mercredi 11 décembre 2013

Le Bistrot / Georges Brassens





Si Paris est connue pour le romantisme et la poésie qui se dégagent de ses ruelles, de ses quais, ses pavés, ses places cachées, ses monuments, ses accordéonistes slovaques qui encombrent le métro et ses petits jardins, moi je l'aime pour ses bars.

Oui, je sais, dis comme ça, ça pourrait faire alcoolo à la Renaud mais en fait je vous rassure, non, pas du tout.
J'aime les bars, les bar-tabacs, les bar-restaurants bref, tout endroit avec un comptoir, des toilettes à l'hygiène douteuse, du bruit, des cheveux, des lèvres et des dents, des tabourets, de la peau souple, des tireuses à bière, des tatouages, des décolletés, des cacahuètes et une odeur de café.

Des endroits pittoresques, souvent improbables, parfois prétentieux et lounges, remplis de bobos qui préfèrent parler de lutte des classes, de cinéma Kazakh et du dernier album de ce musicien brésilien qui fait de la flûte nasale et qui est génial plutôt que de football ou de rugby, de films qui font rire, de collections idiotes et de bandes dessinées.

Des lieux vivants, plein de gens du quartier, qui viennent de pays lointains ou qui ont toujours vécu ici, qui passent pour un café en sortant du bureau ou pour refaire le monde à l'apéro.

J'aime les bars parce qu'on y voit la vie.

Même en Banlieue.

Alors au boulot, quand arrive l'heure que l'on appelle celle "du manger" et que la cloche sonne, avec les collègues on allait parfois dans un bar-restaurant planqué au bout de la rue manger un plat du jour à l'hygiène aussi douteuse que les toilettes.

Un endroit improbable, sobrement appelé "Le Transilvania" où les serveuses étaient des créatures des Carpates avec plein de cheveux, la peau souple, plein de dents derrière leurs lèvres et un accent roumain à ensorceler Dracula.
Les clients, des ouvriers des chantiers voisins.
Des Pakistanais, des Portugais, des Maliens, des Chinois, des Colombiens (ou Argentins, Salvadoriens, Brésiliens, Chiliens, Jesépabien.)
Et des Roumains.

Un endroit un peu étrange quand même, avec des gros 4x4 (ou des grosses berlines) noirs garés devant la porte, des individus avec des liasses de billets de la taille d'une brique, un billard pas droit et ces serveuses qui avaient la fâcheuse tendance à changer souvent.

Bref, un endroit un peu vivant et un peu inquiétant.

Voilà que la semaine dernière, le rideau était fermé.

Pas de cantine, pas d' Oeuf - Mayo en tube, de panaché ni d'entrecôte décongelée.

Je me préparais donc à hurler contre l'infamie, sortir les pancartes contre les fast-foods qui tuent les bars aux plats du jour à l'hygiène chancelante et pleurer ma peine lorsque je suis tombé sur cet article:



Evidemment, vous comprendrez que j'ai vite rangé ma rébellion dans mon slip (et flippé rétrospectivement.)

J'adore les bars.
On y voit la vie.

Et parfois, on y vit une version roumaine des Affranchis.

dimanche 8 décembre 2013

It's Beginning to look a lots like Christmas / Johnny Mathis



Le monde pleure encore la mort de Nelson Mandela (dont la différence notable avec beaucoup d'autres hommes politiques, c'est que lui, il est allé en prison AVANT de faire de la politique.) les marrons chauds aux sorties de métros sont de plus en plus remplacés par des marrons dans la gueule et il ne neige toujours pas à Paris.

Et pourtant, on dirait pas, là comme ça mais bon, c'est bientôt Noël.
Et ouais.

On ne dirait pas, mais cette odeur de vin chaud dans l'air, ce froid qui pique le matin, les décorations lumineuses suspendues au-dessus de la rue, ces gens qui courent partout, la musique de crooners dans les magasins et à la radio, ben tout ça, ce sont des indices qui annoncent l'arrivée imminente de Noël.

Cette période de l'année où je vais encore perdre en combat singulier contre le papier-cadeau (et les ciseaux) lorsque je vais emballer les présents, où je vais boire du vin chaud, écouter des chansons allemandes, retrouver des pulls moches, glisser sur du verglas et des crachats gelés, regarder les mêmes films pour le 1765ème fois, courir m'occuper des cadeaux que j'aurai oubliés et m'arrêter deux secondes pour regarder les décorations de Paris et de ses magasins.

On ne dirait pas, mais Noël n'est pas loin.


Je le sais parce que ma Frangine (aussi appelée Caro-Magnonne) a fait des gâteaux de Noël et posé son sapin.







Et que c'est joli, mine de rien.

lundi 18 novembre 2013

Moyen Kiffe le Hip-Hop - Episode #5 Blue Flames / Solesides (Quannum)


Après avoir mendié quelques sous pour une cause chouette, je retourne à mes cours magistraux et continue mon voyage dans le hip-hop que j'aime.

Solesides.

Solesides, c'est un label Californien, de San Francisco, avec le génial DJ Shadow aux platines (mais si, souviens-toi, j'en avais parlé ) et des MC qui tapent fort avec un groove qui assomme.
On y retrouve Blackalicious (dont je vous avais aussi parlé) Lyrics Born, ou encore Lateef the truth speaker.
Alors ils sont moins connus que les stars que je vous ai présentées jusqu'à présent, mais ils n'en sont pas moins doués.

Et c'est ce que j'aime dans cette musique. (et dans toutes les autres.)
Parce que, lorsqu'à force de creuser, de chercher, de fouiller dans les disques, vous tombez sur des baffes comme ça, vous vous rappelez soudainement pourquoi vous aimez ça: parce que chaque jour, la musique vous surprend et fait bouger un peu plus votre tête et vos pieds.

Alors demain matin, avant d'aller travailler, poussez le volume à 11 et laissez cette chanson vous enflammer...




copie conforme, non?
Movember is on.












dimanche 17 novembre 2013

Riot Radio / The Dead 60s


The Dead 60s - Riot Radio par as-de-pique

Oui, tout va mal.
Ou tout va pas top.
Les gens se tirent dessus, ou meurent de faim et certaines personnes pensent que l'on peut encore, en 2013, ressortir les vannes de la banane et du singe à des citoyens dont la couleur de peau n'est pas la même que la leur.
On se massacre, on se torture et on se pille.
Les banques, après avoir légèrement tremblé, restent puissantes et avides et il y a toujours plus de gens qui dorment dans les rues ou qui hantent les soupes populaires.
Oui, les joueurs de l'équipe de France sont des cons, notre planète est tellement pourrie qu'on en est arrivé à flinguer la pluie et le vent, les racistes et extrémistes de tout poil (de préférence fraîchement rasés et blonds, les poils) se font de plus en plus entendre sans que cela ne choque plus personne et bientôt les jungles mauves n'abriteront plus de tigres.

Alors, ami lecteur. amie Lectrice. Scarlett. Loin de moi l'idée de coller un cafard de dimanche soir à faire passer Shoah de Claude Lanzmann pour les bronzés, je veux au contraire te montrer que oui, la vie peut-être belle, car il suffit d'avoir la foi. Et une radio.
Une radio pour écouter des voix et des chansons.

Parce que les chansons font danser et les voix font réagir, une radio peut donner naissance à des révolutions et apporter l'espoir.
Demandez au Général De Gaulle, à Martin Luther King, Vaclav Havel et JFK.
Ou réécoutez-les:

Merci France Inter !

Et comme tout le monde ne peut pas avoir une radio, je tiens à saluer une initiative géniale et à t'encourager toi, lecteur, lectrice, Scarlett (surtout toi, Scarlett, parce qu'avec le chèque que tu vas toucher pour jouer dans la bouse à Luc Besson, tu pourrais bien rétablir l'équilibre cosmique et refiler cet argent de la médiocrité et de la non-classe absolue) à mettre la main à la poche et à donner un peu de monnaie pour un truc moins racoleur que les enculés enfoirés et moins prestigieux que le téléthon.

Non, il ne s'agit pas de Movember, je ne vais même pas faire de pub pour la cause que je soutiens toujours aussi admirablement grâce à ma moustache classe (bon, si vraiment t'as trop de sous, tu peux aussi donner )

L'association Les enfants du canal ont lancé un défi génial: distribuer 1.000 radios dans la rue.
Des radios pour les gens qui dorment dehors ou qui n'ont pas les moyen d'avoir une radio.
Parce qu'un petit transistor, c'est des voix et de la musique et c'est surtout un lien social.
Permettre à toutes ces personnes d'écouter l'actualité, d'entendre des gens leur parler, s'adresser à eux, auditeurs, d'écouter des chansons, des chouettes matchs de foot (sans les bleus, donc.) de danser -et oui- sur de la musique et de se sentir faire partie du monde.

