mercredi 30 juin 2010

Working in the Coalmine / Lee Dorsey



En ce moment, quand je regarde mes mains au boulot, elles sont franchement crades.

Couvertes d'huile de coupe, de poussière d'aluminium, d'éclats de métal, de graisse, de résidus de poudre noire, de poussières diverses ( à se demander si certaines ne sont pas toxiques) ou de peinture et je le vis plutôt bien en fait.

Non, je n'éprouve pas une quelconque joie à me couvrir de crasse radioactive, mais disons que le fait de travailler avec mes mains me comble d'aise.

Ou plutôt, cela me donne l'illusion de faire partie de ces gens formidables pour qui tout semble facile, genre refaire marcher une voiture même sans embrayage; hop, un fil de fer ici, un bout de bois là, démarre, pour voir, teuf teuf, tout va bien, salut mec à la prochaine, ou encore faire une salle de bain de haut en bas tuyauterie incluse, attends, deux points de soudure, essaye les 35 jets de ta douche, fllsssshhh, tout va bien, salut mec à la prochaine.

Je n'en suis pas encore à refaire marcher des automobiles ou installer la plomberie d'un complexe spa-piscine à vagues-sauna-douche multijet d'un grand hôtel de Dubaï, mais je crois que je ne me débrouille pas trop mal.

Mes connaissances, en gros, se limitent à brancher une prise pour réparer une lampe cassée (quand je suis en confiance et vraiment en forme, et si ce n'est pas trop en hauteur en raison de mon vertige et de mon équilibre de Dahut, je change l'ampoule.)

Mais petit-à-petit, grâce au champ d'expérimentations que me fournissent ma soeur atomique Caro-magnonne et son appartement, j'apprends plein de trucs.

Rebrancher un téléphone (en ayant la tonalité, une sonnerie et tout et tout, il ne reste plus qu'à dire "allo".)

Réparer (presque) des chaussures.

Installer des lampes hyper-techniques certifiées par la NASA composées uniquement de câbles en plastique à tendre en parallèle dans tous les sens avec des lampes high-tech à visser dessus. et quand c'est bien fait (et seulement si c'est extrêmement bien fait.) ça marche. Là, chez la caro-magnonne, c'est Versailles, elle se balade en lunettes de soleil tellement ça allume.

Et j'oublie deux-trois trucs.

Au boulot, c'est l'apothéose, j'utilise des outils hyper spectaculaires comme des meuleuses électriques, des guillotines à métal, des perceuses avec des lames à transpercer un char d'assaut, des limes electriques hyper véloces et j'en passe.

Et mon rêve, franchement, c'est maintenant d'apprendre à souder.

Si, sérieusement.

Vous vous dites, tant d'années d'études pour voir un aboutissement professionnel dans le fait de savoir souder.

Et bien oui, et avec fierté, même.

Parce que si je cherche à ne pas regretter certains choix, j'essaye surtout d'être fier de ce que je sais faire.

je suis fier de ce que j'ai appris, même si je ne l'utilise pas toujours à bon escient, c'est vrai. (pensez donc, une maitrise de ciné...)

Mais si je sais souder, j'aurai la fierté de me sentir complètement appartenir à ces magiciens de la vie.
Un prestidigitateur-pyromane.

Papa, je serai un homme ton fils!

(Promis, c'est pour bientôt!)










(Vu que je vais apprendre à souder...)

dimanche 27 juin 2010

Signs / Justin Timberlake (Feat. Snoop Dogg)



En ces temps de soleil radioactif qui cogne comme une masse de 30 tonnes et rend tout liquide de sous les bras, il est bon de se coller un hip-hop/funk poisseux dans les oreilles pour se rendre encore plus moite et monter encore la température de la pièce.

Voilà pourquoi je kiffe le son West Coast.
Parce que ça n'a aucune subtilité, c'est fait pour cogner dans la tête, faire bouger les pieds et inciter les filles à se désaper un peu plus que d'habitude.

Donc vous avez compris:

On monte le chauffage et le son à fond (tactique antédiluvienne très connue utilisée depuis les hommes de cro-magnon pour inciter les filles à se vêtir -très- légèrement et se dandiner -très- fort.) et on groove tous comme des mabouls du boule sur Justin et Snoop.

