mardi 22 décembre 2015

Santa Claus Goes Straight to the Ghetto / Snoop Doggy Dogg



Bon, on va pas se mentir mais là, pour se sentir dans l'ambiance de Noël, c'est chaud.

Déjà, c'est le bordel partout, le moral varie tranquillement entre "épouvante totale" et "dépression des élections" en passant par "quelle bonne année bien moisie quand même" et on vit malheureux et dans la tristesse en attendant une mort horrible par des gugusses dont le simple fait qu'ils puissent tenir debout vu la bêtise crasse qui ronge leur crâne plein de caca relève du surnaturel.

Et en plus de ça, je voudrais pas faire le mec qui en rajoute ou qui rouspète à tout bout-de-champ mais là, j'aimerais bien savoir ce qu'ils ont fait à la COP 21. Du tricot? Un tarot? Ils se sont regardé en disant "le pétrole et la fonte des glaces, c'est mal, hein? Ouais, c'est mal. On y va?"

Non mais vous avez vu le temps qu'il fait?

Là, on est en train de passer un Noël en Tongs et T-Shirt (et bikinis aussi, ce qui n'est pas forcément un désavantage.) et vous m'excuserez, mais il est plus facile de se plonger dans l'ambiance de Noël sans risquer de se faire tuer par des fanatiques, sans voir le visage de Marine Le Pen toutes dents -blanches bien sûr- dehors et avec 1 mètre de neige dans les rues!

Avec un vent qui fouette un peu les joues et fait sortir les bonnets et les gants, avec une grosse envie de se coller sous la couette, avec des bonnes excuses pour boire du vin chaud. (Bon, ce ne sont pas des températures Brésiliennes qui vont m'empêcher de boire du vin chaud, vous me connaissez, je ne me laisse pas impressionner par le réchauffement de la planète, moi. Du coup, Dimanche, j'ai fait du vin chaud et je dois avouer qu'il n'était pas mauvais et qu'on me l'a confirmé...)

Des trottoirs glissants, des crachats gelés par le froid, le sel sur les routes, les chaussures qu'on tape pour les décrotter et se réchauffer, les écharpes qui nous couvrent le nez , la buée quand on respire.

Les marrons chauds vendus aux bouches de métro. (bon, ceci dit, ils sont là quand même, hein, mais je sais pas, ils n'ont pas la même odeur.)





Voilà une ambiance de Noël.

Mais en ce moment, Noël n'est pas très Charlie.


Même les décorations lumineuses brillent moins.


Alors heureusement, moi Moyen, je suis là pour vous replonger dans la fête, la famille, l'insouciance les courses aux cadeaux, la bûche de Noël, le vin chaud, forcément et tout ce qui fait que Noël est Noël.


Et puis bon, quitte à le passer sous le soleil, autant que ce soit celui de Californie.
Dans une décapotable.
Avec Snoop Dogg.

Et des filles en bikinis.


 

mardi 8 décembre 2015

Gimme Shelter / The Rolling Stones



Ce ne sont pas quelques gugusses avec la tête vide (ou pleine de vase, au choix) qui vont me faire peur.

Ce ne sont pas des fanatiques adeptes de la dynamite qui vont m'empêcher de boire des coups en terrasse, d'aller à des concerts, de déambuler, de râler, de chanter, de traiter, de quimper et de photographier des gens en train de graffer.


Ayatollahs et faux prophètes, vous êtes mal barrés, je peux être obstiné, mal luné, relou et surtout borné.

Vous pensez peut-être qu'avec vos grosses mitraillettes qui compensent vos petites quéquettes vous m'empêcherez de dire que si le niveau zéro de la vie sur terre se situe entre la boue lourde et graisseuse située sous le fumier et le fond d'un évier de boîte de nuit un soir de fête étudiante, vous avez encore un sacré taf pour y arriver?

Raté.






Depuis le treize novembre, je me sens donc remplis de fierté républicaine, d'alcool et de blagues pour résister à ces zélotes décérébrés qui n'ont que la haine et la stupidité comme moteur et je me dis que pas de bol, ils se sont attaqués à la France. Le pire ennemi qu'ils pouvaient se choisir.
Parce que nous sommes leur exact opposé, (beaux, cultivés, rouspéteurs, libres et surtout nous, on a pas à se faire exploser pour se faire plaisir dans des draps froissés avec des jeunes filles et des jeunes hommes tout aussi beaux, cultivés, libres et rouspéteurs.) mais que nous, on va gagner.

Ce ne sont pas des enturbannés dégénérés qui me feront me terrer.

Non.

En trois semaines, on est passé des odeurs de cendres aux odeurs de gaz.

Une blonde avec la même tête moche que son père moche, aux idées noires comme l'ombre d'une croix gammée m'a rappelé que notre pire ennemi n'était pas la méchanceté mais l'ignorance (ou la lâcheté, parce que reconnaissons-le, il faut quand même faire preuve d'un manque de courage évident pour s'en remettre à un parti qui joue les gros bras et promet un veau d'or si on le laisse mettre en place ses idées farfelues d'un autre âge, bêtes comme un débardeur qui boudine pendant un mois de juillet.)

