mardi 27 mars 2012

Complexe / Joey Starr




Il faut que je le dise, je vois plus de pertinence dans ces 4 minutes 30 de baffes aux basses que dans les 30 dernières années de discours politico-sociaux.

NTM était pour moi une insurrection, un réveil au marteau-piqueur un lendemain de cuite.

Ce n'est que très récemment que j'ai réussi à expliquer à mon père l'impact que ce groupe a eu sur moi.

La révolution que mes parents avaient vécue avec Les Beatles, les Stones ou Led Zep, des jeunes qui braillaient très fort qu'ils étaient libres et qu'ils emmerdaient leurs aînés, je l'ai vécue avec le suprême.
A la nuance près que Joey Starr et Kool Shen précisaient que nos aînés étaient des cons, qu'ils s'étaient plantés comme des guignols à force de se foutre de la gueule du monde, que rien n'avait changé depuis 1967 finalement et que forcément tout ceci allait finir par exploser dans les rues.

Mais en plus, ils ont eu le génie de ne pas victimiser leur génération puisque finalement, ils incitaient la jeunesse à prendre le pouvoir et à prouver qu'être élevé par une société de pantins avides complètement décollés de la réalité du peuple, ben ça peut aider à devenir moins idiot.

Et si je n'ai réussi à l'expliquer que si récemment à mon papa alors que j'écoute NTM depuis 1993 (et l'album 1993, j'appuie sur la gachette) c'est parce qu'il m'aura fallu tout ce temps pour réaliser la portée de ce qu'il se passait avec ces deux lascars.

Ils ont été ma porte d'entrée dans le hip-hop parce qu'instinctivement, je me suis reconnu chez eux, même si je viens de Toul et pas du 9-3.
J'ai su, dès les premières notes, que cette musique était faite pour moi.

Et comme au boulot, j'ai pu croiser l'animal mais que je n'ai pas osé lui dire plus que "bonjour", je me fend d'une petite missive à son encontre afin de lui dire ce que j'aurais aimé lui dire.


Mr Starr,

Je ne reviendrai pas sur la pertinence affolante de cette chanson ni sur le fait qu'entendre quelqu'un parler de la réalité et de la vie de tous les jours me procure une émotion indéniable.

Non, si je vous écris aujourd'hui, c'est pour vous dire merci.

Parce que mine de rien vous avez forgé (avec l'aide de votre complice Kool Shen) une partie de ma façon d'appréhender mon quotidien, ma société et les discours politique et ma détermination à savoir refuser quand il le fallait.

Je me doute que vous ne voulez certainement pas vous poser en porte-parole quelconque, vous êtes finalement assez intelligent pour ne pas vouloir endosser ce genre de rôle casse-gueule qui vous colle au four et au moulin, au front des critiques et dans le rôle finalement peu enviable de celui dont on attend la parole pour parler, dont on attend le geste pour agir.

Mr Starr, rassurez-vous, je bouge tout seul et je parle sans répéter.

Non, ces remerciements qui vous sont adressés sont réservés à la musique qui a déboîté mes oreilles depuis presque 20 piges et au fait que parfois, en vous écoutant, j'ai pu me savoir intelligent puisqu'il me semblait comprendre ce que vous disiez crachiez dans le micro.

Merci pour la chanson C'est arrivé près d'chez toi, le texte le plus intelligent de ces 30 dernières années.

Merci pour ce concert de 1997 à Nancy, où j'ai eu l'impression d'avoir été frappé par un sous-marin. Une bombe atomique liquide qui a réduit mon corps en ondes.

Vous êtes ce qui est arrivé de mieux au rock français.

Parce que vous avez posé les bonnes questions sur un son à faire trembler les murs de Jéricho et vous m'avez fait sauter sur place pendant des plombes dans un Zénith inondé de sueur.

Et pendant que les gens pleurent sur le dernier single des enfoirés en se disant que la vie est injuste et qu'il faut aider les gens, je vous écoute me dire que si la vie est injuste, c'est peut-être la faute à certaines personnes et peut-être même à nous finalement.

Une dernière chose avant de vous quitter:

Vous avez oublié vos lunettes de soleil au bureau.
Si vous passez les récupérer, promis, je ne vous embêterai pas, j'ai déjà tout dit.

Je dirai juste merci, mais de vive voix.

jeudi 22 mars 2012

Funny How Time Slips Away / Al Green (Willie Nelson Cover)


Prendre le métro est étonnant, il force à prendre son temps.

