puisse devenir une grimace de dégoût, le hoquet que je prenais pour un appel tendre vers un efferalgant de soulagement se mua en gargouillis indescriptible, à mi-chemin entre le cris de dinosaure (mais un petit dinosaure.) et le borborygme nauséeux.

Et la tendre créature enfiévrée fit place à une créature poilue, homme préhistorique à l'odeur antédiluvienne.

Et sur mes pieds...

Et sur mes pieds...

(pardonnez mon hésitation, lecteur, mais à ce moment du récit, il me faut reprendre courage et m'armer de mes deux mains pour oser coucher sur papier l'expérience effroyable dont je fus victime.)

Sur mes pieds, le magma inidentifiable d'un petit-déjeuner composé à coup sûr de pastis (mais dans les 16 litres) et d'un croissant (ou d'un cassoulet, j'avoue ne pas avoir bien observé) , relent putride et corrosif.

Ce matin, 8h53, je me suis fais vomir dessus.

(enfin, surtout sur les pieds.)

Je crois que je gagne le concours de la meilleure semaine de l'année.

dimanche 10 octobre 2010

Indian Summer / Chet Baker




J'admets avoir été effroyablement médisant et pessimiste la dernière fois en vous annonçant le début d'une ère glacière à rentrer un ours blanc dans sa tanière.

Aujourd'hui, pointant mon nez enrhumé dehors, j'ai sorti les lunettes de soleil planqué la veste et j'ai savouré avec bonheur la chaleur du soleil sur mes joues.

Un temps qui me rappelait une saison qui n'existe que dans le nord de l'Amérique.
Là-bas, on l'appelle l'été indien mais c'est tout simplement le mien.
Les gens ressemblaient à des aquarelles de Marie Laurencin et moi à une vague qui n'atteindra jamais la dune, comme il y a un an, un siècle, une éternité...

Excusez cet intermède poétique, mais quand l'inspiration vient il ne faut pas l'arrêter...

Je savourais donc la chaleur du soleil sur mes joues et je me disait que décidément, les rues étaient bien trop calmes.

Oui, il y a le vacarme des voitures qui passent et des morveux enfants qui jouent dans la rue, mais pas de musique, pas de rires par des fenêtres grandes ouvertes alors qu'aujourd'hui nous sommes le 15 Août à Paris, pas de bruits de verres qui tintent ou de gens qui dansent.

Je suis rentré chez moi et j'ai décidé de montrer à mes voisins à quel point il faisait beau avec cette chanson jouée très fort par ma fenêtre.

(c'est pas non plus comme si je les avais agressés avec un live de Metallica...)

Je regardais par la fenêtre une bière un soda à la main en lisant du Nick Hornby et j'ai sourit.

Aujourd'hui était un jour simple.
Mais un de ces jours qui vous font croire que la vie vaut la peine d'être vécue.

jeudi 7 octobre 2010

Get Up and Get Down / The Dramatics



Comme on sent méchamment poindre à l'horizon ce moment fatidique et inéluctable où le soleil, cette grosse feignasse, va disparaître pendant 8 mois histoire de bien nous péter les glaouis coller dans un froid polaire, je vous propose de vous réchauffer les oreilles (et toute partie de votre corps que vous désirez) avec un son poisseux qui fait remuer les fesses et les pieds.

Un truc pareil, dès le matin, je pense que ça ne peut faire que du bien.

En fait, cette chanson me fait tellement de bien qu'elle me met à chaque fois instantanément de bonne humeur.

Imaginez un évènement imprévu, grain de sable dans une vie harmonieusement monotone et à la routine lugubre, à démoraliser un mineur chilien.

L'évènement le plus improbable qui soit et pourtant capable de remplacer les rayons du soleil.

Ben pour moi, par exemple, c'est une chanson.
Et cette chanson, hélianthe de groove, astre solaire à mes oreille, m'aide à passer une journée sans nuage.