Voilà une musique qui sent les vacances et les cocktails qu'on sirote dans la piscine d'un hôtel de luxe gigantesque (oui, ça me rappelle Vegas, je me la pète ma race, mais je m'en fous, avec mes compagnons de voyage, on est des stars et des gangstas maintenant, big up au Californian Crew! (et là, je me dis que je ressemble plus au blaireau qui se tape la chouffe du siècle au petit journal qu'à Justin Timberlake et sa classe de minet-bôgossalacon-qui-est-quand-même-féroce-et-doué...))



Oui, ce rigolo dangereux bad boy du 7-8 (Versailles, une banlieue que South Central, à côté, c'est le Village dans les Nuages...) se colle donc la honte du siècle devant tout ses copains en se prenant pour Eminem aux MTV awards et je crois que mon "Big Up au Californian Crew" précédent, pourtant lancé avec conviction et un peu d'humour quand même a fait le même four noir.

Bref, ce n'est pas parce que j'écoute des trucs de chochottes parfois que je passe forcément à côté d'un son moite qui tabasse les oreilles et fait bouger les jambes et transpirer les bras.

Et comme mes deux acolytes du dancefloor, je crois également aux signes.
Je crois au Mystère, au secret et au bizarre, je crois que l'étrange est à chaque coin de rue.

Et des signes, je commence à en voir fleurir partout autour de moi et dans ma tête.

je crois que c'est une bonne nouvelle.

samedi 26 juin 2010

All I Have To Do is Dream / The Everly Brothers



Prenez un garçon quelconque.

En fait, prenez plutôt un garçon d'une trentaine d'année à peu près seul dans un 15m2.

Ben forcément, ce garçon qui aime les robots géants, les grues (la machine, pas l'animal) et les mystères va avoir plein de rêves derrière ses lunettes de Raphaël Saadiq.

Des rêves plus ou moins réalisables, c'est évident.

Parce que je ne me fais pas d'illusion sur mes capacités limitées en matière de pilotage de navette spatiale, mon oreille musicale de tracto-pelle ne me permet pas de devenir leader d'un groupe de rock au succès planétaire, mon espérance de vie sur la vague de Jaws (Peahi, Hawai) ou de Teahupo'o (Tahiti) devrait être d'une bonne dizaine de secondes, me marier à une star de cinéma belle comme un Chagall alors que je ne suis rien est plutôt compromis (les stars de cinéma ont des toilettes de 15m2, pas des appartements.) et résoudre les plus grands mystères de notre monde, énigmes casses-têtes et secrets enfouis risque de me prendre un bon bout de temps malgré mon imagination fertile.

Mais les rêves ne sont pas forcément faits pour être tous réalisé, l'important après tout, c'est de rêver, ça donne un moteur pour essayer d'avancer. (bon, j'ai l'inertie d'un vieux dinosaure arthritique, mais je fais des efforts.)

Et puis parfois, un jour, il arrive que l'on s'approche de son rêve le plus fou, le plus inimaginable, assez près pour que l'on puisse le frôler du bout des doigts, le contempler dans ses moindres détails.

Comme une comète passant près de la Terre tous les 84 ans, parfois la vie nous met en orbite basse autour de quelque chose de tellement chouette qu'on n'ose que le rêver.

Un coup de pouce cosmique qui nous force à contempler ce qui pourrait être une vie normale et non plus un rêve.

Mais ce genre de situation arrive à la fréquence d'une comète, comme je le disais.
C'est à dire (en gros) tous les 84 ans. (oui, la vie est belle, mais cruelle.)

Je ne suis pas un Horloger de comètes (encore un rêve brisé) mais je sais que parfois, il y a des situations où le temps s'arrête.

Pas longtemps, mais le temps s'arrête suffisamment pour que nous puissions saisir l'idée de ce qu'il va se passer.

Et je me dis que vivre la tête en bas, pourquoi pas.

Je crois aux signes et aux rêves, c'est mystérieux et j'aime les mystères.

Mais je suis un garçon d'une trantaine d'année qui vit seul dans un 15m2, donc je suis raisonnable.

Je ne crois pas aux deuxièmes chances, elles n'arrivent jamais.

