mercredi 30 janvier 2013

Tiny Paintings / Architecture in Helsinki




Pour moi, qui n'ai pas les yeux si affûtés ni les mains si précises, la peinture ou le dessin relèvent de la science-fiction.
Du miracle de Lourdes.


Ma dextérité me permettant de représenter habilement des bonhommes à base de bâtons et de ronds, je me demande à chaque fois par quelle sorcellerie vaudoue, un peu de couleur, un peu d'eau ou d'huile, un pinceau et une main peuvent donner un résultat cohérent, avec de l'émotion, un peu de vérité et pas mal d'idées.

Picasso, Chagall et des centaines d'autres sont des énigmes absolues.

Je me suis toujours demandé comment on pouvait passer de ça:



à ça:


ou ça:

ou les tableaux de ma maman

sans déborder.

Parce que sans parler de la technique (qui ici confine à l'alchimie) le grand mystère pour moi est: d'où vient l'idée de base.

D'où vient cette envie de faire des animaux carrés, de les réussir et de les rendre jolis?
Pourquoi faire une mariée rouge avec une chèvre violoncelliste et un poisson qui tient une chandelle vous rapproche un petit peu plus du divin et donne envie au public d'écouter des chansons de fêtes?

Samedi, dans une galerie d'art, j'ai donc pris un chouette cours et je me suis concentré.

Je dessine toujours des bonhommes avec des bâtons et des ronds.
Je ne comprends pas tous les tableaux que je vois.

Mais je sais que derrière ces toiles qui pourraient fissurer des statues de l'Ile de Pâques, se trouvent des personnes pour qui dessiner des rêves, des cauchemars ou des moments semble plus expressif que de les raconter.




































La peintre dont j'ai visité l'expo:

Emmanuelle d'André

lundi 28 janvier 2013

The Long and Winding Road / The Beatles



Il est des jours qui vous décollent les pieds du sol et il est des jours qui vous mettent un genou à terre.

Et quand je souhaitais encore à des amis mariés un samedi sous la neige et le soleil à Paris une chouette vie ensemble pleine de bancs pour s'arrêter et la contempler, une vie longue et mouvementée, j'apprenais deux jours plus tard que celle, chouette et pleine de jolis monstres et de dessins et de créativité d'un autre s'était brutalement arrêtée dans un parc.

J'ai pensé aux milliers de pas qu'ils feront à deux et aux derniers qu'il a fait tout seul et mon coeur s'est brisé.

Parce qu'il ne pouvait choisir entre la joie et le chagrin, parce que tout ceci était trop, parce qu'au moment où une famille se construisait, une autre était cassée.

Et c'est ainsi qu'est la vie, des joies intenses et des peines immenses.
J'aurai vécu les deux à quelques jours d'intervalle.

Arnaud et Julie, je vous souhaite de jolis chemins pleins de bancs et de neige sous vos pas.
Vous accompagner était un honneur et une joie et je vous souhaite une vie comme cette journée.
Hors du temps, un peu magique, un peu simple, un peu mouvementée, mais surtout comme vous l'aurez décidée.
Merci à vous pour cette joie intense.

Dylan, je pense à toi parce que tu me manques déjà, parce que ta créativité était un moteur et une inspiration, parce que te connaître était une fierté et parce que maintenant, j'ai l'impression de marcher moins droit. Je pense à tes parents et m'associe à leur chagrin.

Et Benjamin, mec, je pense à toi.
Je suis là.




Parce que certains chemins ne doivent pas s'emprunter seuls.

dimanche 27 janvier 2013

Classic / Kanye West, Nas, Rakim, KRS-One & DJ Premier




Cette chanson est un hommage à la basket Air Force 1 de Nike.
La classique des classiques.
Un chef-d'oeuvre.

Une basket qui fête cette année ses 30 ans qui n'a jamais été démodée.
La pompe que basketteurs, graffeurs, B-Boys, rappeurs et hommes d'affaire ont adoptée.
Une pompe que Nike réédite régulièrement sans en faire la moindre publicité ni communication et qui se vend pourtant comme des petits pains.

La Air Force One.