En plus, les petites radios qu'ils comptent distribuer fonctionnent sans piles, grâce à une manivelle, ce qui évitera les couts prohibitifs de batteries et la tentation au bout d'un moment, de revendre l'objet car trop onéreux à faire fonctionner.

Cette initiative me touche particulièrement car j'ai toujours pensé qu'être informé et écouter de la musique ne devait pas être un luxe. Ecouter de la musique et des informations est une liberté et ce n'est pas le manque de ressource qui doit nous en priver.

Quand j'étais étudiant, un SDF traînait pas loin de chez moi.
Il avait un petit radio-cassette à piles alors je lui donnais de temps en temps des compilations que j'enregistrais sur des cassettes vierges. (la cassette, jeune, c'est un boîtier en plastique dans lequel court une bande magnétique sur laquelle était enregistré du son. Un peu comme la K7 vidéo dont je t'avais déjà parlé, jeune, mais sans l'image.)

Et ce qui me faisait le plus de peine, c'était de le voir avec son appareil sans piles parce que ça lui coûtait trop cher. Il était là, avec son engin lourd comme une ancre, utile comme une valise sans poignée et je trouvais ça nul.

Alors je me dis que si cette initiative permets à des tas de gens un peu partout, l'espace de quelques minutes, d'oublier le quotidien pourri parce qu'ils auront entendu une chouette chanson qui leur aura fait plaisir, ben alors tout va bien.

Parce que même si les gens se tuent et se torturent, la pluie et le vent sont pourris, les insultes fusent et les tigres disparaissent, la musique, elle continuera de rendre les gens heureux.
Et peut-être meilleurs.

Alors hop, on donne là:



jeudi 7 novembre 2013

Get Me Bodied / Beyonce



Bon, Beyoncé elle est belle, elle est riche, elle est talentueuse, elle groove comme une reine, elle est mariée au king Jay-Z et elle est surtout une sacrée gonzesse.

Une gonzesse qui s'implique pour la cause féminine, pour la lutte contre l'obésité, qui reverse avec son mari 80.000 dollars à chacun de ses employés pour leur faire profiter des excellents résultats de leur entreprise et qui inspire pas mal d'autres gonzesses dans le monde, dont ma Beyoncéesque frangine Caro-Magnonne qui groove comme la B. , la concurrence niveau chaussures et peut vous faire Crazy in Love en rotant ses bières.

Et comme la B., elle inspire des gonzesses, ben je peux me permettre de dire, moi Moyen, que la musique ben ça vous aide, ça vous rend classe et un peu fou, ça donne du courage en faisant danser et surtout, pendant quelques minutes, ça fait de vous une personne qui en inspirera peut-être d'autres.




Je vous présente donc Deborah.
Deborah Cohan.
Deb pour ses potes et maintenant la planète entière.
Deb est américaine, médecin (Obstétricienne - Gynécologiste) mère de deux enfants et grande fan de danse.

Mais voilà, Deborah est aussi atteinte par un cancer du sein et va subir une double mastectomie.
Une intervention terrible qui nécessite de la force et du courage.

Mais voilà aussi, Deb elle est classe visiblement et un peu folle apparemment, alors pour prouver que sa féminité et son groove ne sont pas dans ses nichons, elle demande une chose à l'équipe médicale qui s'apprête à l'opérer:

Lui passer un morceau de Beyoncé et danser avec elle.

Là, en 6 minutes, notre copine balance toute la merde aux ordures (y compris la votre.) et vous fait croire qu'un jour, il y aura la paix entre Israël  et Palestine et qu'ils fêteront ça en dansant tous ensemble au son d'une chanson de Beyoncé.

Elle rivalise instantanément avec le charisme atomique de Queen B., vous colle une leçon de dignité, de force et de courage directement dans les gencives et vous balance en pleine poire que ce n'est pas votre corps qui fait ce que vous êtes.

Vous pourrez me présenter toutes les Bimbos du monde, même des Scarlett et des Marylin Monroe, aucune ne pourra me détacher les yeux de cette femme qui danse avant que son corps ne soit le théâtre des scalpels, de la chirurgie, du sang et de la douleur.

Une dignité incroyable qui, en plus de me faire pleurer d'émotion, impose le respect et (et c'est peut-être paradoxal) me rend joyeux.
Parce qu'elle l'est.
Elle avait juste à danser.

Deborah, je vous souhaite un bon rétablissement et toutes les meilleurs choses du monde.
Mais, et pardonnez-moi, je ne vous souhaiterai pas de trouver le courage.
Car c'est vous qui venez de me le donner.

Déborah, quand vous irez mieux, ça vous dirait qu'on aille ensemble danser sur du Beyoncé?











vendredi 1 novembre 2013

Les Moustaches / Sacha Distel


Aujourd'hui marque le coup d'envoi de Movember.

Movember, c'est une action caritative qui court pendant tout le mois de Novembre et qui incite les hommes à se laisser pousser la moustache (avec joie et fierté) dans le but magnifique de récolter des dons pour la recherche contre les cancers masculins (la prostate et les testicouilles.)

Comme je suis du style généreux et pas du genre à refuser les défis, j'ai donc décidé de rejoindre cette bonne action, déjà parce que c'est plus drôle que les enculés enfoirés mais aussi parce que je trouve que c'est une manière assez rigolote et intelligente d'aborder un sujet finalement tabou qui nous touche, nous, les hommes en plein coeur et en plein cul.

Vous pouvez donc faire vos dons sur ma page Mo ici: http://mobro.co/moyenman afin d'encourager ma moustache et d'aider la recherche.

Evidemment, je ne touche pas un poil de ce que j'arriverai à récolter, tout partira dans les programmes de santé.

Alors mes amis, aidez-moi, aidez nous, aidez les moustaches (et les prostates et les testicouilles.)

Donnez, c'est pas pour les enfoirés, faites un don, c'est plus drôle que le téléthon.

Je vous promets de poster régulièrement des photographies de l'évolution de ma moustache.
Et si j'espère une élégance à la Clark Gable, notez que mon karma étant ce qu'il est, je crains malheureusement un sex-appeal de Jean-Claude Duss. Avec un D. Comme Duss.

Et vous, hommes, je vous incite à rejoindre la cause.
Parce que les moustaches, c'est le mâle.
Et parce que la recherche, c'est le bien.


dimanche 27 octobre 2013

Satellite of Love / Lou Reed



Et voilà, Lou Reed est parti.
71 ans.

C'est pas tous les jours qu'une légende nous quitte alors ce soir (ou ce matin. Ou aujourd'hui, demain, quand vous voulez.) ouvrez votre fenêtre et passez un de ses disques pour remplir l'atmosphère d'un petit peu d'histoire, de rock'n roll et de poésie.

Je ne reviendrai pas sur sa biographie ni sur son oeuvre, les médias s'en chargeront pour moi et je ne suis pas ici pour faire une rubrique nécrologique.

Je vous dirai simplement que ce fantôme de la nuit, qui a créé le Velvet Underground, qui était pote avec David Bowie et Iggy Pop (les légendes appellent les légendes) nous a proposé, sous ses beaux airs de camé, quelques uns des textes les plus sombres et les plus poétiques de l'histoire du rock.

Son album Berlin était un sommet de noirceur (et peut-être son chef-d'oeuvre absolu) et Transformer, enregistré l'année précédente contient deux tubes extraordinaires que vous avez tous fredonnés au moins une fois, sans forcément savoir qui en était l'auteur: Walk on the Wild Side et Perfect Day.
Lou Reed était un dinosaure, un monument.
De cette génération extraordinaire qui, des Beatles et des Stones à David Bowie ou Neil Young a, d'une façon ou d'une autre, façonné une partie de la musique que vous écoutez dans la voiture, au travail ou avant d'aller en cours.

Alors avant que tous ne disparaissent, faites de vos jours de pluie des Perfect Days et replongez dans leurs disques. Vous y entendrez des histoires et de la poésie.
Mais pour y voir la noirceur de la nuit, écoutez Lou Reed. Vous verrez que finalement, elle ne fait pas peur...

mardi 15 octobre 2013

Moyen Kiffe le Hip-Hop - Episode #4 Insane in the Brain / Cypress Hill



Il faut quand même l'avouer, le rap est un petit peu une musique de jeune délinquant un peu fou-fou.

Alors parfois, se perdre dans les volutes vertes au son hispano des rappeurs du groupe de Los Angeles Cypress Hill, ça fait bizarrement remuer la tête et bouger les pieds.

