mercredi 23 avril 2014

I Want to Go Back There Again / Chris Clark



Imaginez.
Vous avez une machine à remonter dans le temps.

Que feriez-vous?

Quel évènement de l'Histoire voudriez-vous modifier afin que le monde tourne mieux? Ou différemment?

Ben moi, sans hésitation, je retournerai en Allemagne dans les années 40 et j'empêcherai l'infamie, l'ombre et l'horreur d'arriver en flinguant les parents d'Harald Schumacher.

Et du coup, la France serait championne du monde de fouteballe en 1982, Battiston aurait toujours toutes ses dents et Michel Platini serait président de la république.

Ou alors, je retournerais en 2007 et je dirais à Steven Spielberg que réaliser un 4ème Indiana Jones n'est peut-être pas une si bonne idée, je m'arrangerais pour débouler à un concert des Beatles et dire "j'y étais", en juin 1938 j'achèterais deux exemplaires d'Action Comics #1 avec la première apparition de Superman pour en revendre un aujourd'hui pour 2 millions de dollars, je jouerais au Loto il y a deux semaines, j'irais voir un match des Bulls en 1996, je me persuaderais de ne pas aller voir certains films et d'aller en voir d'autres à la place, je m'assommerais pour me remplacer à certains moments, je me laisserais des notes pour me donner des conseils, je me donnerais les résultats du bac, je ne raterais plus aucun métro, je rencontrerais Scarlett, je revivrais certaines journées indéfiniment en chantant "I Got you babe" de Sonny and Cher, je ferais de hier une bonne journée.


Evidemment, j'agirais dans l'insouciance la plus totale, sans penser aux effets que mes actes pourraient avoir sur le continuum espace-temps, je fouterais certainement un gros bordel, mais si je résume bien, je serais riche, avec Scarlett, la France serait double championne du monde de foot, Indiana Jones 4 n'aurait jamais été réalisé et Michel Platini serait président.

Le monde serait peut-être mieux finalement.

lundi 21 avril 2014

Stack-A-Record / Tom Tall







Bon, j'aime les disques.
J'aime les histoires qu'ils racontent, j'aime où ils m'emmènent et j'aime surtout les objets.
Parce que c'est beau.
Cherchez pas, une collection de disques sera toujours plus belle et sexy qu'une playlist Itunes.

Je suis très attaché à ma collection de films, c'est vrai, mais peut-être encore plus à ma collection de disques.

Déjà, parce que comme pour beaucoup de collectionneur, je les ai d'abord découverts grâce à mes parents. Cette collection, pas très grande mais magnifique de Rolling Stones, Pink Floyd, Beatles, Neil Young, Bob Dylan, Leonard Cohen, Janis Joplin de vinyles noirs, glacés, dans des pochettes cartonnées gigantesques et colorées..

Ces disques que je ré-écoute pour la 1796ème fois, ils sont d'abord mes parents.

Ensuite, parce que mes vinyles et mes CD racontent certainement mieux que moi qui je suis.
Quelle a été ma vie jusqu'aujourd'hui, 21 Avril 2014.

Alors je les classe.
Par genre, par ordre alphabétique, par artistes.
Une fois, je les ai même classés par périodes.
Mais pas selon la chronologie de leur sortie.
Non, c'est trop simple.
Je les avais classés selon l'époque où je les avais achetés.
Parce que mes 152 vinyles et presque 500 CD, qui racontent mieux que moi qui je suis, je suis capable de dire à quelle période je les ai achetés. (allez, à un an près.)
Je sais que le tout premier que j'ai acheté, c'était le Greatest Hits II de Queen.
Le deuxième, un best-of d'Eric Clapton et de son groupe Cream.
Le troisième, le Greatest Hits I, de Queen.
Que Travelling Without Moving de Jamiroquai, je l'avais eu gratuitement lors de l'opération de la fête du disque 1997 (on renvoyait les codes-barres de 2 CD et on en avait un de son choix en cadeau.)
Que j'ai acheté What's Going On en 1996 et racheté en 2001.
Et que mon premier Springsteen date de 1995.

Oui, j'aime les disques.

Samedi, c'était le disquaire day.
Ou record store day comme disent nos amis américains.

Et qu'est-ce donc direz-vous, vous?

Le Record Store Day est né à l'initiative des disquaires indépendants afin d'inciter les gens à revenir les magasins.

En pleine crise du disque, le défi était donc de faire venir le public dans un magasin et de le faire repartir avec des disques.

Les labels et les artistes ont ainsi joué le jeu et cette journée est surtout l'occasion de voir réapparaître des albums devenus introuvables, des face B inédites ou rarissime, des versions alternatives de classiques, des lives, des picture discs (le picture disc est un vinyle avec un dessin imprimé dessus. Très difficile à graver donc la qualité du son en pâtit terriblement, mais ils sont recherchés par certains collectionneurs pour leur visuel.) ou des titres sortis spécialement pour l'occasion.

Je suis l'opération depuis 2-3 ans maintenant et si je dois avouer que je suis content d'avoir trouvé des petites perles (et d'en avoir profité pour découvrir des choses) je dois avouer que je reste quand même sur ma faim:

Déjà, les labels retombent tête la première dans les travers qui ont causé la quasi-disparition de la consommation de disques: tarifs prohibitifs (et ils se gavent bien les bougres) politique éditoriale parfois incompréhensive (pourquoi balancer Space Oddity de David Bowie -avec une version live qui tue en Face B- sur un Picture Disc alors que, comme je le disais plus tôt, la qualité du son sera certainement moins bonne que sur l'Album original de 1969? Et le vendre 15 Euros? Ouatzeufeuque?)
Certains labels n'hésitent même plus à ressortir des daubes assorties du sticker "Record Store Day" pour faire croire que si, en fait ce disque est génial, hop, achetez-le et à laisser des tas de trucs certainement très chouettes moisir dans des caves.