Pour bien comprendre le mythe qu'est cette chaussure, je vous invite à regarder cet extrait du très bon documentaire "Sneakers, le culte des baskets" qui nous apprend un tas de chose sur le hip-hop, les rappeurs, Michael Jordan et leurs souliers...


(vous pouvez zapper directement à 6"18' si voir des loustics à casquettes célébrer une paire de baskets ne vous intéresse que moyennement...)

Un graal dont les louanges ont été chantées par Kanye West, Nas et leurs potes donc, mais aussi par Jay-Z, Nelly et son titre Air Force One , T.I. ou encore le groupe High & Mighty qui ira jusqu'à baptiser un album du nom de la chaussure mythique et faire la pochette du disque devant un mur de godasses.

Un mythe urbain, une signature pour la culture hip-hop, un produit de la rue mais aussi, et je le crie haut et fort, une oeuvre d'art.

Une chaussure qui a connu des milliers de déclinaisons, qui a été customisée par des centaines d'artistes, graffeurs, créateurs.

Un compromis entre design, matériaux et look à la limite de la perfection.


Les plus grands créateurs se sont réappropriés le produit de Nike pour en faire des objets de luxe et de haute couture.

Il fallait donc que je fasse des infidélités à mes Adidas Superstar, mes compagnes de déambulation, mon cri hip-hop du bitume et que moi aussi, j'exhibe fièrement le swoosh sur mes pieds.
Alors j'ai cédé.

 Les soldes aidant, je suis tombé sur ce modèle dont je suis immédiatement tombé amoureux:


Une réédition du modèle porté par les Basketteurs de la Dream Team à Barcelone en 1992 en dehors des matchs. LA Dream-Team, et pas les autres équipes surgonflées qui sont arrivées après.
L'originale, celle des légendes, des mythes et du Roi Jordan.

 Donc forcément, j'ai craqué, je les ais mises aux pieds et je me suis dis que je marchais comme il fallait.

(bon, je me suis aussi dit que je ressemblais de plus en plus à une Carrie Bradshaw des baskets, ça m'a légèrement troublé et puis j'ai regardé mes pieds, et j'ai oublié.)


Avec un air de Hip-Hop dans la tête.






















Et au moment où je rangeais amoureusement ma boîte noire barrée du logo nike qui renferme mes superbes, j'apprenais la rediffusion ce dimanche d'un documentaire exclusivement consacré à cette légende urbaine. Réalisé par le lascar derrière "Sneakers, le Culte des Baskets" il revient sur les 30 ans d'histoires de la Air Force One, depuis les parquets de basket dans les années 80 jusqu'aux éditions exclusives et hommages des rappeurs... La bande annonce:



 


 Et c'est ce soir, à 20h30, sur la chaîne OFIVETV....

jeudi 17 janvier 2013

La Chanson de Prévert / Serge Gainsbourg



Mes amis, je sors d'en endroit formidable qui s'appelle la Cinémathèque Française  où j'ai eu la chance de visiter l'exposition dédiée à ce chef-d'oeuvre immortel qu'est les Enfants du Paradis.

Un film tellement formidable que je vous autorise exceptionnellement, si vous ne l'avez pas vu, à sécher ce cours magistral de "comment briller en société" pour aller le voir fissa et plus vite que ça bande de mécréants incultes.

Et si vous l'avez déjà vu, ben revoyez-le encore.

Hop, pour donner envie:



Un film où l'on entend des phrases stratosphériques comme "Paris est tout petit pour ceux qui s'aiment comme nous d'un aussi grand amour" ou "On m'appelle Garance. C'est le nom d'une fleur."

Un film magique qui donnerait presque envie de devenir saltimbanque dans les rues de Paris (encore qu'en 2013, l'équivalent du saltimbanque dans les rues de Paris doit être le joueur d'accordéon roumain dan le RER.) et de dire aux gens qu'on les aime.

Comme plein de choses ont déjà été dites, je vais me contenter de vous dire que Prévert est un génie qui a été touché par la grâce quand il a écrit cette merveille, que tous les acteurs sont parfaits, que les décors laissent sans voix et que la réalisation tient de la simplicité des miracles à Bethléem.