L'autre soir, je rentrais chez moi en métro. (et non, je n'étais ni bourré, ni agressé, ni perdu.)

En passant le portique, je sens que je ne suis pas seul à passer le portique (oui, c'est l'une des nombreuses techniques de fraude du métropolitain parisien que de passer avec quelqu'un, avec l'enjambage de portique, le 110 mètres portiques et ramper.) et me retournant, prêt à tomber sur un loubard de la pire espèce, je tombe sur une jolie fille de la plus jolie des espèces.

Elle me sourit, je lui souri, elle me dit merci, je lui dis de rien, elle me souris, (je lui aurait bien hurlé merci aussi, pour m'avoir souri.) elle fait un bisou sur la joue, je lui souri, je lui dis merci, elle me dit de rien, elle est partie (sur le quai d'en face, évidemment, sinon ce ne serait pas Moyen.)

Evidemment, je n'ai réalisé ce moment fantastique qu'une fois arrivé chez moi, et une fois arrivé chez moi, je me suis rendu compte que ce moment fantastique avait glissé entre mes doigts.

Prendre le métro est décevant. Il n'arrête pas le temps.


lundi 19 mars 2012

Numéro Spécial. 600ème Chanson du Jour.

Alors la voila cette 600ème chanson du jour.


En 600 chanson (presque 4 ans) il m'en est arrivé des choses.
Des biens, que j'ai voulu partager, et des moins chouettes, que j'ai racontées aussi car ça fait partie de la vie.


Et si je suis arrivé à 600, amis lecteurs/auditeurs, c'est parce que j'ai des amis en béton armé qui chaque jour me donne l'envie mais aussi une vie en mousse humide qui chaque jour me donne l'inspiration.


Mais si je suis heureux d'être passé par ces 600 c'est surtout parce que quand parfois la vie ressemble à une serpillière moisie oubliée au fond d'un seau, parfois il suffit d'une chanson, d'un p'tit texte et de ses amis pour se dire que demain, elle ressemblera à du Chagall, du Paul Mac Cartney ou à un passement de jambes de Zinedine Zidane, un Picasso ou un Chameau Sauvage.


Quelques jours d'angoisses c'est bien peu finalement face à 600 chansons qui me rappellent pourquoi la vie vaut la peine d'être vécue.


Et comme je le disais, celle-ci ne sera pas la mienne (car j'en ai fait 599 autres) mais la vôtre.


Alors je résume.


On m'a dit plein de choses gentilles, on m'a encouragé et donné envie de continuer.
Ici ou sur la meeeeeeeeeeerveilleuse page Facebook de la chansondujour


Et on m'a fait découvrir des chansons.


Alors je commence avec Wishing de Edo G and Masta Ace, que je ne connaissais pas et qui, il faut bien l'avouer, remue l'Ipod le matin en allant travailler et le soir en allant se coucher.


Une preuve supplémentaire que non, le hip-hop n'est pas qu'une musique de sauvage désarticulé et que oui, le rap peut faire réfléchir en même temps que danser.





(Merci Mement0o)


Et on m'a aussi fait découvrir des tricoteurs de Guitares avec des voix de Gospels:





(Merci Hélène)


Et mon ami Trent, qui me connait décidément très bien m'a appris que le twist chanté par des (jolies) rouquines, c'était drôlement chouette...





(Merci Trent.)


Sinon, certains d'entre vous se sont rappelé du Samedi 13 Février 2010 et ça m'a touché.


Certains on découvert Georgie Best, mon autre héros avec Mohammed Ali, Michael Jordan, Zidane et King Canto. Et Laird Hamilton et j'en suis heureux.


Et ils m'ont remercié pour certaines chanson que je leur ai fait découvrir comme celles de The Streets, qui, admettons-le une bonne fois pour toute mérite un bien plus grand succès, une chanson sur les Barbecues , et c'est vrai qu'il n'y a pas assez de chansons sur les Barbecues ou alors Mayer Hawthorne.


Mais c'est moi qui vous remercie pour venir ici découvrir ce que j'écoute et ce que je vis.


On m'a félicité pour aimer Bruce Springsteen, ce à quoi je répondrai que finalement c'est facile de l'aimer parce qu'il est grand, parce qu'il est le Boss, parce qu'il est l'Amérique qui chante et se lève et parce qu'il est la musique.


