mercredi 30 mars 2011

You Wear it Well / Rod Stewart



La dernière fois que je suis rentré de Toul-c'est-cool, je me suis rendu compte avec effroi que mon propre père se trompait et portait sans frémir certains de mes pyjamas.

(et là, vous allez dire que je fais une fixette sur mes sous-vêtement!)

Je m'en suis rendu compte de manière très simple.

En voulant enfiler prestement et avec ma classe habituelle mon splendide pyjama Guinness (non, je ne suis pas obsédé par la bière non plus...) il m'est retombé directement sur les chevilles comme un vieux flan.

En vérité, et sans vouloir faire offense à mon papa qui est beaucoup plus musclé que moi (et qui court des semi-marathons ou avale le terrible col de la Côte Barine (qui effraierait le Mont Ventoux) à vélo) on aurait pu en faire rentrer deux comme moi dans mon bas de pyjama.

Pour les non-Toulois, la Côte Barine, c'est ça:


C'est simple, c'est tout juste si je ne rentrais pas entièrement dans une seule jambe.

La question que je me suis tout de suite posé, c'est comment est-ce qu'il a pu se sentir à l'aise avec un caleçon Guinness dans les fesses?

Il n'est pas gêné de marcher moulé?

(encore une fois, je ne me moque pas, je m'interroge et m'inquiète pour son confort nocturne...)

Alors vous voyez, je me sentais légèrement sot avec mon pyj' sur les chevilles, victime d'une terrible méprise vestimentaire.

Sot, oui, mais également soulagé de m'en être rendu compte avant de me coucher.

Imaginez un peu le carnage si j'avais du courir en pleine nuit aux sanitaires avec mon caleçon sur les chevilles.

"A courir avec son pyj' sur les chevilles, on ne récolte que des dents cassées" rappelle d'ailleurs très sagement un vieux proverbe de Yogi tibétain.

Mais ceci dit, ça me flatte presque que mon père confonde ses vêtements avec les miens.

Parce que déjà, ce ne sont ni ma frangine, ni ma mère qui ont confondu, et ça, ça rassure.

(si, si, je vous jure, ça rassure, malgré tous les sentiments que j'ai pour ma soeur et ma maman.)

Et ça me dit que même si je suis taillé dans une fuite de gaz, je rivaliserai presque avec le gabarit d'un sportif amateur qui court, pédale et taille les glycines plus vite qu'une tronçonneuse.

Je crois qu'en fait, ça me rassure de savoir que mon père est plus fort et plus musclé que moi.

Même si ça me coûte des pyjamas immettables et des élastiques détendus.

lundi 28 mars 2011

Beer Bottle Boogie / Koko Taylor



Il y a une question qui me turlupine (c'est moi ou ce mot est quand même très bizarre?) depuis un moment.

Pourquoi le rayon bières est-il toujours au fond des magasins?

(Et ceci est une règle immuable, regardez bien dans toutes les supérettes autour de vous, la bière est TOUJOURS au fond du magasin!)

Et pourquoi pas à l'entrée ou à côté des rasoirs?

Non, il faut se fader tout le magasin (et parfois ils sont très grands, labyrinthiques, sales, bondés, dangereux) et se retaper tout le chemin inverse en portant 16 kilos 2 canettes.

(Il est toutefois un avantage à cette règle absolue, c'est que du coup, le rayon bière est facile à trouver.)

D'où ma question.

Pourquoi au fond du magasin?

Est-ce parce que nos amis géants de la consommation, la conscience martelée à l'idée de vendre de l'alcool au grand public et soucieux de la santé de leurs fidèles clients ont décidé de cacher cette marchandise honteuse?

Mouais, je doute.

Est-ce parce que c'est la loi?

Ce serait une loi étonnante, mais ce ne serait pas la première.

Est-ce dans un pur souci d'organisation?

Avant d'arriver à destination, il faut passer devant tout un tas de produits débiles et tentants comme les fruits et légumes, les soins pour la peau pour nous, les hommes, les ampoules ou le papier hygiénique.

Et c'est dans le rayon que j'ai eu l'illumination.

La bière est là tout simplement pour être à côté des cacahuètes.

Logique.

Je me suis fait cette réflexion vendredi soir en voyant la foule réunie au fond du magasin.

Nous étions un soir de match.

Et là, c'est une autre règle absolue.