Cypress Hill, c'est la culture hispanique (les membres sont issus principalement de l'immigration sud-américaine: les frères Reyes, plus connus sous les sobriquets de Sen Dog et Mellow Man Ace -qui quittera assez rapidement le groupe pour des projets solo- ont des parents Cubains, DJ Muggs, producteur du mégatube "Jump Around" du groupe de Boston House of Pain vient de New-York -de parents italiens pour faire original- et B-Real est d'origine Mexicaine et Cubaine.) qui se frite à la récré avec des skateurs et des voitures américaines à rendre jaloux un fan de tuning du Nord-pas-de-Calais ou de Lorraine-encore-moins-de-Calais.

On trouve donc dans leur musique tout un pan de cette culture dite West Coast (côte ouest pour Monsieur Toubon) qui emprunte de beats qui martèlent comme des masses de 100 tonnes et samplés directement de tubes funk gluants et des sonorités latinos avec des cuivres qui pètent,  un accent espagnol à couper à la machette et une fâcheuse tendance à se prendre pour un cartel en parlant de guerre des gangs et de botanique prohibée.

En plus avec leur look qui s'affranchit légèrement des codes habituels du hip-hop pour se rapprocher du hard ou du métal, les Cypress Hill affichent clairement leurs couleurs.









Bref, de la musique qui s'écoute fort.

Dans une voiture victime de tuning ou sur un skate...



jeudi 10 octobre 2013

Moyen Kiffe le Hip-Hop - Episode #3 Mellow My Man / The Roots



Je quitte deux secondes New-York, direction Philadelphie pour un des plus grand groupe de l'univers.

Les Roots, c'est une entité à part dans le milieu du Hip-Hop.
Une aberration.

Pas de programmation ou de scratchs chez eux, mais des instrumentistes acharnés qui jouent en live (lors des enregistrements des albums, ils samplent parfois ce qu'ils composent et jouent en studio.)
Questlove, le batteur du groupe est une machine à rythme.
Un métronome inhumain qui frappe comme sur des tonneaux et propulse un groove à faire danser un poteau.

Les autres membres ne sont pas en reste puisque outre un bassiste, un guitariste et le clavier on y croise des beatboxers (ce sont des gens très fréquentables qui font des bruits très bizarre et très rythmés avec la bouche, comme si ils voulaient imiter King Louie du Livre de la Jungle de Walt Disney) et un soubassophone (sous ce terme barbare se cache un instrument de la famille des cuivres à faire passer un cor de chasse pour une langue de belle-mère que vous sortez au nouvel-an.)

Les Roots, c'est un peu une aristocratie.
Une sensibilité soul avec des rythmes de tracto-pelle et une technique de conservatoire.

Le monde du rap ne s'y est d'ailleurs pas trompé puisqu'ils ont accompagné à peu près tous les plus grands artistes du milieu.

Ce sont eux que Eminem recrute pour chanter son tube interplanétaire Lose Yourself (tiré de la Bande Originale du film 8 Mile) sur scène lors des Grammy Awards pour une performance ahurissante ou le rappeur de Détroit et les lascars de Philadelphie sont au diapason pour balancer un son monumental qui flirte avec ce que le rock peut avoir de plus percutant.



Ils accompagneront Jay-Z sur scène lors de sa série de concerts de (faux) adieux pour son mythique Black Album ainsi que pour son live Unplugged enregistré pour la chaîne de télévision MTV.

Depuis 2009, ils assurent la musique dans le talk show comique de Jimmy Fallon, ce qui leur a donné l'occasion de faire groover Michelle Obama


et de revisiter l'Histoire du Rap avec Justin Timberlake.









Bref, vous l'aurez compris, The Roots, c'est un petit peu la grosse classe et des grosses claques.

Un groupe qui donne envie de danser et de se mettre au solfège.




vendredi 4 octobre 2013

Summertime / Janis Joplin




Aujourd'hui est le 43ème anniversaire de la mort de Janis Joplin.

Elle aurait donc 70 ans cette année, sans doute toujours la même voix puisqu'à 25 piges, elle avait la voix d'une Aretha Franklin de 70 et ferait des concerts bourrée à 150 euros la place.

Janis Joplin, c'est une partie de ma jeunesse.
Une idole pour papa Gaston et un vinyle usé jusqu'au dernier sillon.

Mais surtout, c'est une voix.
Une voix de cailloux sans âge.
Une voix incroyable qui vous découpe, vous emporte et ne rend pas votre dépouille.

Il y a 4 ans, au début de la chansondujour, je lui rendais déjà hommage et jouais les visionnaires en comparant Amy Winehouse à la Texane en serrant le dutre très fort pour qu'elle ne rentre pas dans le 27 club comme sa glorieuse aînée. J'aurai mieux fait de jouer au loto ce jour-là.

Janis Joplin, sous la came, la dépression, l'alcool, les excès et les lamentations de son corps, c'était un soleil.

Une percée dans les nuées, capable de payer l'inscription sur la tombe anonyme de la chanteuse de Blues Bessie Smith, de se balader avec des boas multicolores dans les cheveux au volant d'une porsche psychédélique et de prévoir une fête immense pour ses funérailles sur le faire-part de laquelle on pouvait lire "Les boissons sont offertes par Pearl."

Un jour, j'ai retrouvé des cassettes audio enregistrées à la radio par Papa Gaston du temps de sa jeunesse folle.
L'une d'elle datait du 4 octobre 1970 et contenait une émission spéciale à l'occasion de la mort de Miss Joplin.
Je garde cette petite bande magnétique chez mes parents, telle un trésor de pirate retrouvé au fond de la mer et je me dis que sa voix valait toutes les perles de Tahiti.

samedi 28 septembre 2013

Moyen Kiffe le Hip-Hop - Episode # 2 Keepin' the Faith / De La Soul



De La Soul.
Encore un Trio.
Encore des New-Yorkais.



Ce que j'aime par-dessus tout dans le Rap et le Hip-Hop, c'est que cette musique est profondément positive.
Une musique faite avant tout pour s'amuser et faire la fête.

Bien sûr, elle s'est aussi politisée, est devenue revendicatrice a gardé son statut d'insoumise et rebelle.
Bien sûr, elle est devenu un business monstrueux qui pèse des milliards de dollars et qui propulse ses plus grandes stars dans les stratosphères du monde des finances (et de la politique) mais ce qui fait avant tout sa réussite, c'est son insouciance.

Ecouter De La Soul (et en particulier ce morceau) c'est oublier qu'il y a école le lendemain, oublier que le chauffage est en panne, qu'il n'y a plus de bière dans le frigo et que la voisine vous a collé un vent.

Leur premier Album, 3 feet high and rising sortui en 1988 pourrait presque s'apparenter à une version hippie des disques du label Sugar Hill records (Le premier Label de rap, avec des légendes comme Sugar Hill Gang, Grandmatser Flash ou le Crash Crew), avec leurs boucles Jazzy, leurs paroles sociales-mais-drôles et leurs chemises à fleur.
Mais surtout cet album, à cause de la quantité colossale de samples qui y sont utilisés, va être le premier à poser la question des droits d'auteurs dans le sampling.

C'est du deuxième Album De La Soul is Dead (1991) qu'est tiré ce refrain entêtant. Peut-être leur meilleur album à ce jour.

Je ne vous raconte pas combien de fois j'ai pu siffloter ce petit air dans la rue, confiant dans mon destin et sûr de mon chemin.
Parce que j'étais insouciant.


Notez qu'il existe une excellente version alternative de ce morceau, où la chanteuse Vinia Mojica s'occupe du chant.




Alors avec De La Soul, impossible de vous tromper.
Avec eux vous rentrez dans l'histoire du Rap, au coeur de ce qu'il n'a jamais cessé d'être.
Une musique fun, pour danser et faire la fête.

D'ailleurs Damon Albarn, le petit génie Anglais derrière Blur ou The Good, The Bad and The Queen ne s'y est pas trompé non plus lorsque, armé jusqu'aux dents des sons futuristes et des grooves atomiques du producteur Dan The Automator, il débarque avec son projet Gorillaz et cherche à pulvériser les enceintes de la planète entière en demandant au trio de New-York de collaborer au tubesque Feel Good Inc.

Un titre qui, l'espace de 4 minutes, me ramène en 1993, à siffler un petit refrain dans la rue.





mardi 17 septembre 2013

Moyen Kiffe le Hip-Hop - Episode # 1 Sure Shot / Beastie Boys




Il y a quelques jours, j'assistais joyeusement au concert d'Eminem dans un Stade de France chauffé à blanc (en compagnie, joyeuse elle aussi, de mon Hobbes de la vie qui aime elle aussi les "bitch" du rappeur blanc de Détroit lancés à la cantonade et à peu près tous les 7 mots et demie.)
Dans quelques semaines, je retourne voir le King, l'Empereur, la légende Jay-Z avec joie et ma frangine.

Je me disais alors combien j'aimais ce son, ses paroles syncopées, sa musique rythmée/scratchée/torturée et combien le Hip-Hop avait été important pour moi.