Mais ce qui m'a vraiment touché et que j'ai découvert lors de la visite de cette exposition, c'est l'histoire incroyable de deux des artistes qui ont travaillé sur ce film:

Joseph Kosma, qui a composé la musique et qui n'a rien à voir avec Vladimir Cosma, un autre compositeur de musique de films (mais si, vous le connaissez, le grand blond avec une chaussure noire, les aventures de Rabbi Jacob...) et Alexandre Trauner, le chef décorateur.

Pourquoi eux?

Parce que le film a été réalisé en pleine occupation, en 1943 et que Trauner et Kosma sont Juifs et recherchés par la Gestapo.
Et pourtant, ils ne fuient pas et travaillent avec passion pour aboutir à ce chef-d'oeuvre.

Et en lisant ça, je me suis dit "quelle foi..."

Quelle foi faut-il avoir pour refuser la peur, l'ombre et la persécution par amour de son art?
Quelle foi faut-il avoir pour se battre contre l'oppression et se battre pour donner le meilleur de soi-même pour apporter sa pierre à une cathédrale d'images?
Quelle foi faut-il avoir pour être sûr que la beauté réside dans ce que l'on fait et finira par repousser l'obscurantisme des folies?

Kosma et Trauner ont travaillé cachés, protégés par Prévert, le Scénariste et Carné, le réalisateur car eux aussi ont refuser de voir disparaître des artistes.

J'étais soufflé devant tant d'abnégation, de fierté de participer à une oeuvre collégiale et d'assurance.

Carné et Prévert retarderont au maximum la sortie de leur film car ils voulaient qu'il soit un film de la réconciliation et de la paix.
Il sortira en 1945.

Mais en 1945, la réconciliation et la paix ne seront pas encore vraiment là, car pendant que tous saluaient la réussite absolue du film et son succès fracassant, Arletty est assignée à résidence en Normandie pour être tombée amoureuse d'un officier Allemand en 1941.
Et comme Arletty était classe et pas du genre à se laisser emmerder, elle dira cette phrase somptueuse "Mon coeur est français, mais mon cul, lui, est international."



Je finirai en citant humblement Monsieur Jacques Prévert:

"Les seuls films contre la guerre, ce sont les films d'amour"














































c'est pour ça qu'aujourd'hui, ce sont ceux dont nous avons le plus besoin.
























































En cadeau, une chanson formidable écrite par Jacques et chantée par Yves...



mercredi 16 janvier 2013

Baby it's cold outside (Feat. Willie Nelson) / Norah Jones



Oui, il fait froid dehors.
Il fait froid à geler les crachats par terre, à faire de la fumée quand on respire, à glisser sur les trottoirs et à pas coller un Moyen dehors.

Et si je ne suis pas spécialement ami avec ces froids de canards qui vous font sortir les écharpes, les bonnets,les bouillottes et les crampons sous les bottes, je dois avouer qu'il y a quand même une satisfaction à sortir, c'est de savoir qu'on va rentrer.

Et puis quand des températures sibériennes s'invitent au Métro Stalingrad, je me dis que c'est un clin d'oeil que Paris me fait pour me faire réviser mes cours d'histoire, écouter Ivan Rebroff et garder forte la position de celui qui pense fermement que la guerre, c'est mal, surtout si c'est pour se cailler les balles.

Alors au son de cette jolie chanson, je remonte la rue du Pôle Nord, dans le dix-huitième, à deux pas de chez moi, je passe par la place de Finlande (dans le 7ème), la Place des Vosges et la Cité Noël (dans le 3ème), je vois qu'il n'y a pas de neige dans la rue des Blancs-Manteaux (dans le 4ème arrondissement) , le froid a arrêté le temps et l'Horloge du musée d'Orsay, et je continue de glisser marcher en slalomant entre les crachats gelés dans cette ville qui fait de la fumée quand elle respire.

Je frotte mes mains pour les réchauffer, remonte mon écharpe, tape un peu mes pieds et je rentre dans mon 18ème.

Du coup, je sens un peu de chaleur en passant par la rue de Tombouctou.




jeudi 10 janvier 2013

We all gotta Go Sometimes / Joe Hill Louis



Nous partirons tous un jour.

Sous cette banalité évidente se cache l'envie folle de salir ses souliers sur la poussière des routes en tendant le pouce en l'air pour arrêter une voiture qui nous amènera à la prochaine ville.