Qui dit match dit supporteurs relous imbibés de bière.

Cette règle m'amuse beaucoup moins que la première...

(Allez, poussez le volume à 11, vous êtes habitués, et n'oubliez pas de faire un tour dans le bar de votre quartier, vous rencontrerez forcément des gens qui ne sont pas des supporteurs haineux au Q.I. de Franck Ribery ballon dégonflé.)





















(un jour, j'essayerai de comprendre pourquoi les boulangeries sont toujours à des coins de rues...)

vendredi 25 mars 2011

Ace of Spades / Motörhead



Sous mes dehors de garçon sympa et dynamique se cache en fait un féroce fauve sanguinaire sans une once de compassion, prêt à exécuter sans la moindre pitié le faible et le rival.

Une machine de guerre, je vous dis.

Je suis une bête à la bataille.

Alors, pour prouver ma valeur, j'ai participé à un petit tournoi de poker sans enjeu majeur à part l'honneur (on ne jouait que des espèces de petites crêpes en plastique que l'on appelle "jetons" dans le milieu ultra-select des assassins aux cartes tranchantes.) dans un bar super sympa à côté de chez moi.

(je pourrais dire que c'est le Clin's Bar, métro Simplon, que le demi est quasi-donné mais ce serait faire de la pub et violer la loi Evin, donc je resterai discret.)

Il y a 15 jours, j'ai donc affronté ce que la ville compte de pires fripouilles et de gangsters en tout genre don Vincenzo-Guitar-Héro, mon propre cousin.
Et au terme d'une partie mouvementée qui a vu fumer les colts et certains mordre la poussière dans un râle d'agonie, j'ai gagné.
Sans peur, sans reproche et avec de la chance classe.

C'est donc plein de confiance et de hargne que je me suis présenté à la table finale ce mercredi pour un enjeu qui tue: un appareil photo numérique pour shooter les soirées et exposer ensuite au Grand palais (oui, depuis que je suis devenu champion de Poker, j'ai un peu relevé mes ambitions, et je pense maintenant avoir le talent pour que mes oeuvres côtoient celles de Depardon et David LaChapelle.)

La partie commence, tendue comme un string arc.

J'observe mes ennemis dans le blanc des yeux et je lis la peur au fond de leurs yeux.

Je dégaine mon valet et ma reine (ce qui me fait une paire de valets grâce au Flop -le flop, ce sont les trois cartes alignées ostensiblement sur la table, communes à tous les joueurs).

Je perds contre une paire de rois.

Pas grave, me dis-je, j'ai cerné le jeu de ces bandits, je vais leur faire leur mère.

Je passe, je gagne, je passe, je perds, je perds, je passe.

Je me fais crâmer un full aux rois par une quinte.
(ordure)

Je gagne sans dévoiler mon jeu (j'avais un 5 et un 8, mec...)

Je suis un char d'assaut.

Et après, je ne sais pas ce qu'il s'est passé, mais le vent de la chance s'est mis à souffler légèrement contre moi et après l'élimination du cousin de Pat Garrett (un sud-américain qui avait refroidit les frères james à lui tout seul) j'ai senti que mon tour n'allait pas tarder;
je joue alors mon vas-tout, enchaînant les relances comme Mohammed Ali, sûr de ma force.

Et alors que tous mes jetons se retrouvent sur le tapis, face à mon ennemi dans ce duel aux saveurs mystiques, je dégaine ma force de frappe.

une paire de rois.

Une goutte de sueur sur la tempe de Tom-les-beaux-yeux.

Il dégaine un as et un 8.

il n'a rien.

la quatrième carte, un valet, préserve le statu-quo. Je suis toujours vainqueur.

La cinquième carte sera un as.

Alors ça, c'est pas de bol.

perdre avec une jolie paire de roi contre une paire d'as apparue sur la cinquime carte, c'est un coup à bouffer tout le jeu.

Je suis donc rentré chez moi, changé, car je me sens homme maintenant que je maîtrise les cartes tel un Sylvain Mirouf de compète.

Et je m'en fous, je suis imbattable à la bataille!