Mais pourquoi?

Alors je vous propose un voyage dans le temps, façon je danse le Mia, pour vous présenter les 10 titres historiques, qui m'ont collé une claque dans les oreilles et m'ont rendu un peu plus accro à chaque fois.

10 titres qui ne quittent pas mon Ipod.

Je commence donc avec Sure Shot des mythiques Beastie Boys.

J'ai découvert ce titre au collège.
En 3ème.
En 1994.
(fichtre, ça ne nous rajeunit pas, hein?)

A cette époque, Internet était un délire de Science-Fiction, les CD arrivaient à peine, on avait encore les images de la Dream Team qui avait pulvérisé la notion de sport 2 ans auparavant à Barcelone (et l'on attendait encore que Michael Jordan retombe sur Terre.) et on s'échangeait dans la cour du bahut des cassettes audio.
La cassette audio, jeune, est un objet bizarre en plastique à l'intérieur duquel défile une bande magnétique sur laquelle on pouvait enregistrer de la musique.
On se les échangeait comme les gosses s'échangent maintenant des Pokémons. Le but étant de trouver LE son que l'autre n'a pas, de découvrir le groupe qui remue la tête de tout le monde là-bas, à Babylone-la-grande, que l'on ne voyait que dans les films et qui avait encore ses tours jumelles.

Je découvre donc Sure Shot en 1994, année de la mort de Kurt Cobain et de Jack Kirby.
Sur une cassette échangée à la récré et le choc va être violent.

Cette chanson représentait ce que j'avais attendu toute ma vie.

Il y avait les grosses guitares et la batterie déchaînée comme dans les chansons que mes parents m'avaient fait découvrir et que j'avais continué à aimer (Le Nevermind de Nirvana tournait en boucle dans mon baladeur...), il y avait de la rage et du fun qui résonnaient en moi, jeune que j'étais et surtout il y avait le scratch.
Un son indescriptible, incroyablement cool et malpoli et tellement futuriste.

Sure Shot est tirée de l'album Ill Communication, sorti en 1994.
Je découvre alors les Beastie Boys, ce groupe de Brooklyn composé de Michael "Mike D" Diamond, Adam "Ad-Rock" Horowitz et Adam "MCA" Yauch et deviendra un de mes préférés.
Je les verrai alors 4 ans plus tard en concert à Nancy mais à ce moment-là, je ne le sais pas encore et pour moi, rien que le fait de les écouter est un acte subversif.

J'avais découvert le Rap et le Hip-Hop quelques mois plus tôt avec un autre groupe incroyablement plus vénère (j'y reviendrai plus tard) mais les lascars New-Yorkais représentaient à cette époque, pour moi en tout cas, l'absolu de ce que devait être cette musique:
Rythmée, endiablée, fun, jeune, rebelle et cool.
A l'opposé des Jean-Jacques Goldman et Francis Cabrel consensuels de l'époque.
Et bien loin de ce que les années 90 produiront de pire dans l'histoire de la musique: L'eurodance, dont tous mes camarades de classe étaient dingues tandis que j'écoutais (déjà) Bruce Springsteen et les Stones et que je fouillais comme un damné pour découvrir de nouvelles guitares saturées, des vinyles scratchés et des rythmes funkies.

J'essayais d'expliquer à mon père en quoi le hip-hop a été aussi important pour moi.
En fait, il a été pour ma jeunesse ce que les Beatles, Les Stones ou Led Zeppelin ont été pour la sienne: une bouffée d'air frais.

Le 4 mai 2012, Adam Yauch meurt à 47 ans des suites d'un cancer de la gorge.
Ce jour là, une partie de ma jeunesse et de son insouciance sont parties avec lui et j'ai pleuré.
Parce qu'il avait réussi à me faire aimer l'ado que j'étais.





mardi 3 septembre 2013

No More Mr Nice Guy / Alice Cooper



Je me suis toujours méfié des compliments.

Non pas que je sois habitué à crouler sous un déluge d'éloges ou que je remette en doute la sincérité de la personne qui me les adresse, mais j'ai toujours pensé que les compliments exprimaient surtout ce qu'ils ne disaient pas.

Par exemple, si sur votre bulletin scolaire, en Education Physique et Sportive, vous aviez un fantastique et rayonnant "Volontaire" qui remplissait la case des appréciations de votre professeur, vous leurrez pas, ça voulait surtout dire que le Sport n'était clairement pas fait pour vous (enfin, la pratique surtout, parce que regarder un match dans un canapé, c'est à la portée du premier blessé venu...) et que malgré tous vos efforts, la perspective de passer un jour sous la barre des 27 secondes et 3 dixièmes au 100 mètres était relativement faible.

C'est comme quand on vous dit que vous êtes sympas.
Faites gaffe.

Vous êtes sympa, c'est vrai, je n'en douterai pas une seule seconde, mais sympa, c'est comme gentil.
ça veut simplement dire que finalement, vous êtes quand même un petit peu relou, un petit peu un boulet et puis d'ailleurs, si vous pouviez ne pas venir ce soir à la soirée de Simone, ça arrangerait tout le monde.

Parce que dans ce que la vie a de torturé et de pervers, il faut bien reconnaître que le mec sympa, ben il ne gagne pas.
(à moins d'être Martin Luther King ou Nelson Mandela, d'être un esprit comme on en rencontre tous les 50 ans, d'accepter de casser des cailloux pendant des piges ou de prendre des bus réservés aux noirs pendant toute sa jeunesse avant de se lever fièrement et, grâce à quelques mots magiques sortis de votre bouche et gravés dans l'histoire, de porter des peuples, des nations et des espoirs sans que votre sympathie ne soit jamais remise en doute.)

Le mec sympa ne gagne pas, donc, et c'est bien là le drame.
Le mec sympa, il ne fait pas carrière.
Le cow-boy sympa ne part pas avec la fille -généralement une institutrice ou une tenancière de bar- à la fin du film.
Il meurt sottement pour déclencher la fureur du cow-boy moins sympa qui, ivre de colère, va montrer qu'il est quand même un peu sympa et ira venger son ami en allant flinguer ce sale Mad Mike et ses hommes de main dans une fusillade héroïque où il héritera d'une balle dans l'épaule et de la fille à la fin.
(notez que ceci marche aussi dans les films policiers où le policier sympa prend une balle / se fait enlever / explose dans sa voiture, choisissez votre situation préférée, et le policier moins sympa devient encore moins sympa (mais il est sympa quand même vu qu'il veut venger son ami qui, soit dit en passant, n'était pas du tout son ami au début du film vu qu'il n'est pas sympa, vous suivez?) et va massacrer ce sale trafiquant de drogue de Mr Mike et tous ses sbires dans un déluge de feu et de sang. Il héritera d'une balle dans l'épaule et de la fille à la fin.)
Le mec sympa, il ne devient pas rappeur.
Le mec sympa ne devient pas pilote de chasse. Il devient le mécano du pilote de chasse. (marche aussi avec les pilotes de voitures de courses.)
Le mec sympa n'est pas Steve McQueen ou John McLane.
Ou Don Draper ou Mr Big.
Le mec sympa, c'est Joséphine Ange Gardien ou Screech de sauvé par le gong et c'est pas de bol.

Non, vraiment, le mec sympa, à la fin, il ne gagne pas.

C'est pour ça que je n'aime pas qu'on me dise que je suis sympa.

dimanche 1 septembre 2013

Heart of Mine / Bob Dylan



"Volonté d'acier, mais coeur en papier."
                                                                            Proverbe Moyen




Si, effectivement, ma volonté blindée trempée dans le plus dur des aciers me permet de gravir des montagnes et de regarder ce qu'il s'y trame dans la verte vallée qui se cache derrière, je dois avouer que je souffre parfois de faiblesse chronique qui me rend vulnérable aux émotions.

(La joie d'une visite d'une amie dans la capitale, Eminem dans un Stade de France avec Hobbes (et je vous prépare d'ailleurs une spéciale "pourquoi j'aime le Hip-Hop" pour les prochains jours) un téléscope, un sourire et des balades, la découverte d'une nouvelle bière ou encore la satisfaction de trouver un vinyle recherché depuis longtemps, un comics perdu dans un carton sur un bout de trottoir, un pot de miel, une conserve avec une tête de vache et la fierté de ne pas avoir plié dans les situations les plus sérieuses par exemple)

Faiblesse ridicule, avouons-le puisqu' après tout, le mental d'un roc n'est pas compatible avec l'émotivité exacerbée d'une fillette qui assisterait impuissante au massacre de bébés phoques.
Mohammed Ali, il chialait devant le massacre des bébés phoques, lui?
Ben non, il collait une trempe aux massacreurs de bébés phoques à leur passer le goût du gourdin et à occuper leurs 3 prochaines années en rendez-vous réguliers chez le dentiste pour essayer de retrouver un sourire humain et leur réapprendre à mâcher.