Alors maintenant, je vais essayer de rester sur la bonne orbite, il y a un rêve fou à vivre...

mercredi 23 juin 2010

Boogie In My Bones / Laurel Aitkin




Franchement les enfants, avec un temps comme ça, j'ai plus envie de m'attarder à twister quelque part en sirotant des cocktails très frais à base de rhum plutôt que d'aller au boulot un jour de grève.

Il est bon d'accueillir le retour du soleil avec des senteurs d'îles et d'alizés et pas forcément la Compagnie Créole ou Philippe Lavil.

(c'est vrai que parfois, ça vaut le coup de gratter dans ses vieilles compiles de reggae que l'on écoute plus des masses par peur de tomber de fatigue à 15h de l'après-midi.)

On sent quand les vacances arrivent, il y a une sorte de fébrilité dans l'air, les gens seraient presque relaxés dans le métro vu que dans quelques jours ils iront se marcher dessus dans une station balnéaire.

le Tour de France va revenir, on va découvrir un tube de l'été certainement grotesque, des jeunes vont passer leur BAFA, des intermittents vont rattraper leurs heures en navigant entre tous les festivals qui vont refleurir et moi, je vais attendre le retour des étoiles filantes.

Cet été, mes vacances, elles vont se passer à Paris.

Mais c'est pas grave, je vais penser à la Californie en écoutant des chansons qui emmènent sur des îles mystérieuses et en allant twister dans quelques bars.

mardi 22 juin 2010

Let's Take A Walk / Raphael Saadiq


Raphael Saadiq - Let's Take A Walk


Comme le soleil reviens, qu'il n'y a rien à la télé entre deux matchs de (bon) football, je me suis dit que j'allais marcher un peu, histoire de reprendre possession de mon quartier avant de devenir le roi de la capitale et le maître du monde.

Et marcher au soleil dans la rue, c'est sympa.

Et pour se balader en ayant l'air coooool, il n'y a rien de mieux que de se balader en fredonnant une chanson. (moi, je conseille fortement celle-ci, elle donne l'air cool, classe et sexy, alors je fais des cures sous ma douche.)

Une star éteinte, et dont je tairai le nom vu qu'elle était atteinte à l'époque d'un strabisme convergeant plus qu'handicapant, chantait d'ailleurs elle-même qu'elle se baladait sur l'avenue, le coeur ouvert à l'inconnue, c'est dire si se promener au soleil, ça inspire Joe Dassin!

L'idée, donc était bien de repartir en conquête et de montrer, que ici, je suis chez moi, il faut le savoir.

J'ai croisé des enfants qui jouaient au ballon avec certainement plus de talent et de conviction que leurs idoles, j'ai dit bonjour à ma boulangère qui ne m'a pas reconnu, peut-être parce que je ne suis pas allé chez elle depuis des mois, (mais elle reste MA boulangère, un jour j'avais pris une religieuse au chocolat, elle était super!)

Bon, au début c'est vrai, j'ai surtout croisé des gens prêts à me casser la figure pour me détrousser de mes livres que je trimballe par dizaines, comme pour zapper de l'un à l'autre, comme des chansons quand j'ai des pauses métros.

(Parce que oui, lire dans la rue, c'est pas très pratique en fait. Les traversées sur les passages cloutés deviennent encore plus hasardeuses que d'habitude, et on a plus de chance de se fracasser le crâne dans un poteau ou un parcmètre que de rentrer souplement dans une jolie fille surprise qui se révélera en fait être la femme de notre vie avec son sourie à faire tomber les statues de l'île de Pâques. Je déconseille dons totalement la lecture en pleine rue, ça ne donne pas du tout l'air plus intelligent, ça donne surtout l'air d'un footballeur qui veut faire croire qu'il n'est pas que mauvais en foot.)

Des détrousseurs de tout poil, donc, comme cette femme en train de faire son footing, qui ne fait qui me jette des regards hagards, sans doute à se demander quels livres je cache dans mon sac pour me les faucher et ressembler encore plus à un footballeur! ou ce type avec son sac plastique, sans doute remplis de tessons de bouteille pour couper la carotide des gens qu'il croise dans la rue...