Car l'important n'est pas de savoir où l'on va, mais d'y aller.

Aller au bout des sentiers et derrière les barrières, enjamber les ruisseaux, compter les étoiles, partager un verre et refaire ses lacets.

Car l'important n'est pas de partir pour ce que l'on quitte mais d'y aller pour ce que l'on veut rencontrer.

Alors y aller au son d'une guitare du sud des Etats-Unis, ça donne encore plus de saveur au voyage.

Et en attendant de frapper le chemin de mes souliers sans lacets, je frappe le sol de mon appartement au son de cette jolie chanson.

vendredi 4 janvier 2013

Our House / Crosby, Still, Nash and Young



Quelques lignes pour dire à mes cousins que je pense à eux et à leur troupeau, leurs prairies, leur (futur) fromage, leurs tracteurs et leurs animaux.

Parce que leur attachement à leur terre m'impressionne, m'émeut et me rend fier d'eux.

Et parce que ce ne seront pas des flammes qui les abattront.

Cousin, je vous aime et je pense à vous.

Je vous souhaite une très jolie année.

jeudi 3 janvier 2013

Tell me now, so i know / Holly Golightly



Vous le savez maintenant, je suis friand de mystères et d'énigmes.

Par exemple: 


Souvenons-nous donc, j'aimerais être aventurier, un découvreur de trésor, un craqueur de codes, Sherlock Holmes et Indiana Jones, un astronaute, un tigre, un mage, avoir une boîte-mystère pleine de trucs magiques que je n'ouvrirai jamais, résoudre des enquêtes, trouver une carte au trésor et un bateau de pirates, être un espion et boire des vodkas martini (au shaker, pas à la cuillère...) (mais si, rappelez-vous en cliquant...)

Bref, j'ai surtout envie de m'amuser parce que c'est à ça que sert la vie après tout.

Et la vie, en bonne farceuse, m'a offert sur un plateau une occasion en or de m'amuser.

1,4 Milliards de SMS échangés pour le nouvel an en France.

Et l'un d'eux s'est égaré, seul, affolé au milieu des 0 et des 1 et s'est réfugié chez moi.
J'ai reçu un message de bonne année d'une personne que je ne connaissais pas.

Scarlett?

Vous me connaissez, farceur et aventurier comme je suis, j'ai aussitôt senti l'appel du mystère et de la passion folle et prenant mon courage et mon téléphone à deux mains, j'ai répondu pour connaître l'identité de mon mystérieux souhaiteur de bonne année.

Un mystère de plus à résoudre, un secret à dévoiler, une identité à percer.
Une infinité de possibilités devant moi.

Mais je ne suis pas homme à me laisser impressionner par la difficulté et c'est donc par écrit que j'ai décidé de résoudre cette énigme qui ne pouvait rester sans réponse:

Qui?

Vous trouverez ci-dessous la sobre missive -envoyée en une seule fois s'il vous plait- que j'ai modestement écrite pour entamer l'année de la plus belle des manières.

Avec une enquête...

(j'ai volontairement biffé le numéro du correspondant mystère afin que vous, petits fripons, n'alliez pas harceler celle -ou celui, si mon karma veut faire des blagues dès la première minute de l'année- que la vie a mise sur mon chemin...) 










































Je n 'ai toujours pas eu de réponse...

mercredi 2 janvier 2013

This Year's Kisses / Billie Holiday



Famille, Amis, Scarlett,

Laissez-moi vous souhaiter une très belle année 2013, pleine d'aventures et de mystères.

Parce que les nouvelles années arrivent, riches de promesses et de territoires inexplorés qui n'attendent qu'à être découverts.

Une année à écouter des disques parfaits, lire des romans dont on veut connaître la fin mais que l'on ne veut pas voir finir, découvrir des endroits magiques, parfois au coin de la rue et rencontrer des gens formidables qui vous rappelleront que sortir vaut parfois le coup.

Je vous souhaite tout ce que vous désirez et tout ce que vous méritez.

Et je vais profiter de ces quelques voeux sincères pour me souhaiter une année pas trop moche, qui a intérêt à tenir ses promesses, avec tout ce que j'ai déjà dis, et me rajouter deux trois-trucs, comme des de comptoirs accueillants et des verres pleins.
Et quelques baisers.