Si votre esprit vous joue des tours en faisant de vous un champion, votre coeur en fait des pires en faisant de vous un enfant qui pourrait chouiner devant la mort (atroce) de peluches blanches (pas si mignonnes, faut pas déconner) qui feront de très jolis manteaux.

Il est donc temps pour moi de le laisser se reposer un petit peu, à l'ombre d'une Cathédrale et d'une guirlande lumineuse de guinguette.

Les enfants, je rentre chez moi.

A Toul-c'est -cool.

Et alors que je m'apprête à monter dans le tégévé qui filera comme le vent, je sais que je vais me faire du bien.

Et que je serai plus fort quand je reviens.

lundi 26 août 2013

Willin' / Linda Ronstadt




Ce qui, finalement, empêche la roue voilée de mon destin bancal de prendre le contrôle de ma vie, c'est que je ne le veux pas.

C'est à force de volonté que j'arrive, péniblement certes, à ne pas trop tomber par terre ni écorcher mes genoux.

Mais ces derniers, jours, c'est à force de volonté, une volonté d'acier trempé, un assommoir à faire peur à un tank, une volonté inébranlable que j'ai réussi à faire plier des gens.
Enfin, UN gens.

Suffisamment en tout cas pour ressentir une satisfaction certaine, mêlée à une arrogance non feinte que nous, cogneurs de la vie, Rafaël Nadal qui s'entraînent dans les transports en commun, Mohammed Ali des escalators, connaissons lorsque le combat est terminé et nous laisse essoufflés sur le champ de bataille, vivants et victorieux.

Ces dernières semaines, le dos au mur, je me suis battu plus fort que d'habitude, j'ai regardé plus loin et surtout, j'ai voulu avec plus de conviction.
Je pensais au départ utiliser une tactique infaillible dites du "faire les gros yeux" ou "avoir le regard pénétrant" mais je me suis dit qu'à force, à me balader constamment les sourcils froncés et à regarder tout le monde avec l'air très énervé, très méchant, très en colère et très relou, j'allais finir par perdre des alliés et de la crédibilité.

J'ai donc opté pour la sérénité.

L'assurance de celui qui, non seulement sait qu'il a raison mais en plus sait qu'il va gagner.

Et c'est ce qui s'est passé.

Je dois avouer que j'ai été le premier étonné parce que sous mes allures de nonchalant qui sait qu'il va gagner et qui joue les Jay-Z lorsqu'il négocie un biz', ben je m'attendais quand même à subir le courroux du "NON !" lâché en pleine volée, qui tombe lourdement sur le coin de votre museau comme sur les malheureux Bernard et Nathalie Morin lorsqu'ils partent au ski.

Je précise d'ailleurs que j'ai caché mon étonnement en faisant le coup des "gros yeux" j'ai hoché la tête comme Jay-Z après un biz' avant qu'il aille rejoindre B. et j'ai continué ma journée.

Et puis parfois, malheureusement, toute la volonté du monde, bonne et mauvaise d'ailleurs, ne vous suffit pas et vous vous retrouvez face à un mur plus solide qui s'appelle souvent "La vie, bitch" (je vous raconterai très bientôt le concert d'Eminem au stade de France auquel j'ai assisté -ou comment élever le "bitch" au rang de ponctuation, locution splendide qui éclabousse dans les dîners mondains.) qui (cette bitch) colle des Beyoncé dans les bras de lascars qui ont plus de volonté que vous ou des idées de génies dans la tête de personnes plus géniales que vous et qui, parce qu'elle est farceuse avec vous, vous bouche salement le chemin.

Et la vue.
Et vous colle dans des métros trop pleins


Ce qui, finalement, empêche la roue voilée de mon destin bancal de prendre le contrôle de ma vie, c'est que même lorsque ma volonté ne suffit plus et que je tombe, ben je me relève.

Parce que je le veux.





lundi 12 août 2013

Another Day / Jamie Lidell





Il est souvent difficile, pour ne pas dire compliqué, de faire véritablement la différence entre un dimanche et un lundi.

Tout n'est question que d'expérience, de sensation, d'atmosphère tant la ressemblance peut paraître évidente et déstabiliser les personnes non exercées.

Les plus aguerris d'entre nous pourrons bien entendu, à force de patience et d'entrainement, distinguer au premier coup d'oeil un jour de l'autre mais il faut bien reconnaître que pour la majorité silencieuse et guère chanceuse, la confusion brouillera leur esprit, l'espace-temps se confondra et, craignant un Alzheimer précoce, chercheront des points de repères afin de ne pas irrémédiablement se perdre dans le calendrier.


Comme je suis plutôt d'humeur sympathique aujourd'hui, j'ai décidé de vous offrir un petit jeu destiné à exercer vos méninges et à vous rendre alerte.

Le jeu des 3724 erreurs.

Le but est simple:

des deux photographies ci-dessous, il faudra tenter de deviner laquelle a été prise un dimanche et laquelle a été prise un lundi.

Cet exercice peut effectivement sembler difficile, mais à force de porter attention à quelques détails, vous verrez que vous finirez par faire la différence.

Bon courage, et bon Lundimanche !















































(Casse-dédie à Julie "Scissors" in Lille...)

lundi 29 juillet 2013

I Don't need no Doctor / Ray Charles



Si vous êtes un garçon, vous savez que pour devenir un homme, son fils, le chemin est long pénible et semé d'embûches.
Cette terrible ascension pour arriver au sommet de cette pyramide de maturité et de sueur bâtie sur les corps de vos ennemis est jalonnée d'expériences plus ou moins traumatisantes qui vous façonnent, vous burinent, vous élèvent, vous font douter et finalement vous font voir la vie avec sagesse, philosophie et poils sous les bras.

Par exemple, il y a:

-La première fois que vous tapez dans un ballon et que vous ressentez ce plaisir exquis de transmettre toute votre énergie dans une sphère de caoutchouc pour vous défouler et vous sentir vivant, triomphant sur la gazon, heureux du combat que vous vivez, prêt à goûter la saveur particulière de la victoire et des cris de fans hystériques.
(comme généralement cela arrive vers l'âge de 2 ans, vous ne saisissez malheureusement pas encore l'aspect métaphysique du football et vivez en revanche une grande frustration quand vous vous rendez compte que le ballon ne s'enflamme pas sous l'effet de votre force prodigieuse, ne se déforme pas sous l'impact du choc contre votre pied et ne creuse pas de sillon dans un terrain de 4 kilomètres de long en raison de la vitesse supersonique prise lorsque vous avez shooté dedans.)


-La première fois où vous allez à l'école tout seul.
Sans être accompagné par vos parents.

-La première fois où vous allez au cinéma tout seul. En choisissant vous-même le film que vous allez voir.
Pour ma part, c'était Impitoyable, de l'immense Clint Eastwood, en 1992 et je me souviens encore de cette séance comme si c'était hier.

-La première cigarette, avec son goût de noisette salée, qui fait tousser.

-La fois où vous obtenez votre permis de conduire et que vous sentez le souffle de la liberté souffler sur votre visage.
Vous pensez faire instantanément faire partie de cette classe, de ce groupe d'élus qui parle de soupapes, de chevaux, d'arbres à came et d'ailerons démesurés.
Vous sentez à présent combien l'essence sent bon, vous appréciez le contact de l'huile sur vos mains, vous vous bercez du doux cliquetis des clés à cliquet, vous humez l'odeur de la gomme brûlée et surtout, vous voyez ce magnifique ruban d'asphalte comme un animal sauvage, une créature à dompter au volant d'une Mustang fougueuse, ivre de son V8 surpuissant qui n'attend qu'un geste de votre part pour vous propulser dans la stratosphère et vous emmener aux côtés de Schumacher, Prost, Senna et ces centaines de pilotes accros à l'adrénaline, qui ne connaissent pas la peur et qui risquent leur vie chaque dimanche pour un shoot à 300 km/h.
(et là, généralement, vous vous retrouvez à aller à l'Université au volant d'une Renault 19 diesel pas turbo sans direction assisté, à la souplesse d'un bloc de béton, véloce comme un tank rouillé à la manoeuvrabilité d'un supertanker et c'est la deuxième grande frustration de votre vie...)

-La première bière, qui pique le nez.

-La première fois où vous invitez une fille à boire une bière que ne vous pique plus le nez depuis longtemps.

-La première fois où, après la bière, vous l'invitez au restaurant.

-La première fois où, après le restaurant, vous vous réveillez à côté d'elle.

Et toutes ces épreuves, une fois passées, vous amènent un peu plus près du sommet de la grande Ziggourat, cette pyramide élevée à votre gloire sous le poids de la peine et des pains dans la figure.