Mais très rapidement au bout de deux heures donc, j'ai chassé ma méfiance pourtant fondée et je me suis pris l'humanité de plein fouet.

Des Yoggers, donc, c'est dingue, il y en a plein le dimanche, ils sont dingues, ils ne savent pas qu'il y a Brésil-Côte d'Ivoire?

Un vieil Arabe sous un parapluie qui chantait du Aznavour, des scooters dans tous les sens, des jeunes filles à boutons et appareils dentaires qui rougissaient et riaient ensemble en regardant le chanteur à boutons et appareil dentaire d'un groupe de jeunes prépubères qui tentaient une vaine reprise de Noir Désir (déjà, Noir Désir, c'est moche, mais alors repris par une voix qui mue, c'est drôle!)

Il y avait des policiers (je suis sûr que c'étaient ces abrutis de mon dépôt de plainte qui m'avaient donné envie de leur acheter un dictionnaire.)

Des familles, des couples, des grands-parents lumineux, des trombones et des guitares entre lesquels zig-zaguaient les vélibs.

J'ai marché pendant longtemps, donc, pour reprendre possession de mon quartier.

Et en fait, je me suis rendu compte que c'était moi qui lui appartenait.
























(Ce magnifique clip est aussi l'occasion pour moi de vous présenter mes nouvelles lunettes, comme celles que l'on voit sur le nez de cette classe trop classe de Raphaël. Donc oui, je suis classe.)

dimanche 20 juin 2010

Rock The Casbah / The Clash




Qu'il est bon, parfois, un peu de Rock'n Roll dans les oreilles.

Pour se réveiller le matin, chanter/hurler (au choix) sous la douche et dans le métro, quitte à briser les testicouilles de mes compagnons de wagon.

Un peu de rock pour bouger en cette journée belle comme un 6 novembre.

Et puis écouter du rock en ce moment, c'est comme boire un whisky avec un super ami, ça fait plaisir, ça se déguste, on en profite, ça coule un peu le long du menton, ça réchauffe, ça ouvre les yeux et ça fait rire ça relaxe, des doigts au cou, ça rend solennel un peu et heureux beaucoup.

Un peu de rock pour secouer les fesses et la vie.

Un peu de rock pour finir le week-end et commencer une semaine et se dire que ça en vaut la peine.

samedi 19 juin 2010

What a Difference a Day Makes / Dinah Washington




Quand même, parfois, je me dis, comme la nature est bien faite.

On se réveille un matin et rien ne nous dit forcément qu'on va passer une bonne journée.

On se lève, et les mêmes gestes, et les mêmes trajets, et les mêmes réflexes.

Et la journée passe, et les mêmes gestes, encore, les mêmes habitudes, les mêmes trajets, toujours.

Mais il suffit d'un détail insignifiant, pour qu'en 24heures, on sente que sa vie change.

Il suffit d'un sourire, d'une tempête que l'on a croisé du regard, d'une blague, d'une chanson redécouverte ou de la page d'un livre.

Ce sont des détails qui changent des vies et provoquent des révolutions.

Ce matin, je me suis levé en me disant que ces dernières 24 heures n'avaient pas semblé différentes de bien d'autres journées.

Ou à peine.

Mais c'est ce "à peine" qui en fa fait une belle journée.


















Je rappelle l'anniversaire de la chansondujour, bientôt, chez vous, sur vos écrans.



Et je souhaite la bienvenue à une nouvelle lectrice de ce blog, qui s'appelle Cammat, et qui a laissé un commentaire d'une gentillesse atomique sur le dernier post.

Merci encore donc Cammat et bienvenue, en espérant que vous passerez de bons moments sur ce modeste blog....

mardi 15 juin 2010

The Darkest Place I Know / The Leisure Society



Je peux vous l'avouer maintenant chers lecteurs (après tout, nous sommes intimes pendant quelques minutes, le temps pour vous de lire cette chronique et de découvrir ce qui fait ma vie de moyen-héro au son d'une chanson choisie pour l'occasion.)

je peux vous avouer, donc.

Je suis reparti dans le monde, mais je suis reparti triste.
Un peu quand même.
Et je suis reparti dans la peur.