(ce soir, il y a un euromillions à 133 Millions d'euros, j'ai décidé de ne pas jouer, pour laisser une chance aux autres. Je suis toujours un mec sympa et dynamique, rassurez-vous!)

jeudi 24 mars 2011

Dear Mr. Super Computer / Sufjan Stevens



Alors je ne suis pas un génie de l'informatique au point de faire passer Bill Gates pour un utilisateur de boulier, mais il est vrai que j'aime flâner dans le cyberespace et pianoter tranquillement sur ma bécane.

Internet est un vaste océan à explorer, avec ses îlots et ses tempêtes.

Et ses pirates.

Pour preuve les dernières conversation que j'ai eu avec mon banquier (non, on ne parle pas chinois-binaire avec mon banquier, on parle pétrodollars et stock-options...)

Mercredi matin, en plein boulot, mon bras droit banquier m'appelle donc...

Lui: "Mr Moyen?"
Moi "Oui?"
Lui "Dites-moi, Mr Moyen, je voulais vous poser une question, est-ce que vous avez effectué un paiement d'un montant de 544 euros hier soir à 22 heures en Allemagne?"
Moi: "Ah non monsieur l'agent, ce n'est pas possible je ne les ai pas sur mon compte j'ai un alibi, hier j'étais pas en Allemagne, j'étais tranquillement chez moi en train de regarder les experts Arte."
Lui: "Très bien, vous êtes acquitté c'est bien ce que je pensais, je crois donc que votre carte a été piratée..."

Pour éviter que ces gougnafiers de hackers ne m' übervide (übervider: v. de l'art de vider un compte en banque déjà pas plein.) mon compte, je fais opposition sur ma carte et amorce toutes les démarches nécessaires pour déposer plainte et me faire rembourser.

Le soir même, je perdais en table finale au poker, mais j'y reviendrais demain et je crois qu'on peut appeler ça un blackday*

*Blackday: Jargon Bruelesque pour définir un jour où le manque de talent évident se conjugue à une malchance paranormale. Exemple: "Ouah pas cool, j'ai eu plein de crevaisons, aujourd'hui, aux 10000 bornes, c'était vraiment Blackday..."

Ce matin, en plein boulot, mon banquier m'appelle.

Lui: "Mr Moyen?"
Moi: "re-oui?"
Lui: "Dites-moi Mr Moyen est-ce que vous avez utilisé votre carte hier pour vous acheter des billets d'avion à 420 euros à la compagnie Corsair?" -il est évident que je ne voulais pas faire de publicité bonne ou mauvaise à quiconque, mais quand même, c'est troublant, non?-
Moi: "Ah ben non Mr le juge, c'est pas moi, j'vous jure, c'est l'autre!"
Lui: "très bonne défense, acquitté!"
(le temps que je fasse opposition et que cette opposition soit effective, je finançais les voyages d'affaire de la mafia corse. La classe.)

Me voici donc victime de flibuste virtuelle et je dois avouer que le mal au dutre est bien réel.
(cette figure de style vous était offerte par le comités des auteurs de texte d'illustration des reportages d' M6.)

Ordures de pirates!
Sapajous!
Moules à gaufres!
Zouaves! Anacoluthes!
Flibustiers! Saboteurs!

(Le Capitaine Haddock avait raison, il est bon de vociférer des insultes à l'envi!)

Messieurs les pirates, voleurs, je ne vous salue pas!



















(mardi, j'ai reçu un mail de Hadopi...)

lundi 21 mars 2011

Suck My Kiss / Red Hot Chili Peppers




Au risque de paraître (une nouvelle fois) légèrement rouspéteur, je tiens à vous dire à vous, amoureux relous qui squattez les concerts et les salles de cinéma, à vous, ados crétins naïfs qui vous roulez des pelles pendant des heures (au point d'entendre des bruits, quand même) à vous, jeunes couples dans les premières heures de votre passion tendre, que je vous hais.

Loin de moi l'idée de jouer les aigris jaloux ou les têtes de con, mais pour que vous puissiez comprendre ce coup de gueule virulent, il faut revenir en arrière.

Samedi soir.

Je suis en train de regarder tranquillement, ébahi et heureux le concert fou (Blondie, regarde le lien, tu devrais kiffer...) de ces fous de Addictive TV (des DJ anglais plutôt doués qui remixent du son et de l'image et vous balancent tout ça sur grand écran)

Et le jeune couple qui jouait aux siamois soudés par le museau décide d'aller se boire un coca.

Ils sont mignons, se tiennent la main, lui passe à ma droite et elle à ma gauche...