-Et il y a cette fois, où, à 34 ans, pleinement conscient de votre corps et de votre esprit, vous devez aller à la visite médicale de la Médecine du Travail.
Une épreuve au milieu d'un immeuble perdu au fond d'Aubervilliers, au milieu des affiches de préventions contre les MST et le harcèlement au travail.
Un instant d'angoisse où, face à une employée de la fonction publique qui pense déjà à ses prochaines vacances, vous devez vous absenter quelques secondes pour rapporter avec fierté et nonchalance conjuguées le fruit d'un labeur terrible: Un flacon d'urine.
De longues minutes à se concentrer, oublier les erreurs du passé, ne pas penser à la liste de courses du soir pour se concentrer sur un objectif primordial:

Offrir un verre de pisse.

Les moins chanceux ne pourront jamais.
Dépassés par l'enjeu, écrasés par la pression sur leurs épaules, ou alors incapables car ils n'auront tout simplement pas pu, quelques heures avant, s'empêcher d'aller satisfaire le premier besoin naturel de la journée, ils ne sauront que bredouiller un faible "jesuidésolémaiscenépapossible" avant de se rasseoir, penauds, conscients que le sommet de la Ziggourat avec ses poils sous les bras, ses verres de whisky et ses cigares ne sera pas pour tout de suite.

Les plus malins d'entre nous boiront donc 8 litres d'eau la veille avant de filer à la consultation sans passer par la case sanitaires pour être certains de réussir, malgré une pression à coller un ulcère à Ban Ki-Moon avec cette assistante qui, patiemment, attend, à produire quelques quelques gouttes.
Mais cette stratégie, si elle peut s'avérer payante et vous offrir le jackpot peut aussi se révéler être la pire des tortures et vous offrir, dans le pire des cas, humiliation en vous rendant humide du caleçon.

Ce matin, j'avais donc mon rendez-vous à la Médecine du Travail.
Alors comme je suis pragmatique et que je prépare généralement bien mes entretiens, je me suis levé, je me suis étiré et je suis allé aux W.C...

vendredi 26 juillet 2013

Streams of Whiskey / The Pogues



Entrer de plein pied dans une nouvelle vie commence toujours avec un verre de whisky.

Sentir lentement le feu descendre dans la gorge, réchauffer les entrailles, ramollir votre corps et détendre les nerfs.

Une fois la première gorgée passée, on sent déjà que le pas sera plus sûr et la vie plus nouvelle.

Alors pour être certain de pouvoir faire plusieurs pas de suite j'ai repris une deuxième gorgée et déjà, je me sentais entrer de plied pein  dans une nouvie velle, de pelle plein dans une nouvie vied, de pile pelle dans une nouvied vein.

A la troisième, mon canapé se faisait finalement beaucoup plus confortable qu'avant et la voix de Marvin Gaye qui sortait du vinyle beaucoup plus rassurante, alors je me suis dit que le premier pas serait pour demain.

J'ai tout le temps, j'ai des réserves de Whisky pour marcher longtemps...




mardi 23 juillet 2013

Why Can't People be colours too? / The Whatnauts




Passer son samedi les pieds dans l'eau, non seulement ça rafraîchit et ça évite oignons, ongles incarnés, foulures, ulcères et vergetures, mais en plus, ça rend un peu moins idiot et ça donne une plus-valu explosive à votre week-end.
(en gros, si après ça, vous perdez vos clés ou que vous apprenez que certaines personnes n'aiment pas les chats ni la mer, ben c'est pas grave, votre week-end est quand même réussi, vous avez trempé vos pieds dans l'eau en comptant passer les canards.)

Ce sont donc les pieds encore humides que je suis rentré dans mon dimanche.

Et la roue voilée de mon destin bancal, s'est dit que pour que mon week-end soit franchement parfait, elle allait y rajouter (encore) de la couleur.

La couleur de cases de Bandes-Dessinées en visitant un magasin de comics.
La couleur des glaces 2 boules, dégustées à l'ombre d'un platane du jardin du Luxembourg.
La couleur des cuivres de cet orchestre à l'américaine qui reprenait des standards un peu groovy et un peu classes dans le kiosque de ce même jardin.
La couleur des fanions de ces groupes de danseurs qui jonglaient comme les majorettes ou les revues que l'on voit de l'autre côté de l'Atlantique, au son des orchestres à cuivre qui viennent parfois jouer dans le kiosque du jardin du Luxembourg.

Et la couleur qui explose.

Alors j'ai vu la magie de Marc Chagall au musée du Luxembourg.

Comme j'ai peur de sortir des sottises plus grosses que moi ou de déblatérer des banalités désolantes, je ne vais pas trop en parler et juste vous dire que j'ai vu la lumière.

Des couleurs, partout, de la dignité, de la classe aussi, de la spiritualité, la vie, la guerre et beaucoup d'amour.
Des peintures empruntes de l'imagerie Juive Ashkénaze, pleines de symboles, de sentiments et surtout de magie.
Des peintures dures, de peintures émouvantes et des peintures comme des soleils.

Et après, il y a eu les couleurs de la caravane du tour de France, de la cour du Louvre, de l'Opéra, des ruelles de Montmartre et des feuilles vertes de cet arbre, ombre providentielle pour déguster une tartelette à la Framboise, rouge mais au goût (et à l'exquise texture) de chewing-gum fondu.

Avant de marcher une dernière fois et d'aller nourrir un petit chat roux pour une amie aux cheveux roux itou partie à Nancy dire bonjour à d'autres amis.

Et comme tout était chouette, je remercie l'amie prof d'allemand qui m'a accompagné.





Mes pieds étaient à peine secs, et devant Chagall, ce sont mes yeux qui se sont humidifiés...



lundi 22 juillet 2013

Quand on se promène au bord de l'eau / Jean Gabin (BOF "La Belle Equipe")



Ce qui est bien dans les week-ends à Paris, c'est quand on prend un train de Banlieue pour en partir.

Pendant que les gens se marchent dessus et recréent les conditions du métropolitain aux heures de pointes en essayant (difficilement) de trouver un coin à l'ombre aux buttes chaumont sans avoir l'impression d'être sur la côte d'azur, je suis parti avec les amis dans une petite ville fort sympathique et traversée par une rivière rafraîchissante qui s'appelle Moret sur Loing.
Moret (qui n'a rien à voir avec le fromage que l'on tartine) est une riante commune médiévale avec un vieux moulin, un pont très joli, des portes médiévales, des façades en bois sculpté magnifiques et une façade en dentelle de pierre qui date de François Ier.
Rien que ça.

Et il faut avouer que Jean Gabin et sa belle équipe avaient raison.

Qu'y-a-t-il de mieux que de tremper ses pieds dans l'eau en sirotant des bières fraîches à l'ombre d'un peuplier?

Ben pas grand-chose, il faut modestement l'avouer.

Parce que je ne voudrais pas dire, mais sachez, citadins, que vivre au rythme du glouglou d'une rivière en comptant passer les canards, ben ça fait partie des choses qui font que oui, la vie vaut la peine d'être vécue.

On entendrait presque un air d'accordéon entre deux coin-coin, en pendant que l'on dégustait notre glace, je me suis dit qu'un peu de pêche à la ligne, de rosé et de saucisson était une belle façon de traverser la vie...








































Alors qu'y-a-t-il de mieux dans la vie?
(attendez que je vous raconte mon Dimanche...)

lundi 8 juillet 2013

Mes Vacances Imaginaires Episode #4 Journey / Asian Dub Foundation



Après une intermède bricogolo-émotive, je continue de voyager vers l'exotisme et vers moi-même en rejoignant la splendeur des demeures des Maharajas, les tissages du Cachemire et les opiums parfumés du Ceylan.

Ce sont les Indes et leurs royaumes qui m'attirent, Pays de milles palais, du Taj Mahal, des comptoirs, des reliques de l'empire anglais, son Gange, sa fête des couleurs (Phalgunotsava) qui explose dans tout le pays-continent sous la pleine lune et ses innombrables thés.

Mais surtout je veux découvrir les profondeurs de l'Inde et rencontrer chez eux, sur leur territoire, les tigres du Bengale et des jungles mauves.

Les voir paisibles et sereins, fiers et beaux au milieux des arbres géants et admirer leur force.

Car les terres de contes se nourrissent des légendes qui les peuplent...

mercredi 3 juillet 2013

Play in the Sunshine / Prince



Pour mon anniversaire, j'ai décidé de faire une pause dans mes visites de jolies villes et de partager avec vous un moment fantastique comme le quotidien peut vous en offrir et en même temps de vous présenter la fille la plus cool / chouette du monde que je risque un jour de demander en mariage.