Pas peur de me refaire démonter par une bande d'hommes préhistoriques tout juste descendus de leur arbre, ça se serait vraiment un manque de bol évident qui mériterais une étude scientifique et surtout qui confinerais au surnaturel le plus obscur et m'amènerais à me demander si le grand Cheikh Mamadou, guérisseur, Grand Voyant, Grand Medium, dont la réputation dépasse les frontières puisque l'on fait appel à lui au Luxembourg, en Belgique et même en Espagne, n'était pas derrière cette farce Vaudoue d'un goût douteux. (je suis pas un grand fan de la Magie Noire en général, je préfère Sylvain Mirouf...) (je collectionne les petites annonces de médium, voyants, sorciers, diseuses de bonne aventure, etc, si vous en avez, faites passer...)

Donc non, pas la peur de me refaire agresser (et pour me piquer quoi, gros malins? Un Livre? J'ai plus rien, vous m'avez déjà tout pris.)

La peur de couler dans une mélasse noire.

S'embourber tout seul entre deux eaux, se laisser dériver, pour ne finalement plus saisir l'instant rare et précieux qui fait de nous des Tigres du Bengale au vol, mais saisir la barre du métro au vol en tirant la gueule.

Je ne suis pas encore un Tigre du Bengale, je me rapproche plus de l'Autruche arthritique saoûle (surtout quand je cours.)

Mais je compte bien ne pas me laisser impressionner par les grondements des monstres, là-dehors.
























Et je rappelle que le deuxième anniversaire de la chanson du jour, c'est pour bientôt, que j'attends (encore) vos contributions libres et géniales et que ça va déboiter sa reume à faire encore plus de bruit qu'un Vuvuzela.

lundi 14 juin 2010

Survivor / Destiny's Child



Après ma mésaventure de vendredi, je me suis dit qu'il ne me restait pas 36 solutions.

J'avais le choix, soit:

-Me faire une greffe du corps de Mohammed -Mon Idole- Ali (mais le Ali de 1974 à Kinshasa, pas celui de 1994 à Atlanta) avec des enclumes à la place des mains, histoire de décourager quiconque de vouloir m'arracher quoi que ce soit de ma main, qui est une enclume, je le rappelle.
Mais le problème c'est que l'opération doit certainement être douloureuse et je suis une chochotte avant de devenir un dieu noir, athlète émérite, roi de la jungle, du ring et des villes, tigre du bengale, guerrier antiques et légendaire, Achille sans talon.

-Me planquer un arsenal à torgnoler un pays du tiers-monde dans les poches et être prêt à riposter comme Charles Bronson, mais tout de suite, ça rend plus méfiant et moins tranquille et le risque de vaporiser une victime innocente ou un vieux est trop grand.

-Rester chez moi et attendre la mort en écoutant "ne me quitte pas" en boucle.

Pas mal.

Et finalement, je suis sorti de sous les ruines, j'ai secoué toute la poussière que j'avais dans la tête, j'ai enfilé mes chaussures, j'ai remis mon sac Space Invaders (oui, je suis un Geek...) en bandoulière et je l'ai chargé de livres pour passer le temps dans le métro et je suis parti affronter le monde.

Et le monde, c'est plus facile à affronter quand on pense à Beyoncé, la gonzesse à Jay-Z, la fille la plus punchy-cool de la planète, un groove de feu et une patate atomique. (Oui, je kiffe Beyoncé. A fond.)

Tout de suite, moi ça me met la banane pour repartir en guerre.

Alors voilà, en tant que rescapé d'un cataclysme de la vie, victime d'une amputation de l'IPod, Afghanistan du voisinage, orphelin de mon blindage, ma muraille, mon bouclier contre Babylone-la-Grande, je repars sans peur.

Parce que je me dis que si cet impalpable cosmique qui règle tout là-haut aimait l'équilibre, il doit se préparer à me rendre milliardaire et me marier à Scarlett Johansson.

Et en hommage à mon IPod qui m'a envoyé plus loin que les terminus des métro, je vous demande un petit service.

Pour cette chanson du jour, poussez les meubles et le volume à 11 et shakez your Booties.

Moyen still runs this Town...

samedi 12 juin 2010

That's Life / Franck Sinatra



Dans le grand Steeplechase à Handicap 27 qui nous sert de vie, il est des gadins qu marquent plus que d'autres.