Un (ex) homme à dreads sur le crâne s'est souvenu de son départ et je me suis souvenu que je l'attendais.


Cette 600ème chanson du jour était pour vous parce que c'est vous qui avez fait les 599 autres.


Comme je ne veux pas jouer les mégalos qui étalent, je vous invite à lire dans les commentaires de la 599 ème chanson du jour les gentilles choses qu'on ma dite, les jolies musiques qu'on m'a présenté et je retourne à mon Ipod et à ma vie.


600 chanson, ce n'est pas grand-chose finalement.


On se retrouve pour la 1000ème.
Et avec de la chance, je la partagerai avec vous en live, autour d'un verre ou d'une piste de danse.






Encore une fois, Merci et n'oubliez pas: 


Il ne faut pas s'empêcher de vivre par peur de ce qui pourrait vous arriver. 


Et pour ça, la musique peut vous aider.

lundi 12 mars 2012

Interlude Spécial: Hommage à Jean Giraud aka Moebius. (Imagination / Chet Baker)





Comme vous devez le savoir, deux personnalités importantes de la Bande Dessinée française ont disparu ce week-end.

Jean Giraud et Moebius.

Jean Giraud, c'était surtout la Bande Dessinée Blueberry.

Mon père, grâce à des amis de très bon goût, possède l'intégrale de la période Charlier & Giraud des aventures du Lieutenant Mike S. Donovan, dit Blueberry et je dois avouer, que j'ai en partie été élevé par ce sudiste passé dans l'armée nordiste pour échapper à la mort violente qui l'attendait, accusé à tort d'un crime qu'il n'avait pas commis.

Des dessins extraordinaires de paysages fantastiques, des aventures exotiques et fabuleuses et surtout un héros charismatique, qui vieillit au fil des années (et des parutions d'albums.)

Un héros mais pas trop, bagarreur, classe, sexy et méchamment doué du flingue qui m'a transporté au-delà des frontières de l'ouest sauvage.

L'apogée de cette collaboration entre deux grands sera pour moi atteinte avec le diptyque "Le Mine de l'Allemand Perdu" et "Le spectre aux Balles d'Or" où tous les thèmes chers à Moebius apparaissent d'un coup sous le pinceau de Giraud. Deux album à la frontière du mystique, où des légendes indiennes reprennent vie pour hanter les imprudents qui oseraient violer la sérénité des Mesas, ces cité sacrées pour les indiens où reposaient les morts et vivaient les mystères.

Je crois d'ailleurs fermement que la façon dont Giraud et Charlier (incroyable scénariste) traitaient de la condition indienne aie fermement participé à construire ma propre sensibilté et ma gestion de la tolérance.
Une curiosité pour la différence et le respect des cultures qui nous sont étrangères (je sais, ça peut paraître drôle, voir idiot d'imaginer une BD d'aventure pleine de chevauchées fantastiques et de paysages majestueux et de fusillades d'une violence inouïe m'apprendre les bases de la tolérance, mais quand on est jeune et un peu rêveur, une BD, ça vous construit.)

Et Jean Giraud, c'était Moebius.

Je ne vais pas revenir sur ses créations, vous trouverez tout ce qu'il faut pour ça sur le net, mais entre l'Incal (avec l'autre Génie fou, Alejandro Jodorowsky) Arzak ou sa contribution à la création de LA revue culte, Metal Hurlant, Moebius ne s'est pas contenté de nous apporter des images défiant l'imaginaire.

Il a tout simplement influencé la majeure partie de la Bande Dessinée et de L'illustration de ces 40 dernières années.

Enki Bilal disait dans le Libération d'aujourd'hui qu'il avait influencé l'art contemporain actuel.

Oui, Moëbius était fascinant car il était au-delà de son art.

Il influencera les plus grands, de Hayao Miyazaki (le réalisateur des chefs-d'oeuvres Porco Rosso, Mon voisin Totoro ou encore Princesse Mononoke, son chef-d'oeuvre des chefs-d'oeuvre) ou Katsuhiro Otomo (Akira) au Japon jusqu'à Neil Adams (un run mémorable sur Batman) ou Joe Kubert (créateur de Sgt Rock) chez les dieux du Comic-Book aux USA.

En 1988, Stan Lee, la légende de chez Marvel Comics, le fait venir à Los Angeles et ensemble, écrivent un run d'anthologie sur le Surfer d'Argent (Stan Lee au scénario, Moebius au dessin.)