Cette chouette fille en question s'appelle Christina, elle travaillait sur une voiture (une mécano? Je suis amoureux! Viens Christina, retapons ensemble une Ford Mustang et partons à la mer...) lorsqu'elle a eu le pied écrasé par le disque de frein alors que la voiture glissait des crics sur lesquels elle était posée.

Son pied gauche s'est nécrosé et elle a décidé de se faire amputer.

Et apparemment, Christina elle a le moral puisqu'elle met des jolies baskets sur sa jolie prothèse en fibre de carbone.

Et comme elle est chouette et cool comme je vous l'avais dit, elle se fabrique une prothèse en LEGOS.

La prothèse la plus classe du monde.


Déjà, je ne vous raconte pas comment voir ces petites briques multicolores (quadricolores dirait ma Frangine-Magnonne) résonne en moi.
J'ai encore des millions de pièces qui doivent prendre une place énorme dans le grenier de mes parents et qui en prenne une encore plus grande dans mon coeur, avec lesquelles j'ai construit, démonté, remonté, imaginé des centaines de trucs improbables.

Alors forcément, quand je vois ça, c'est une véritable madeleine de Proust, doublée d'une admiration absolue.

Voici une jolie jeune fille qui surmonte son handicap en en faisant un terrain d'expression et de créativité et qui fait preuve d'un recul et d'une philosophie incroyables pour littéralement jouer avec sa jambe amputée.

Vous vous souvenez quand je vous avais parlé de cette fille qui s'entendait pour la première fois?
(mais si, souviens-toi, on avait écouté du Billie Holiday, c'était  )

Ben Christina, elle me fait le même effet.
Elle m'émeut parce qu'elle est courage et parce qu'elle envoie voler les merdes du quotidien pendant 5 minutes.
Elle crée un moment épatant en même temps qu'un objet orthopédique à base de briques en plastique.

Elle a raison.
La vie est un jeu, alors profitons-en.

(et j'en profite pour vous souhaiter à tous un très heureux non-anniversaire.)





mardi 2 juillet 2013

Mes Vacances Imaginaires Episode #3 Jerusalem / Dan Bern



Istanbul-la-Magnifique m'a réveillé pour que je me révolte, Rome m'a prévenu que ce ne serait pas instantané et Jérusalem m'apprend que c'est de l'obscurité que viendra la lumière.

Car cette ville, érigée pour l'Eternel des Armées, qui a bâti des temples et vénéré des rois, qui a vu David et Saladin et qui vit maintenant mille tourments ne connaîtra certainement jamais la paix.

Une ville qui sera peut-être éternellement bombes et ruines mais aussi une ville où l'on peut parfois voir l'espoir que trois religions cohabitent.

Oui, Jerusalem est violente, oui quand la poussière retombe on y compte les morts, pour un bout de terre, un peu d'eau et parce que l'Histoire est trop lourde, mais n'oublions pas que Jérusalem est aussi un joyaux.

Un espoir pour des pèlerins, un nouveau départ pour ceux que l'on a voulu faire disparaître, une Terre Sainte pour des populations assoiffées.

Je suis sûr que le soir, elle est triste de voir que l'oppression continue, que les obus explosent toujours et que ses arbres sont toujours coupés pour empêcher des paysans de prospérer.

Et si me jours sont un peu plus sombres en ce moment, si le chaos règne et que j'essaye de m'enfuir à travers ma vie, je me dis que de ces cendres viendra un peu de ciel bleu.

Alors Jérusalem me dit que mes tourments ne seront pas éternels car malgré 3.000 ans de combats, elle reste là, debout, à prouver au monde qu'un jour, le respect  la rendra plus lumineuse encore.









Dan Bern est un auteur-compositeur américain et l'on sent bien qu'il est influencé par Dylan et Springsteen, ce qui en fait un mec bien.
Il a participé à la Bande Originale de Get Him to the Greek produit par Judd Apatow et de la parodie Walk Hard (qui raconte l'ascension, la gloire et la chute du chanteur fictif Dewey Cox) ce qui en fait un mec bien doublé d'un mec drôle.


et hop, une version live toute sympa pour le plaisir.

dimanche 30 juin 2013

Mes Vacances Imaginaires Episode #2 Rome wasn't built in a day / Morcheeba



Si Istanbul , la ville des mages et des sultans, m'a dit que je devais faire ma révolution, c'est la ville des (super) héros, des soldats et des empereurs qui m'a dit qu'elle ne se ferait pas en un jour.

Alors c'est patiemment que je me prépare à tout changer.
Pas à pas, brique par brique, je construis mon projet.

Et finalement, peu importe le temps qu'il faudra, car le résultat sera ce que j'attends de moi.
Un peu d'audace, un peu d'originalité (et de mystère) un peu d'ambition aussi et surtout un peu d'esprit.

Car si Rome ne s'est pas faite en un jour, il faut avouer que le résultat vaut le détour entre ses temples, ses portes, son colisée et ses places.
Je ne m'imagine pas rayonnant sur un empire.
Je m'imagine déjà debout.
Et c'est un chouette chantier.

lundi 17 juin 2013

Mes Vacances Imaginaires Episode #1 Puisque vous partez en Voyage / Françoise Hardy & Jacques Dutronc




(hop, la classe à l'état brut.)



Pour vous prouver que mon Karma est vraiment farceur, laissez-moi vous raconter une histoire...

Je prévois depuis maintenant plusieurs mois de partir en vacances.

J'avais jeté mon dévolu sur une ville aux mille tourments qui me fascine depuis pas mal d'années déjà pour l'avoir croisée dans des films d'aventure et de capes et d'épées, des récits fantastiques à l'exotisme débordant, et des bandes dessinées colorées pleines de mystères et de secrets.
Une ville d'Histoire, avec un grand H, comme dans "Ho, c'est beau" et d'Architecture avec mille monuments, milles contes fantastiques et des personnages aux noms aussi voluptueux que Soliman le Magnifique.
Franchement, ça ne vous donne pas envie de vous appeler Soliman Le Magnifique?
Rien qu'avec ce nom, tu donnes déjà le ton: Avec toi, ça ne rigole pas et faut pas compter sur toi pour participer à une télé-réalité.
Ta réalité, ce sont les harems, les palais, les bateaux et l'océan, les cabinets de curiosité, les batailles terribles, les salons d'astronomes et les déserts.


Je voulais partir à Istanbul.

Ben oui.

Pas de bol, hein?

Et puis finalement, en y réfléchissant, je me suis dit qu'Istanbul me lançait un signe.
Avec Sainte Sophie et sa mosquée bleue et ses sultans, ses caravanserails, son Bosphore, sa mer de Marmara et son bazar et tous ses cafés où le thé coule à toute heure, elle m'a fait un clin d'oeil.

Car Istanbul est fougueuse comme sa jeunesse et sage comme ma mémé, alors Istanbul a décidé de se révolter.
Descendre dans la rue et ne pas attendre que les libertés soient totalement privées pour se battre pour elles.

J'ai à peine eu le temps de souhaiter une bonne répression sanguinaire pour pouvoir profiter de mes vacances que j'ai entendu tous ces sages, ces derviches tourneurs, tous les Muezzins des 5.000 mosquées, ces bibliothécaires et ces astronomes, ces somnambules, ces voyants, ces aventuriers et Soliman le Magnifique lui-même et tous ces érudits qui ont fait de cette ville une ville que je veux visiter, une ville qui eu trois noms, une ville qui a vu le monde changer, une ville terre de batailles atroces et d'érudition absolue, une ville des lettrés et des guerriers, une ville de la mer et des déserts, me dire que moi aussi, je devais me révolter.

Descendre dans la rue.

Enfin presque.

Disons, changer de rue.

Paris, il est temps pour moi de partir.

C'est une ville presque trois fois millénaire qui me l'a dit.


Istanbul, regarde, moi aussi je fais ma révolution.
Ne bouge pas.


J'arrive.




















Puisque je pars en (long) voyage de Paris, puisque ma décision est prise et que Paris devra vraiment sortir le grand jeu pour me faire rester (1 million de dollars et Scarlett, en gros.) je dédie cette chanson à ceux et celles que j'ai croisé dans cette quand même bien jolie ville et qui, inévitablement, vont me manquer.
Mesdames et Messieurs, vous vous reconnaîtrez, alors laissez-moi simplement vous dire que je vous aime, que sans vous, je n'aurais peut-être pas fait tout ce que j'ai fait, que vous me manquerez mais que vous me reverrez.
Chacun d'entre vous m'a apporté des choses incalculables et aussi précieuses que l'or ou le platine et j'espère que de mon côté, je vous ai montré l'attention que vous méritiez.

jeudi 6 juin 2013

Do You Believe in Magic ? / Lovin' Spoonful

   




Vous commencez maintenant à connaître ma fascination quasi-maladive pour le bizarre, le décalé et l'étrange.