Ils se regardent dans les yeux pendant qu'ils passent lui à ma gauche et elle à ma droite.

Et ces trous du dutre ne se lâchent pas la main.

Leurs conversations au téléphone doivent être d'un néan abyssal avant de se finir par un nauséeux "raccroche, non toi raccroche, non toi, non tu raccroches d'abord, non toi d'abord, d'accord on raccroche ensemble, ah toi d'abord, non... (ad vitam nauséam..)"

Ces moules continuent de ne pas se lâcher la main alors que quand même, indubitablement, là, je suis vraiment entre eux deux et je vais faire barrage.

Ah ben non, ils ne se lâchent vraiment pas la main, ça ne sert à rien, ils s'aiment.

Ils ont 12 ans.

Mais ils sont amoureux.

Autrement dit, je n'existe pas, ils ne peuvent pas me voir, aveuglés qu'ils sont par leur éblouissant amour naissant.

Et donc ils sont en train de m'embarquer clairement

(alors que, je le rappelle, je suivais tranquillement un concert fort festif qui me faisait du bien aux yeux et aux oreilles...)

Moi (fort en mon for intérieur) : "Woooooh! Non mais ça va pas, nasiques libidineux les gars!"

L'ado constellé de boutons fort disgracieux au top de son potentiel érotico-séducteur: "han mais trop pardon, quoi."

Je n'ai pas relevé cette dernière phrase, convaincu, enfin, que l'ado idiot s'idiotise encore plus en découvrant les pelles.

(Et non, je ne joue pas les vieux cons aigris, je le redis, je m'apitoie simplement sur une jeunesse à l'esprit de céphalopode.)

Ma vie est formidable, je vois des concerts d'enfer, j'ai des amis wonderful mais parfois, mon karma en mousse me rappelle à l'ordre et me place dans des situations surnaturelles .

Mais je pardonne, l'amour rend aveugle con.
















Et vieillir aussi...

samedi 19 mars 2011

This World / Zero 7



Avec une actualité (et une météo) aussi morose, il est important je crois de se rappeler que ce monde est beau, même enfoui sous des plaies bibliques comme au Japon, perdu dans des guerres sans nom à ses 4 coins ou victime du retour sur scène de Patrick Fiori.

Pour ses Tigres du Bengale et les Ours Polaires, déjà. Et les Baleines.
Pour Toul c'est cool.
Pour les aurores boréales, que je n'ai jamais vues mais qui sont parait-il magiques.
Pour les jungles impénétrables et mauves.
Pour les films de Woody Allen, Steven Spielberg et Ben Stiller.
Pour les pas de danse de Gene Kelly et Michael Jackson.
Pour les déserts.
Pour la bière et le pizzas.
Pour la soupe de potiron de Caro Magnonne.
Pour le tournoi des 6 Nations et le Haka des All Blacks.
Pour la guitare.
Pour les films Pixar, le Livre de la Jungle, Le Géant de Fer et ces films pour enfants qui font grandir les adultes.
Pour la peinture. Surtout les tableaux de Chagall, Picasso et ma mère. Et les Nymphéas de Monet.
Pour les passements de jambe de Zinedine Zidane et les vols de Michael Jordan.
Pour la Bretagne.
Pour Paris, New-York et la Californie. Et le Kapellenhof.
Pour les amis.

Je pourrais continuer cette liste sans fin, mais je préfère sortir pour découvrir de nouvelles choses qui rendent ce monde beau...

jeudi 17 mars 2011

Medley / The Pogues



Aujourd'hui, c'est la St Patrick, et voici de la musique pour s'échauffer les bras avant de lever des pintes.

Les Pogues, c'est le groupe qui me donne envie de manger des trèfles, de devenir actionnaire chez Guinness et de me mettre au Gaëlique.

Alors après 364 jours d'entraînement de calme, il est temps de danser dans la rue et de déclencher des tempêtes sur les comptoirs.

Pour moi, c'est la meilleure date pour fêter la musique, au moins il n'y a pas de groupes d'ados qui massacrent reprennent Nirvana.

Sachez, chers habitués, qu'il existe deux journée de la St Moyen.

Une le 1er Juillet.