Pour un peu, on penserait que tout nous réussit.
Dingue.
Ceci dit, les enfants, je vous rassure, il ne faut surtout pas s'effrayer, généralement, ça passe.

Hop, Get up out of your seat, Get up and move your feet...

vendredi 1 octobre 2010

Special Anniversaire Vincenzo-Guitar-Hero Crossroads / Eric Clapton (Feat. John Mayer)



Aujourd'hui c'est l'anniversaire de Vincenzo-Guitar-Hero, mon cousin à moi qui envoie du bois.

C'est con, Vinvenzo, maintenant tu es trop vieux pour finir légende du Rock'n Roll.
Hop, refoulé du 27 club.
C'est con.

(je rappelle pour nos plus jeunes amis et pour ceux qui sont plus fans de Calogero et de Christophe Maé que de musique; que le 27 Club n'est pas un Boys Band ni une boîte de nuit dans un camping des landes mais un club hyper fermé de stars -légendes, même- du Rock'n Roll mortes sottement à 27 ans. Janis Joplin, Kurt Cobain, Jimi Hendrix ou encore Jeff "il-a-fait-Bip-Bip-on-a-fait-meuh-dans-le-mississipi" Buckley en sont des membres actifs)

Refoulé du 27 club, disais-je donc parce que maintenant, même si mlon cousin se chope une mort bien golmon (ce que je ne souhaite évidemment pas) ben il est trop vieux.

Cousin, tu es à un carrefour et je te propose Dieu-Clapton (et cette ordure bôgôssalacon de John Mayer) pour t'aider à trouver ta voie.

Prends le chemin que tu veux, mec, tant qu'il ressemble à une partition...

The Beast / Milt Buckner



Une chanson instrumentale cool pour partir en week-end.

Parce que partir en week-end au son de Christophe Maé (marche aussi avec Patrick Fiori ou Raphaêl) et des klaxons dans les bouchons, faut avouer que ça a un potentiel cool plutôt réduit.

Alors qu'avec cette chanson, c'est radical, vous voyagez cool.

Un son pareil, ça s'écoute très fort dans un appart', dans la rue ou sous la douche.

Un groove gluant du label Blue Note qui me colle au mur dès le matin (et accessoirement, qui rend cool, même après une nuit pourrie passée aux toilettes.) et me donne irrémédiablement envie de remuer les jambes et les bras.

Dès le matin, au réveil, ça vous allège et ça vous blinde pour la journée.

On dirait un générique de film ou de dessin animé pop des 60's (d'ailleurs, vous avez déjà entendu cette chanson, c'était dans Mulholland Drive de David Lynch et j'en profite d'ailleurs pour dire bien fort que pour Mulholland Drive, je préfère largement la route au film. Le film est relou, la route est magique...)

Voici pour moi l'exemple parfait d'une association cuivres/clavier qui se transforme en explosif auditif.

Poussez un peu le volume, les enfants, emmerdez légèrement les voisins, votre week-end va être bien.

Votre week-end va être cool...

mardi 21 septembre 2010

God Only Knows / The Beach Boys




Un jour Dieu fit le Monde. Et les oiseaux dans les airs et les poissons dans les Océans.
Et il vit que cela était bon.
Alors il fit l'Homme pour qu'il soit le maître des oiseaux dans les airs et des poissons dans les océans.
Et il vit que cela était bien, mais pas top.
Alors il fit le réveil, aussi, parce que l'Homme avait beau être maître des oiseaux dans les airs et des poissons dans les océans, on ne devient pas le maître de tout ça en se levant après 11 heures.
Et il vit que le réveil, cela était bon.

Et il fit Moyenman, qui jouait avec le réveil.
Il y eu un soir, et il y eut un matin.
Et vint le deuxième jour.

                        Parabole du Jour Moyen.

Un jour, Moyenman jouait avec son téléphone.
Et quand les ténèbres recouvrirent la campagne et qu'il fut temps de dormir, Moyenman se coucha, son réveil près de lui afin d'être à l'heure chez son employeur, tourna ses pensées vers l'éternel (ce grand tout insondable certainement farceur qui faisait tourner cahotiquement la roue voilée de son destin bancal.) et s'endormit, fourbu de la journée qu'il venait de passer, mais heureux du repos qui lui était accordé.