Ce run historique influencera les plus grands dessinateurs actuels de comic-books, de Jim Lee (actuel éditeur en chef de la maison DC Comics, l'autre géant avec Marvel, il a entre autre dessiné sur X-Men -pour Marvel, donc-, Batman: Hush, Superman: For Tomorrow ou la Justice League actuelle, pour DC.) à Mike Mignola (créateur du somptueux Hellboy, pour Dark Horse) 

Et les 3/4 des auteurs ou dessinateurs européens actuels savent qu'ils ont une dette à payer à Moëbius.

Mais Moëbius était un créateur d'univers, et la bande dessinée, quelque soit la taille de la case, était un médium trop petit pour son génie.

Ridley Scott et James Cameron (d'autres génies créateurs d'univers. Comme quoi, les grands se rassemblent toujours pour nous observer de là-haut) font donc appel à lui pour les dessins préparatoires de Alien (Ridley Scott) et The Abyss (Cameron) des projets d'une audace et d'une exigence visuelle extrêmes.

Il participera également à Tron, film Disney révolutionnaire pour l'époque, utilisant les premières images de synthèse et dont il réalisera tout le story-board, Le Cinquième Elément de Luc Besson (L'éditeur de Moëbius, Les Humanoïdes Associés, attaquera d'ailleurs Besson pour plagiat de l'Incal, procès qu'il perdra.) et il influencera tous le cinéma de science-fiction, de Blade Runner à Matrix.

J'avais une admiration sans limite pour ce créateur qui a repoussé toutes les limites, y compris celles de sa propre imagination.

Il a donné à rêver à des générations entières de lecteurs et spectateurs avant de s'éteindre et de rejoindre (certainement) les univers qu'il avait créé et qui seront assez vastes pour qu'il les contemple pour l'éternité.

Samedi, en apprenant sa mort, je me suis soudainement senti orphelin.
Comme si j'avais perdu un parent, un maître qui m'a accompagné de mon enfance jusque maintenant en m'autorisant à rêver, à imaginer et surtout à aimer ça.

La force extraordinaire de Jean Giraud / Moebius a été de réussir à clairement diviser sa personnalité en deux bien distinctes et de laisser s'exprimer chacune, sans que l'une n'interfère sur l'autre. 

Un parfait cas de Schizophrénie sociopathe, direz-vous. Une incroyable habileté de génie pur, vous répondrai-je.

Giraud et Moëbius m'ont appris que l'imagination est l'outil le plus puissant que vous pouvez avoir à votre portée (avec le décapsuleur, évidemment)

Car elle ne connait aucune limite.























Parmi la tonne d'illustrations qu'il a faites, je ne voulais pas faire de choix pour monter une galerie photo en ces pages, vous trouverez tout ce qu'il faut sur la toile pour ça.

Alors je le laisse une dernière fois nous dire au revoir, à travers deux de ses dessins que j'aime le plus et que je ne me lasserai pas de contempler, pour essayer d'en arracher tous les secrets.





D'un trait de crayon, un homme nous a transporté pour les plus fantastiques voyages.
C'est jaloux que je l'ai admiré.
C'est triste que je le regretterai.

mercredi 7 mars 2012

Wish you were here / Pink Floyd



Aujourd'hui, c'est la 599ème chanson du jour.

599ème et je n'y crois pas moi-même.

Ce blog était parti un peu comme une blague, noyé dans l'océan du réseau, un peu comme les sondes Voyager 1 et 2 ou Pioneer 10, lancées aux confins de notre univers pour étudier notre système solaire et apporter un message (de paix) de la part de la planète Terre si d'aventure elles venaient à croiser la route d'une intelligence d'un autre monde.

Et parce que Voyager 1 et 2 et Pioneer 10 font partie pour moi des plus belles preuves de notre existence. (Ben oui, c'est toujours mieux que les marées noires, le napalm ou Laurent Gerra.) ben forcément, j'ai voulu m'en inspirer.

C'est pour ça que je me suis mis à écrire sur des chansons que j'aime et sur ce qui fait un peu mon quotidien, si d'aventure je venais à croiser une intelligence sur les autoroutes du web.