Hier soir, en rentrant tranquillement d'une soirée foot formidable avec mes amis à moi et la Caro-Magnonne et les amis du foot de la Divette à Serge, j'ai eu la sale surprise de me faire détrousser la tronche, latter le genou gauche et chourer mon Ipod.

En, 16 secondes, la tronche par terre, un genou à vrac (mais ça ne devrais pas m'empêcher de jouer le mondial, promis) et plus d'Ipod.

Et je vais vous dire, oui, vendredi soir, j'étais un vrai matérialiste.

Rien à foutre de ma tronche et de mon genou cramoisi, je n'avais plus d'Ipod, arme indispensable dans ma lutte quotidienne face à la cité antique, l'agora, la plèbe qui se presse chaque matin et chaque soir sous mes pieds.

Mon Ipod Touch, c'était 16 gigas de bonheur sonore et de mélancolie aussi un peu, c'était des photos surnaturelles ramenées des deux côtes de l'Amérique, c'était un solo de Prince que je regardais en boucle, c'était un souvenir ramené de NY, et je sais que j'en ai plein d'autre des souvenirs, et des plus chouettes encore, mais hier soir, c'était mon Ipod le meilleur.

Et puis après, je me réveille, je vais pleurer chez Caro-Magnonne un peu parce que ça fait du bien et je vais à la police porter plainte (et je vous raconterais ce périple épique parce que ça vaut son pesant de bananes) et je vais voir les amis de ma vie parce que chantonner tout seul dans le métro, c'est rigolo mais je préfère les duos.

Et je rentre chez moi, heureux d'une formidable soirée foot à la divette vendredi et heureux d'un après-midi simple devant des conneries à la TV, une série B et hop au lit.

En rentrant chez moi triste mais heureux quand même, je réalise soudain que oui, mon karma moisi m'a encore fait une farce de moyen goût (et il va falloir qu'il me sorte un truc atomique si c'est un jour censé s'équilibrer, vu les sales blagues que cet incapable impalpable m'a déjà fait.) mais il y a forcément des choses derrière ces évènements qui vont arriver.

C'est obligé, on ne peut pas s'en échapper, donc quelque fois, des trucs bien doivent arriver.

Comme une soirée coupe du monde avec les amis à la Divette, une pizza devant un film de monstre ou encore de la purée en plein soleil peut-être.

Alors j'écoute les conseils classes de Franck-aux-yeux-bleux et j'apprends à chanter pour incommoder mes voisins de métro.


Je dis depuis pas mal de temps que j'aimerais bien m'échapper à travers la vie mais que quand même c'est vachement dur.

A travers une forêt en flammes, c'est facile, à travers la vie, essayez, vous, de trouver la sortie....

jeudi 10 juin 2010

Dead End Friends / Them Crooked Vultures



Vlan, après Jay-Z dimanche à Bercy-sa-mère, j'étais au Zénith de Paris's Hell pour redécouvrir avec surprise et (un peu de ) bonheur les joies du pogo, vous savez cette danse de sauvages adolescents prépubères et rebelles du slip qui se rentrent dedans comme des auto-tamponneuses saoules au son d'une musique souvent forte et violente.

La musique, c'etait donc Them Crooked Vultures, "supergroupe-de-la-mort" composé de Dave "Greu" Grohl, le batteur de Nirvana (et le guitariste des Foo Fighters) à la batterie, John Paul Jones, le bassiste de Led Zep, oui, quand même, à la basse, et Josh Homme, le guitariste-chateur de Queen Of the Stone Age à la guitare-chant donc.

Et ainsi, ça pète sévèrement sa mère, faut bien le dire.

Je les avait déjà ratés à Rock en seine l'année dernière, il était hors de question que je les laisse passer une fois de plus.

Ca joue lourd (Dave Grohl est un boucher qui transforme sa batterie en hachis mais bizarrement, ça sonne vachement bien ça sonne pas violent-gras-bière comme le death métal, le gothique industriel ou des joyeusetés de ce genre, ça sonne que ça donne envie de bouger et de sourire.)