Il y eu le soir.

Et il y eu le matin.

Et le réveil de Moyen sonna.

Alors Moyen lutta pour se sortir la tête du fond de son fion.
Il brossa ses dents pour que sa parole ne soit pas amère, il lava ses cheveux afin que la teigne ne l'atteigne pas et il se passa sous l'eau afin de réveiller son corps encore endormi.

Il s'habilla et sortit.

Ce n'est qu'au bout d'une dizaine de pas que Moyen se rendit compte qu'il y avait un problème.

Il y eu le soir.

Mais était-il le matin?

Son téléphone dans les mains, ce téléphone qui l'avait réveillé annonçait 7h52.
Et pourtant les ténèbres recouvraient toujours la campagne et nul coq ne saluait l'arrivée approchante de l'aube.
La rosée n'était pas encore posée et personne ne se hâtait dans les rues comme il était pourtant habituel à cette heure aussi avancée de la nuit.

Suspicieux, Moyenman regarda l'heure qu'indiquait son IPod (dont le mode aléatoire, dans une ironie mordante et surtout perfide, avait décider de le bercer au son de "Morning Has Broken" de Cat Stevens) et blêmit.

5h52.

(là, je vais le dire plus fort, pour ceux du fond qui n'ont certainement pas entendu.)

CINQ HEURES ET CINQUANTE-DEUX MINUTES

(oui, du matin. D'ailleurs j'ai découvert aujourd'hui que cette heure existait le matin aussi.)

En jouant (sottement, certes) avec son téléphone la veille au soir au lieu de faire des devoirs, Moyen avait déréglé son portable.

Et ainsi, il s'était réveillé deux heures trop tôt.

Et la journée de Moyen s'allongea encore quand il vit tout le travail qu'il devait faire puisqu'il était seul dans ce grand atelier.

Mais Moyenman sait qu'il y aura un soir.
Et il y aura un Matin.

Et ce sera le troisième jour.







Et ce sont des musiques comme ça qui me font croire que Dieu existe.

Même si il est très cruel.






(ce conte est dédicacé à ce grand tout impalpable, insondable mystère, abysse terrifiante de l'inconnu, qui croit qu'en étant cruel, je vais devenir aigri. Raté.)

samedi 18 septembre 2010

Freddie's Dead / Curtis Mayfield



Je profite du 40ème anniversaire de la mort de Jimi Hendrix pour lui faire une petite dédicace avec le bon son de Curtis mayfield, une de ses influences majeures...

Curtis Mayfield nous signe ici une nécrologie groovo-émouvante pour le brave Fat Freddie, l'un des personnages principaux du film Superfly.

Et on retrouve ici la même utilisation de la rythmique de la guitare que chez le gaucher fou. (Sauf qu'Hendrix le poussera à l'extrême, innovant au point de complètement révolutionner l'utilisation de l'instrument.))

Des bases blues propulsées par un groove poisseux, collant, une rythmique qui tonne, une guitare qui grince dans tous les sens, torturée par la wah-wah.

Je ne voulais pas mettre une chanson d'Hendrix en chanson du jour, je pense qu'on va en être inondé tout le week-end et je vous fais confiance pour vous rebalancer un petit Puple Haze dans l'IPod.

Pour moi, le meilleur moyen de rendre hommage à Hendrix, c'est d'écouter ceux qui l'ont inspiré (Mayfield, Muddy Waters, Buddy Guy...) ceux qu'il a inspiré (Prince, Stevie Ray Vaughan, Lenny Kravitz, Ben Harper, ...) et oublier pendant quelques temps que Christophe Maé existe...

mercredi 15 septembre 2010

Street Dance / Break Machine




Ce soir, les amis, je prends mon premier cours de danse hip-hop.
J'ai acheté mon Yogging.
Je me prépare aux courbatures et aux fractures ouvertes.
J'ai planqué ma fierté et je vais affronter la honte (ou plutôt, la Teu-hon comme on dit en bon breakdancer...)
J'écoute encore plus de hip-hop que d'habitude.
Et surtout, j'ai hâte.