Chaque jour, à chaque coin de rue, je guette donc le moindre signe de mystère, de code secret et d'insolite.

J'ai donc voyagé par-delà les pays et les continents, j'ai croisé les mystères vaporeux de régions perdues et j'ai vu des miracles éphémères.

Tout ça, à Paris.

Dans le 18ème arrondissement.

Le 18ème, visiblement, ça défonce Bugarach au niveau ésotérique.

On y croise des mages et des marabouts, des voyants et des sorciers vaudou.
Sorcellerie d'un autre âge, peut-être, mais sorcellerie en phase avec son époque.

Magiciens et Chamanes font donc de la publicité pour leurs dons qui font revenir les amours comme le chien après son maître, aident à passer le permis de conduire, rendent riche et en bonne santé.

Des petits bouts de papier colorés, à l'orthographe hésitante, la syntaxe improbable et à la typographie bancale, mais que j'adore car ils sont un peu de fantaisie et d'abracadabra dans des journées qui manquent singulièrement de fantastique.

Des petits bouts de papier que je collectionne donc chaque jour.







Et je me suis dit que plutôt de les laisser s'entasser tristement dans une boîte à chaussure, j'allais partager ma collection.

J'ai donc ouvert un tumblr (un petit site comme un blog qui permet de partager des images, des vidéos ou des petits textes.) consacré uniquement à ces petits bouts de papier magiques (et tout autre genre de publicités pour des Mages, Somnambules, Voyants et Marabouts...) que vous pourrez retrouver ici :

/http://mediumsandpsychics.tumblr.com/

Et comme j'ai traversé des mondes mystérieux, croisé des Mages et des Magicien dans le 18ème, décodé leurs alchimies et qu'ils m'ont un peu transmis de leur pouvoir, je laisse ma publicité magique agir sur vous...












lundi 20 mai 2013

Tiger Mountain Peasant Song / Fleet Foxes



La vie est faite de moments magique.

Il suffit d'ouvrir les yeux et de savoir les reconnaître.

Comme par exemple lorsque, lors d'un voyage à Lyon, capitale des gaules, des passages secrets et du saucisson, je revois des amis que je n'avais pas vu depuis encore plus longtemps que la saison des pluies qui nous frappe actuellement.

Et que l'on reprend, l'air de rien, des conversations vieilles de 10 ans comme si elles avaient eu lieu hier.
Et qu'ils vous présentent avec tout leur amour et un regard de fierté ce bout de chou de (presque) 2 ans, belle comme un coeur et malicieuse, qui vous check le poing avec la classe d'Eminem et balance la pluie aux ordures avec son rire.

Les familles sont de la magie.

Lyon est donc une ville très chouette, même sous la pluie avec ses fleuves, ses ponts et ses saucissons.

Et malgré les averses et le vent, la roue voilée de mon destin bancal a décidé, pendant 5 minutes, de tourner dans le bon sens.

Il y a un parc gigantesque. Un central parc, presque, mais avec un Zoo.
Il y a des canards en liberté, des daims et des oiseaux et plein d'autres animaux exotiques et jolis.

Et alors que nous courions marchions sous la pluie avec Hobbes, la roue voilée de mon destin bancal a décidé pendant deux secondes d'arrêter de me faire des blagues et de me faire tousser comme un tuberculeux.
Le soleil s'est montré, a épousseté quelques nuées et alors du fond d'un bosquet, parce qu'il est fier et beau et qu'il voulait le montrer, un tigre est apparu et s'est un peu promené pour qu'on puisse le regarder. (je dois avouer qu'à ce moment, j'ai eu du mal à faire croire que mes yeux étaient encore mouillés de la pluie.)

Le Tigres sont de la magie.

Un vrai tigre, comme on en voit dans des jungles mauves, comme ceux que l'on finira par faire disparaître à force de réussir à tout bousiller.
Parce que quand tout sera fini, quand il ne restera rien d'autre que la cendre et le goudron et plus de tigres, il ne nous restera que des regrets idiots.
Mais le tigre, lui saura que jusqu'au bout, il a été fier et beau.


Et si le voir dans un enclos, loin des ses empires et de ses sujets et de l'ombre de sa jungle peut rendre triste, le tigre ne se formalise pas, parce qu'il sait que même derrière des barreaux, il est fier et beau.

Et je suis sûr que pendant qu'il se montrait, puissant et serein, il voulait me montrer qu'en fait, être fier et beau, c'était facile.

Il suffit de le savoir.
.




Cette photographie est dédiée à ceux qui bousillent tout.
Car vous ne serez jamais fiers et beaux, vous n'êtes que cendres et goudron.

lundi 13 mai 2013

The Times they are A-Changing / Bob Dylan



The Times They Are A-Changin' 1964 par aHobo




Scandale!
Infamie!

Mr Robert Zimmerman, aussi connu sous l'astucieux sobriquet de Bob Dylan, a été proposé par Mme Filippetti, notre ministre de la culture, pour être décoré de la Légion d'Honneur.

Bon alors, tout d'abord, avant de rentrer dans le vif du sujet, un petit peu de droit et apprenons les articles de loi en s'amusant avec Moyen.

-OUI, votre honneur, Bob Dylan, citoyen américain peut être décoré de la Légion d'Honneur puisque (et je consulte mon code civil pour les nuls) un étranger peut (je cite) "être décoré de la Légion d'Honneur si il a rendu des services à la France ou encouragé des causes qu'elle défend (droits de l'homme, liberté de la Presse, causes humanitaires)" mais cette décoration reste totalement symbolique puisque selon l'article R48 du Code de la Légion d'Honneur, contrairement aux décorés français, les étrangers ne peuvent être considérés comme membre de la légion d'honneur.
Ce sera tout votre honneur.


Donc Bob Dylan est proposé pour être décoré de la Légion d'Honneur.

Et paf.

Esclandre.

Le Grand Chancelier de la Légion d'Honneur, le Général Georgelin (oui, je lui mets des majuscules, même si cet homme est tout petit à côté d'un Hippie.) annonce d'emblée qu'il porte son veto en raison (et je re-cite) de "ses thèses pacifistes, notamment son opposition à la guerre du Viet-Nam et de sa consommation de cannabis." (rebelle, le Bob.)

(donc si je résume "droits de l'homme", "causes humanitaire" n'ont rien à voir avec "pacifiste" et "engagé contre la guerre au Viet-Nam". Ah bon.)

Marine Le Pen, qui une fois de plus a perdu une bonne raison de nous épargner des nausées matinales et de sales odeurs de gaz, agrippe l'étendard et part au combat comme un seul homme en déclarant qu'elle serait "choquée si Bob Dylan obtenait la Légion d'Honneur (là, j'abrège, je ne veux pas lui laisser plus de tribune qu'elle n'en mérite) [...] ce n'est pas ça la Légion d'Honneur [blablabla] donnée à n'importe qui n'importe quand".
(donc si je résume "Bob Dylan est "N'importe qui". Ah Bon.)

OBJECTION, Votre Honneur !!!!

Je tiens simplement à rappeler à Mon Général que des fumeurs de joints décorés, vous en avez déjà au moins un, qu'il s'appelle Yannick Noah, qu'il a le point commun avec l'auteur et interprète de Like a Rolling Stone de ne pas payer ses impôts en France non plus mais qu'il se démarque en revanche dans le fait que lui, il n'a pas fait de bien du tout à la musique.
( et paf, je vous place une jurisprudence de malade, Mr le Juge.)
Et Madame Le Pen, outre le fait que finalement, son avis on s'en contrefiche comme de notre première gastro, elle doit autant écouter Bob Dylan que moi des marches militaires le matin.
(si je voulais la faire classe, je dirai: quand à vous, Madame Le Pen, je ne dirai rien, si ce n'est que je serais choqué que vous écoutassiez Mr Dylan. Et Paf, un imparfait du subjonctif. Dans les dents.)

Il me semble quand même saugrenu de hurler au scandale car l'on veut décorer un pacifiste (je serai vulgaire, je dirais même "Non mais allo, quoi.") alors que personne n'a tiqué lorsque Mr Poutine, qui n'est pourtant pas connu pour sa franche camaraderie, ni pour être le désopilant qui fait des blagues à table et qui pète dans les ascenseurs du Kremlin, l'a été (mais du coup, lui il doit rimer avec "droits de l'Homme") et que Maurice Papon, qui devait certainement être notre Martin Luther King à nous et rimer avec "cause humanitaire", a été enterré avec la sienne...


Et pendant qu'en France, un pacifiste indigne, Barack Obama le décore...




(Maintenant, si en plus cette polémique sa mère fait ressortir ce yoyo de Hugues Aufray de son trou pour nous rappeler un ènième fois que c'est lui qui a lancé la carrière de Dylan, on aura tout gagné...)