Josh Homme fait bien de la guitare-chant au point que ça fait vraiment plaisir d'entendre un rockeur chanter juste.

John Paul Jones est une classe intersidérale avec sa basse et on dirait vraiment pas qu'il a l'âge qu'il a.

Ce joue lourd et ça groove en même temps, ça donne envie de se balancer la tête et ça émeut quand même un p'tit peu.

Ca émeut de voir trois légendes du rock qui jouent ensemble, qui jouent BIEN ensemble et surtout qui prennent du plaisir.

Ca se voit, ils kiffent de se retrouver là tous les trois comme des lycéens au fond de leur garage.

Ou plutôt comme des lycéens qui répèteraient toute l'année au fond de leur garage avant de sortir dans la rue le jour de la fête de la musique pour massacrer joyeusement, dans un tintamarre indescriptible, avec une voix muante, un accordage approximatif et une batterie enrouée "Smells Like Teen Spirits" ou "Whole Lotta Love".

Sauf que les lycéens que j'ai vu mardi, ben quand ils sont sortis de leur garage, ils n'ont pas massacré ces tubes, ils ont participé à leur création.

C'est pour ça que ça émeut de voir trois légendes jouer comme des lycéens.

On a l'impression de voir devant nous plusieurs pages de l'histoire du rock.
Et surtout, on les entend avec la farouche impression qu'ils sont l'avenir du rock.

lundi 7 juin 2010

Heart Of The City (Ain't No Love) / Jay-Z



Donc hier dimanche j'étais au concert de Jay-Zède à Bercy et oui, ça envoie sa mère.

Jé-Zède joue avec un vrai groupe et ça sonne du tonnerre, Jé-Zède a un flow de folie mentale qui fait groover du dutre, et Jé-Zède ppropose de la musique, de la vraie.

Donc oui, Jay-Z en concert, c'est non seulement l'assurance d'en prendre plein la tronche au niveau du jeu de scène, mais c'est surtout la surprise d'en prendre plein les oreilles au niveau du (bon) son.

Et Jay-Z, il ne mérite pas son succès pour rien après tout.

Il le mérite pour des tubes colossaux, pour sa façon de voir la musique dans le hip-hop comme un élément fondateur, pour sa façon de s'entourer de producteurs géniaux et de musiciens monstrueux.

Il mérite son succès pour les paroles de ses chansons, qui parlent à tout le monde (ou presque.)

Alors quand il dit qu'il n'y a pas d'amour au coeur de la ville, il a raison.

C'est pour ça que je veux déménager.

vendredi 4 juin 2010

Get A Haircut and A Real Job / George Thorogood



Hier, il s'est passé quelque chose d'extraordinaire.

Non, je n'ai pas eu un real job, malgré mon désir ardent de découvrir un autre monde du travail.

Hier je suis allé chez le coiffeur (la coiffeuse en l'occurrence) pour la première fois depuis le 19 novembre 2002.

Faut dire qu'une simple tondeuse suffisait pour ma coupe d'une simplicité GI-esque.

Et justement, je commençais à en avoir un petit peu ras-le-chignon d'avoir la tête à un soldat du corps des marines, j'étais fatigué qu'on me demande comment se passait ma chimiothérapie, donc, hop, je suis allé chez la coiffeuse.

Nouvelle coupe, nouvelle vie me disais-je plein d'entrain en entrant dans son salon.

Là, je redécouvre tel un labrador joyeux le bonheur de se faire shampouiner la tête.

Oui, c'est bon de se faire shampouiner délicatement la tête.

Qu'elle est gentille cette coiffeuse me disais-je en mon faible for intérieur.

J'avoue que j'ai quand même un poil tiqué quand elle m'a dit "j'ai l'impression de coiffer votre mère" (parce que oui, cette coiffeuse que je croyais sympathique est la coiffeuse de ma mère à moi et nous sommes plutôt ressemblants capillairement, ceci expliquant cela.)

"Ma coiffeuse me compare à ma mère, docteur", me voyais-je déjà sur le divan de mon psy à moi.

Puis vint la farandole des ciseaux, tondeuses et autres instruments destinés, j'en étais sûr, à me faire sortir de là comme Will Smith ou George Clooney mais sans le Brushing.