Alors avant tout, je vais établir quelques règles:

-Ne me demandez pas de mettre mon Yogging en dehors des heures de cours. Impensable.
-Ne me demandez pas de démonstration. Jamais.
-Ne me faites pas boire pour me demander ensuite une démonstration. Je suis trop faible.
-Ne me laisser pas faire de démonstration si jamais j'ai bu à rendre ivre un russe.
-Le Hip-Hop ne sera pas forcément mon unique sujet de conversation à partir de maintenant. Je ne vais pas devenir monomaniaque du verlan et de la casquette à l'envers. Continuons de parler de l'économie de marché et des pets de bras.

Bon, promis, vous pourrez suivre dans ces pages l'évolution (plus ou moins) spectaculaire de mes capacités à tourner sur la tête et sans les mains.

Et comme il va me falloir un poil d'entraînement avant que je n'atteigne le niveau des danseurs de Break Machine ou de Sexy Dance 2, le troisième meilleur film de tous les temps après les Dents de la Mer et Voyage au bout de l'Enfer, je risque (quand même) de vous casser (parfois) les oreilles avec des beats cadencés (qui servent qu'à danser, la vache, je rime!) et du groove des quartiers...

En attendant, je suis quand même vachement content parce que mon année commence avec une nouvelle aventure.





J'en profite pour vous inviter à regarder le docu Rize, de David LaChapelle.
ça tue.

lundi 13 septembre 2010

Don't Sleep in the Subway / Petula Clarck



18h37.

Gare du Nord.

Je sors du RER B et je prends le métro pour rentrer chez moi.

Ligne 4.

Gare du Nord.

Pas de place assise, des poussettes et des sacs, la vie en rose en moldave avec un accordéon désaccordé, une journée bien remplie dans la tronche (ah ça, je l'ai sentie passer ma rentrée...) ok, je vais écouter MA musique.

Je démêle les écouteurs de mon IPod. (IPod, instrument magique, ô joie de composants électroniques, gilet pare-balle et bouquet de fleurs en même temps et surtout une partie de mon coeur depuis mon anniversaire...)

Barbès-Rochechouart, correspondance avec la ligne 2, métro aérien quand on va vers nation, souterrain quand on va vers Porte Dauphine.
Marabouts et vendeurs de clopes.
(Cheickh Mamadou, Grand Medium, Guerisseur, Grand Voyant, je sens tes effluves d'encens. Sers-moi donc un verre de thé à la menthe, Marabout des esprits, escroc du marc de café et des tarots, j'arrive et on parlera de mon avenir au sein d'une multinationale quelconque mais relativement puissante quand même, faut pas déconner non plus.)

Une place assise, je continue de démêler mes écouteurs, quand même, il est compliqué ce noeud, bordel à dutre, je passe dans cette boucle, donc...
Le métro s'arrête pour régulation de trafic, toujours l'accordéon mais une gigantesque paire d'yeux aussi, avec des mains fines comme des cigarettes.

Château-Rouge.
Les grands yeux descendent avec la moitié du Mali. (je pense que l'autre moitié descendra à Simplon.)
Des sacs et des enfants dans le dos, des couleurs partout sur les boubous.
Des gamins avec les dreads de Bob Marley.

Marcadet-Poissoniers.
Correspondance avec la ligne 12.
La Porte de la Chapelle ou celle d'Orléans. En passant par Pigalle, forcément.
Beaucoup descendent, très peu montent.

Simplon.
L'autre moitié du Mali descend, entourant une vieille dame très classe (et qui a l'air d'être très drôle et en plus de parler Malien, vu qu'elle fait rire la moitié du Mali.)