Et en attendant de trouver la preuve irréfutable qu'il existe des êtres doués de réflexion qui se baladent sur le net et pas uniquement des gens qui regardent des vidéos de chats rigolols ou du porno amateur, il faut quand même que je vous avoue, chers lecteurs, que si je me suis mis à partager certains évènements de mon quotidien, c'est surtout parce que pour bon nombre d'entre vous, j'aurais adoré vous avoir à mes côtés lorsqu'ils sont arrivés...




































Comme la prochaine chansondujour sera la 600ème, elle sera spéciale.

J'en appelle donc à vous, fidèles lecteurs et vous demanderai une petite contribution.

Envoyez-moi vos chansons préférées à vous, ou dites moi quelles étaient mes chansons préférées à moi qui sont devenues vos préférées à vous.
Rafraîchissez-moi la mémoire sur votre jour préféré.

Bref, cette 600ème sera aussi la votre.

Merci pour m'avoir suivi lors des 599 autres.

jeudi 1 mars 2012

Get Off of my Cloud / The Rolling Stones





Je suis d'un naturel plutôt poli, je suis patient et de temps en temps sympa, mais parfois, il faut quand même voir à pas déconner sous peine de chier violemment ses dents si on m'en fait trop.

Cette fameuse journée s'annonçait plutôt bien pourtant, puisque la Sibérie avait décidé de quitter Paris et qu'une étrange boule de feu était soudainement apparu dans le ciel, réchauffant l'atmosphère et bronzant élégamment ma peau.

Je travaillais tranquillement quand une dame à l'accent italien (beaucoup trop) prononcé m'interrompt, et sollicite mon aide pour accessoiriser la pièce de théâtre certainement formidable (et amateur. Ils sont courageux les amateurs.) pour laquelle elle travaillait.

Elle était polie donc j'ai souri.

Et me voila donc ravi d'aider une pauvre hère, à virevolter de pièces en pièces, lorsque de retour à mon bureau, une formidable surprise m'attendait.

Elle s'était assise dans mon fauteuil.

La Connasse.

Dis-donc, toi qui ne respecte pas les affaire des autres, tu vas tout de suite sortir tes fesses coincées dans ton pantalon pourri qui te boudine honteusement de MON fauteuil, qui se trouve derrière MON bureau et t'excuser plus vite que ça bouillais-je intérieurement, parce que bordel, quand on m'en fait trop, vaut mieux compter ses dents.

"C'est un bel endroit dans lequel vous travaillez" me nargua-t-elle.

"Oui, j'en ai de la chance, c'est un chouette BUREAU -insistant sur le mot bureau pour bien lui faire comprendre de dégager fissa si elle ne voulait pas se retrouver mongolienne à vie avec le coup de boule stratosphérique qui l'attendait, parce que moi, quand on m'en fait trop, je ne réponds plus de rien- c'est agréable de travailler ici (alors fous ton camp avant que je foute un coup.) " répondis-je en me disant que les amateurs, ce sont vraiment des casses-testicouilles qui se croient tout permis.

Hippies, va!

Comme cette reloue pensait que mon fauteuil était comme un siège de station de métro, offert à tout le monde et sur lequel les clodos pouvaient vomir et les amoureux se rouler des pelles, j'ai mis au point un stratagème formidable pour la déloger (parce que là, elle m'en avait trop fait).

"Alors il faudra me signer là et là" et l'idée de génie génial que je suis fut de laisser les papiers sur la table la plus éloignée de ce veau marin afin qu'elle soit dans l'obligation de se lever pour signer là et là.

"Ah ben amenez-moi vos papiers pendant que je sors mes lunettes..."

LA PUTE.

Elle me prend à mon propre jeu et pendant qu'elle parade dans MON fauteuil comme sur un trône, fière comme un dictateur sud-américain et qu'elle écrit à MON bureau comme si elle était en train de ratifier un traité de paix Israëlo-Palestinienne derrière le bureau ovale, moi je lui amène tout mes papiers comme un bon secrétaire, mais je lui donne pas mon stylo, parce que vraiment, quand on m'en fait trop, je la regarde se prendre pour Kennedy en pleine crise de Cuba, je la remercie et je suis allé charger sa voiture.

Avant de partir, elle m'a demandé de lui donner le trajet pour retourner dans Paris.

Mais comme je suis pas du genre à me laisser emmerder quand on m'en fait trop, je l'ai laissée se démerder comme une grande.

"Ah ben je suis désolé, je ne sais pas, je viens en RER..."

Ah ça, quand on m'en fait trop...