J'ai appris plein de choses intéressantes sur la coiffure, comme chez tous les coiffeurs, j'ai regardé les super beaux tatouages de la coiffeuse d'à-côté, bref, j'ai passé un super moment.

Et puis elle a amené la glace.

Je ne poserai pas de photographie ici afin que ma dignité intacte ne soit pas entamée, mais je crois que je suis sorti avec vraiment la même tête que Ribery...

jeudi 3 juin 2010

So Many Roads, So Many Train / John Mayall & Otis Rush




Je me retrouve à Kingman.

Deux solutions: soit j'ai découvert la téléportation, et c'est plutôt cool même si je ne suis pas sûr de savoir le refaire, soit le TGV est vachement plus performant que ce que tout le monde croyait.

Alors petite leçon de Géographie, Kingman, c'est dans l'Arizona et c'est sur la Route 66.

Un Plan là:




Et lors de notre périple, on est allé de Santa Monica jusque Flagstaff (mais en passant par San Francisco et la Vallée de la Mort, parce que c'est joli...) donc vous voyez qu'il me reste un peu de route à découvrir jusque Chicago.


Bref, je me retrouve donc à Kingman et mon sens de l'orientation ultra-aiguisé me remet sur la route de ce Saloon splendide, le Sportsman Club, avec ses Billards, son Juke-Box et surtout, sa vue sur la voie ferrée et les trains de marchandises monstrueux qui passent devant la porte.

Pas un peu plus loin.

Non, devant la porte. (au point de presque faire trembler le bar et de rendre fou ce pauvre Barman venu d'Afrique du Sud, à Kingman depuis un an et déjà usé comme vieux pilier de son propre comptoir.)

Et mon TGV s'arrête, me dépose, repart dans les grands espaces de l'Arizona, et moi je regarde des trains qui durent des kilomètres.

comme celui-ci par exemple:



et ces sirènes qui rappellent les bateaux perdus dans la brume ont quelque chose de magique, d'angoissant et de triste un peu aussi, comme si ces grosses locos étaient fatiguées de traverser les Etats-Unis, devant des bars à Kingman.

Et le TGV s'arrête et me dépose à Nancy, où les grands espaces sont déjà loin.

Alors oui, pendant que des policiers emmenaient un homme en veste en cuir avec des menottes, je m'évadais loin d'ici.

mercredi 2 juin 2010

Night Train / James Brown



D'après une histoire vraie.

Ou presque.

Ce matin, je prenais la route vers mon chez moi.
Enfin, le train.

Et le matin, il y a du monde dans le train.

Il y a des gens qui se font des adieux déchirants, des gens qui travaillent sur des ordinateurs portables très sophistiqués avec des kits mains libres dans les oreilles parce qu'ils sont certainement très occupés, il y a des familles très bruyantes, des retraités qui vont découvrir la province, et plein d'autres personnes forcément très intéressantes.

Il y a aussi des policiers, tiens donc.

Et dans un TGV qui file à 300 km/h, le paysage défile à toute vitesse, c'est vrai, mais on a quand même le temps de regarder et de se dire que c'est joli.

Alors je regarde souvent par la fenêtre avec mon IPod dans les oreilles, parce que quand je rentre chez moi, je me dis que décidément je kiffe bien ma région, c'est un peu le Far-East français, il y a du bétail dans des enclos gigantesques et des vaches-boys, il y a des vallons, des champs et des forêts, parfois des usines et des villages paumés.

Je regarde donc par la fenêtre sans prêter la moindre attention à ce qu'il se passe autour de moi, et c'est normal, j'ai Mike Osborn dans les oreilles.

Tout au plus un contrôleur sympathique viendra poinçonner mon billet, mais quand même,la Meuse, que c'est joli, avec les cactus et les arbres de Josué.

Je me met donc à compter les poteaux électriques qui longent la voie ferrée.

C'est chouette comme jeu et puis ça aide la mémoire.

Et de temps en temps, je vois des citernes à eau.

Mais je ne me déconcentre pas, et je reste les yeux rivés sur ces grands espaces poteaux électriques et je continue de compter, même si je vois bien les saloons qui se cachent derrière, et à 742 je me suis retrouvé à Kingman...