Et une le 17 mars.

jeudi 10 mars 2011

Is There Love in Space? / Joe Satriani





Hier, pour la dernière fois, la navette Discovery s'est posée sur Terre.
Elle part à la retraite et va devenir une pièce de choix au musée du Smithsonian Institution de Washington

Hop, on admire l'atterrissage tout en souplesse...



Et ça peut paraître bizarre, mais ça m'a ému.

Parce que Discovery, c'est la navette de la reconquête de l'espace par la NASA après les catastrophes Challenger et Columbia.

Et puis je pense que la conquête spatiale, au-delà de ses fabuleuses applications scientifiques, est la matérialisation de notre capacité à rêver et à nous projeter.

Il est nécessaire de garder un programme spatial actif et à la pointe car il participe à ce qui fait de nous des Hommes: La soif d'exploration.
L'envie de découverte, l'émerveillement et la curiosité.

Nous sommes des explorateurs, nous l'avons inscrit dans nos gênes.

Parce que comme on veut toujours voir ce qu'il y a de l'autre côté d'un pont, j'ai envie que l'on continue à vouloir savoir ce qu'il y a derrière notre Système solaire.

De plus cette soif de conquête est un atout incroyable.

Car voir des navettes décoller pour envoyer des sondes robotisées étudier des cailloux perdus à des distances hors-normes, ça me donne envie, sur mon trottoir, de partir en découverte également.

Car c'est pour cultiver ma curiosité que j'ai souvent la tête en l'air...














En cadeau-bonus, une vidéo que je trouve magnifique et qui m'émeut aux larmes d'une femme qui a filmé le décollage de la navette où se trouve un de ses amis et qui, je trouve, illustre parfaitement cette idée de fascination et d'émerveillement...

lundi 7 mars 2011

Trouble in the Message Center / Blur



Aujourd'hui, j'étais volontaire et décidé.

je suis parti d'un pas volontaire et décidé au boulot, histoire de passer une bonne journée non mais.

Et j'ai passé une journée de volontaire décidé, entre le téléphone, les clients, les collègue et les pauses cafés les moments de réflexion volontaire et décidée sur ce qu'il y a à faire après.

Et bizarrement, il y a deux-trois choses qui se sont déréglées.

Des moments de réflexion étonnement longs pour des questions plutôt banales comme la racine carrée de 7895, la date de parution des romans de John Steinbeck ou mon signe astrologique.
(oui, aujourd'hui, on m'a demandé mon signe astrologique, comme ça, tranquillement, et j'ai du réfléchir une bonne douzaine d'heures avant de le retrouver...)

J'ai trébuché plus de fois que d'habitude.

J'ai bafouillé sur des mots comme procrastination et sandwich.

Je vous avoue avoir même eu peur de faire un début d'AVC ou de crise d'hypoglycémie tellement tout ceci ne paraissait pas normal (non mais c'est vrai, je veux bien être parfois un peu tête en l'air, mais aujourd'hui j'ai jeté le gobelet de mon café avant de l'avoir bu quand même...)

C'est perturbant quand même, de sentir une légère faiblesse au niveau du raisonnement et de la concentration. On en arrive assez rapidement à se croire con ou tout maboule et ce n'est pas ce qu'il y a de plus agréable.

Imaginez-vous, passer du statut fort épanouissant de "personne volontaire et décidée, hop, motivation" à "légume incapable d'associer deux idées simples ou de composer un numéro sur un cadran de téléphone sans saigner du nez ou tomber par terre."

On s'éloigne largement de la situation enviable espérée par tout un chacun afin d'éloigner une bonne fois pour toute cette immonde roue voilée de son destin bancal. (et stellaire, mais c'est parce qu'en personne décidée et volontaire, je suis ambitieux.)

Le chemin du retour, un supplice, une torture, une galère sévère, je me suis perdu dans le métro alors que je n'ai pas de changement (et que j'étais quand même volontaire et décidé. Même sur le chemin du retour.)

Finalement, je suis rentré chez moi, pensif.

(et affreusement apeuré à l'idée que mes neurones décident de griller par séries de 16 millions, il faut bien le reconnaître.)

Et j'ai trouvé la cause de tous ces troubles.

J'avais mis mon boxer porte-bonheur à l'envers.
















J'ai pris rendez-vous chez le radiologue le plus proche pour passer une IRM et je vais doubler mes séances de psychothérapie je pense...

dimanche 6 mars 2011

Kicks / Paul Revere and The Raiders



Hop, aujourd'hui une petite chanson pleine de pep's pour se donner force, courage et motivation.