Eurêka, j'ai presque fini de démêler mes écouteurs.
(comme si vous n'aviez jamais galéré à démêler vos écouteurs?)

Play.

Annonce du Chauffeur: "Nous sommes arrivés à Porte de Clignancourt, terminus de ce train, tous les voyageurs sont invités à descendre."

Ah.

18h49.

J'écouterai demain alors...














(le truc chouette avec les lignes de métro, c'est qu'elles vous rappellent toutes que les lignes sont faites pour être franchies...)

samedi 11 septembre 2010

Philosophy / Ben Folds Five



Les vacances sont finies, je suis back in town dans la place du 7-5-18, il fait beau dehors et je décide donc de philosopher un peu, prétentieux que je suis, avant de reprendre les boulot dans le 9-3 sa mère.

Comprenez, amis lecteurs, loin de moi l'idée d'atteindre des sphères stratosphérique dans ma pensée de mon moi.

Je ne cherche finalement qu'à me réhabituer progressivement au contexte aléatoirement enviable d'habitant de la capitale.

TGV oblige, la progression entre Toul-les-boules (ou Toul-c'est-cool, selon que vous êtes Toulois ou Coolois ou pas...) et Babylone la Panaméenne est quand même assez brutale.

Alors, modestement, je philosophe en rôtant buvant des bières, en regardant des conneries drôles films sociaux sur le degré zéro de l'évolution sapienesque, l'anti-agora, le résultat navrant de la perte de la bibliothèque d'alexandrie, l'analphabétisme triomphant: l'étudiant américain en plein Spring break; avec les amis que je retrouve dans la joie.

(je ne saurais trop vous conseiller Piranhas 3D, cette extraordinaire satyre sociale qui fait de l'étudiant américain pendant le spring break le menu de choix de la régression aquatique préhistorique, sous le couvert d'un dieu clairvoyant et plein de compassion: le nichon.) avec les amis que je retrouve dans la joie.

Et je ne pense pas à demain.

Ca ne sert à rien.

Parce que si je devais penser à demain, je devrais penser à Lundi.

dimanche 5 septembre 2010

Rose Garden / Lynn Anderson







Résumé de l'épisode précédent...

Etant en vacances, je profitais de mon retour au bercail pour faire un petit bilan de santé.
Tout allait bien.
J'ai donc décidé de tailler la Glycine...



Confiant comme un bouc mou, j'escalade courageusement l'échelle posée sur le muret qui sépare notre jardin de celui des voisins armé d'un sécateur de compète.

Je tiens à préciser que ce qui va suivre est interdit aux moins de 16 ans par le comité de censure cinématographique français pour langage vulgaire et violence graphique. Comme Kill Bill. Et ouais, tailler la glycine, c'est gore.

En équilibre plus que précaire sur un muret instable, je joue du sécateur comme un samouraï, je coupe, je tranche, je taille, les branches ne résistent pas, même le rosier du voisin me craint et rentre dans son jardin.

Je prends les plus grands risques, fait voler les branches que je coupe dans tous les sens et à aucun moment je ne songe à l'accident, confiant comme je suis.

Et au moment où je m'y attends le moins, lorsque ma garde est complètement baissé, fier du devoir accompli et heureux de quitter le champ de bataille (comme si je regardais modestement l'aube se lever sur les champs du Pélennor...) qu'arrive le drame.

(j'insiste, écartez les enfants.)

Je redescend de l'échelle et je regarde mes bras.

L'horreur sous mes yeux aurait pu me faire défaillir mais je lutte pour rester conscient ou ne pas sombrer dans la folie.

Un choc.

Mes bras ne sont plus que plaies.

Des plaques rouges partout.
Des gonflements.

Je me rends compte que cette bataille gagnée avait son prix.

Je découvre que je suis allergique au gazon.

C'est con hurle-je.










A noter que cet air Country me met de bonne humeur ma foi et surtout la coupe de cheveux de la chanteuse, belle comme un jardin à l'anglaise...