Et surtout, cette opération tue un plaisir sacré de l'amateur de disques que je suis: retrouver, au fond d'un bac poussiéreux, un disque que l'on cherche depuis des plombes. Un graal.
Une relique que l'on aura méritée, à passer des journées entières plié en deux sur des bacs à vinyles, à scruter des collections complètes de marches militaires et de flûte de pan, se couvrir de poussière, s'user les yeux et pécho de rhumatismes pour finalement le trouver là, à nous attendre, pour le prix d'un café-croissant.

Samedi, donc, je suis parti faire le record store day quand même.
Et j'ai fait sottement la queue comme un geek avant la sortie de l'Episode 1 de Star Wars (ou un faux geek devant un Apple Store pour la sortie du nouvel Iphone)
Et oui, j'ai trouvé deux-trois trucs, dont un 33T d'inédits de Bruce Springsteen, encore lui.
Toujours lui.
(avec le boss, on se plante rarement. On tombe sur un de ses disques, on sait qu'il sera, au pire, bien.) du Hip-Hop en 45T et un 45T d'un groupe que je ne connaissais absolument pas, sur le label Third Man Records, le label de Jack White (un des rares a avoir vraiment compris le concept de cette journée et à le pousser à fond. Pour cette journée, il aura chanté, enregistré et pressé une chanson en 45 Tours en moins de 4 heures. Un fou. Jack White, c'est le Willy Wonka des disques et Third Man Records, c'est la Chocolate Factory.)



C'est beau, c'est le Boss


Hip-Hop en force et en 45 Tours

C'est chouette, c'est beau, c'est Third Man Records

Mais surtout, en cherchant dans les bacs, j'ai trouvé un de mes graals.

Un de mes albums fétiches que je cherche depuis des années.

Une merveille d'une merveille.


Where i'm coming from de Stevie Wonder.
1971

Il n'a que 21 ans quand il enregistre ce disque et la maturité qui s'en dégage, aussi bien musicalement (les arrangements sont somptueux) qu'au niveau des textes est incroyable.

On y trouve par exemple ce titre incroyable dont je vous avais déjà parlé, Look Around, dont la mélodie magnifique me troue le dutre à chaque fois que je l'entends.

Et le truc génial, c'est que lorsque je cherchais dans le bac Soul/Funk de ce disquaire du 18ème arrondissement que je venais de découvrir, je savais, entre un best-of des Commodores et un album d'Imagination, que j'allais le trouver.
Comme si les vinyles, tout autour, me disaient "Oui, il est là, aujourd'hui il est pour toi."
Comme si ce disque m'appelait.

Pour 5 euros.

Un café-croissant.




Je finirai en disant que finalement, le Disquaire Day, c'est tous les jours.
Retournez chez les disquaires pour découvrir des artistes, des chansons, des groupes, des albums, pour rencontrer et discuter, pour voir de belles choses, des pochettes alignées, de jolies couvertures.
Pour sentir l'odeur des disques, pour avoir une musique inconnue dans les oreilles, pour sortir.

Et pour trouver votre Graal.


vendredi 18 avril 2014

Ford Mustang / Serge Gainsbourg


Aujourd'hui, nous allons parler mécanique, odeurs d'essence, pneus qui crissent, bitume et taches d'huile.

Aujourd'hui mes amis, c'est l'anniversaire d'un mythe.

La Ford Mustang.
50 Piges.

Ouais, une bagnole.

Mais une automobile qui sent bon les course-poursuites, les longs rubans de macadam au bord de l'océan pacifique, l'aventure, la grisante sensation du vent qui fouette votre visage, envoie vos cheveux au vent et colle des moustique sur votre tronche ahurie.

Une voiture fusante.

Une voiture à laquelle j'ai pensé en arpentant les routes du grand ouest américain, sur les bords du pacifique, dans des déserts écrasé par la chaleur et dans les rues de San Francisco.

San Francisco, le lieu, justement, de ma première rencontre avec la bête.
Enfin, plutôt sur un fauteuil devant un écran de télévision, mais la scène de Bullit où Steve Mc Queen, le king of cool, poursuit une dodge charger (autre muscle car mythique des usines américaines) avec sa Mustang fastback 1968 sur la musique groovy-entêtante de Lalo Schiffrin reste encore gravée dans ma rétine.
Et mes oreilles lorsque ce V8 rugissant explose soudainement pour faire parler la poudre, la gomme cramée et la puissance d'un cheval sauvage...


Oui, j'aime une voiture.
Je la trouve jolie.

Ces lignes claires qui ne laissent pas la place aux compromis (cette voiture est faite pour foncer. Point.) cette mécanique monstrueuse, sa calandre carrée taillée à la serpe.

Mais surtout, parce que cette voiture représente un peu un rêve d'Amérique, d'aventure, de grands espaces et de libertés.

Et si les nouvelles versions sont d'une férocité effrayante, leur aspect de culturiste boosté au stéroïdes ne me séduira jamais comme ces bijous des années 60 et début 70 ont pu le faire.

Parce que si la sauvagerie était le mot d'ordre des mécano et ingénieurs Ford quand ils ont créé la Mustang, ils n'avaient pas oublié d'être classe. 

Et cool.




(et je vous raconte pas quand Monsieur Shelby y rajoutait sa patte...)



(mon anniversaire, c'est dans deux mois et demie. J'dis ça, j'dis rien...)

Et le jour où j'aurai enfin entre les mains un de ces véhicules, pour une fois, je ne pousserai pas le volume à 11.
Pour mieux entendre la douce musique d'une symphonie de pistons...