Parce que bon, c'est vrai, j'ai tendance à nécessiter de bons coups de pied au dutre dans certaines situations.
(situations que je ne dévoilerais pas ici, après tout je suis sûr que vous aussi, vous avez du mal à faire votre lit le matin, jeter directement les opercules de yaourts à la poubelle ou faire la vaisselle et plier votre linge...)

Par exemple, je suis assez pro quand il s'agit de remettre les choses au lendemain et le passage à l'acte n'est pas non plus mon gros point fort.

je suis plutôt plein de volonté que d'activité.

Et c'est vrais que faire traîner les choses pour finir par rester inlassablement au même point, ben ça m'enchante moyen.

Alors j'ai décidé que maintenant, les coups de pied au dutre, j'allais me les donner.

mardi 1 mars 2011

Think of the Times / Carolyn Crawford




Il n'y a pas que les transports en commun pour tester l'exiguïté gênante des lieux bondés aux heures de pointe.

Il y a aussi les ascenseurs.

Les ascenseurs, c'est un moyen de transport épouvantable, pour peu que vous vous y retrouviez coincé avec un inconnu pendant toute la durée de votre trajet.
(il est évident qu'être coincé pendant toute la durée du trajet avec un inconnu du sexe opposé -avec une chouette coupe de cheveux, évidemment- c'est vachement plus sympa que de le passer avec, au hasard, Brice Hortefeux.)

Prendre l'ascenseur avec un inconnu est une expérience assez impressionnante qui peut flinguer totalement une journée.

Heureusement, certaines personnes bien intentionnées proposent des modes d'emploi pour les ascenseurs à l'usage des gens moyen-normaux comme moi.

Ce matin, j'ai effectué un trajet en ascenseur avec un inconnu (qui n'était pas Brice Hortefeux, je vous rassure) et fort de mon petit mode d'emploi en tête, j'y suis allé à fond, confiant dans la vie et mon destin, imperméable à la peur, méprisant du danger et fier de moi.

Nous sommes donc deux dans l'ascenseur et la conversation qui va suivre est authentique.

Moi/Lui : "VousVousallezdescendezààquelétage ?"

Il est évident que la cacophonie brouillonne qui a résulté de ce fiasco oral n'aide pas pour mettre à l'aise.

Je racle donc ma gorge en tentant un "haha" gêné et souriant mais mon inconnu de l'ascenseur ayant l'humour d'un membre du CSA, il se contente de toussoter un peu.

Difficile d'engager une conversation après ça donc (surtout que les sujets de discussion, c'est pas ça qui manque en ce moment, même si c'est vrai un trajet d'ascenseur ne permet généralement pas de développer complètement son argumentation.)

-Je ne voudrais pas faire mon casse-glaouis à cet instant du récit mais mon inconnu de l'ascenseur n'est pas très marrant avec son humour de cellule de prison et en plus, il n'est pas aidant pour passer des voyages amusants en ascenseur.-

J'ai donc décidé de m'occuper pour la suite du voyage (qui m'a semblé durer des plombes avec ses conneries)

Alors j'ai regardé mes chaussures pour m'assurer que les deux étaient bien les mêmes, dès fois que je sois distraitement sorti de chez moi avec deux chaussures différentes sans que je ne m'en rende compte (on sait jamais, ça peut arriver!)

J'ai vérifié une bonne quinzaine de fois que j'avais bien mes clés.

J'ai regardé le plafond de l'ascenseur.
Parce que c'est JOLI!

Pourtant je me voyais déjà, sifflotant fièrement dans ma cage d'acier, appuyant nonchalamment sur les boutons de l'engin, comme un habitué de boîte qui rentre en doublant toutes les files d'attentes en tapant la bise au videur.

Privé de mon instant de gloire, je suis donc resté silencieux pendant les 16 heures qu'a mit ma boite de conserve à monter les étages avant que l'enfoiré piqueur de moment de gloire inconnu ne sorte en marmonnant un "bonsoir" fade comme un plat de salsifi.

En plus dans ce moment de solitude terrible, non seulement je me suis senti légèrement nigaud à regarder mes chaussures, mais surtout, ça m'a laissé tout le temps de réfléchir.

Et ça, c'est effrayant.