L'ignorance crasse de ces peureux émasculés qui pensent encore que leurs problèmes sont dû à des gens un peu plus bronzés.
Qui pensent sottement que se replier sur soi va nous sauver.
Qui imaginent encore, au 21ème siècle, que la nationalité est affaire de pedigree.
Qui croient que notre économie redeviendra souveraine le jour où nous rétablirons les frontières (et réimprimerons des francs, sortirons de l'euro et prendrons toutes les décisions que les économistes les plus émérites rangent dans le chapitre "à ne pas faire" de leur rédaction aux épreuves écrites du Prix Nobel.)


Marine Le Pen, vous et tous vos amis ainsi que vos électeurs, vous ne me faites pas peur.
Je vous range aux côtés des excités du Djihad, vos idées sont finalement les mêmes.


Nous faire croire que la préhistoire est notre seul avenir possible.




mardi 3 novembre 2015

Savon / Orchestre National de Barbes


Onb savon ntnach par equinox9419_


Je ne voudrais pas passer pour un cuistre, mais quand même, je me demandais si Monsieur Robert Ménard, maire de Béziers, n'était pas lourdement tombé sur la tête pendant son enfance ou si il n'était simplement pas né idiot.

Non, parce qu'on sait depuis longtemps qu'il ne va pas bien, mais là, il est clairement en phase terminale.

Ce guignol, après avoir stigmatisé les réfugiés comme des pilleurs assoiffés de sang, voleurs de boulots, violeurs de femmes et resquilleurs de transports en commun veut maintenant interdire les kebabs dans sa ville sous prétexte que (et je cite) "nous sommes dans un pays de tradition Judéo-Chrétienne. C'est difficile pour certain, mais il faudra s'y faire."

Et pis c'est tout!

(on peut presque entendre sa voix de sorcière légionnaire, vous ne trouvez pas?)

Et comme il est pas à une connerie près, ben pour lui, Kébab rime forcément avec immigrés.

Et donc, il en rajoute une couche dessus: "Je trouve qu'à un moment donné, trop c'est trop. Quand dans un pays, il y a trop d'immigrés, c'est trop d'immigrés" (je re-cite toujours, je ne pourrais imaginer une phrase pareille, sauf à vouloir caricaturer des racistes. Mais bon, vous me connaissez, je ne suis pas du style à blaguer)

Ok.

Et quid alors, cher Bob (vous permettez que je vous appelle Bob? Après tout, vous méritez plus un surnom de mercenaire vulgaire que de partager le prénom de Mr Stevenson, qui nous emmenait sur des îles lointaines, de Mr DeNiro, qui nous faisait aimer le cinéma. A la limite, je vous accorde des affinités avec Robert Poujade, mais c'est bien parce que c'est vous.) quid, disais-je donc avant de digresser lourdement, des restaurant Japonais? Ou chinois? Parce que bon, niveau Judéo-Chrétien, c'est pas au top non plus.

Monsieur Ménard, laissez-moi 5 minutes pour vous faire aimer les Kébabs.

D'abord, dans ces restaurants, on vous appelle tout le temps "chef". C'est vous le patron.
Déjà, c'est sympa, non?

Ensuite, le mec qui vous sert, avec sa splendide moustache (c'est peut-être la virilité qui vous effraye en fait, Mr Ménard. Laissez-moi vous rassurer. La Moustache, c'est classe. Regardez Jean Rochefort. Ou Magnum.) ben il sait déjà ce que vous voulez.
Invariablement, il vous demande si "salade-tomate-oignon, chef?"
Hop, on gagne du temps.

Les Kébabs, c'est culturel et instructif, il y a toujours une chaîne d'information turque à la télévision fixée dans le coin du mur. Ou BFM TV.
Du coup, on apprend des trucs pendant qu'on vous prépare votre repas.

Le Kebab, il est ouvert tard. LUI.

Le Kebab, même quand vous êtes bourré, il comprend ce que vous dites. LUI.

Le Kebab, il invite au voyage. Parce qu'on peut y lire de l'arabe ou du turc, entendre des vieux parler la langue des sultans et admirer des posters déchirés d'Istanbul.

Et enfin, et c'est peut-être ce que votre frustration et votre coeur sec d'aigri revanchard qui ne sais pas encore contre qui prendre sa revanche craint le plus, les Kebabs, c'est romantique...





vendredi 18 septembre 2015

Hit and Run / Loleatta Holloway



La Coupe du Monde de rugby commence aujourd'hui.

6 semaines de joie, bonheur, pintes de bières et tampons dans le menton.

Alors pour fêter ça, voici mes 5 moments préférés de la Coupe du Monde de Rugby
(notez que j'ai volontairement omis les coupe du monde de 1987 et 1991, qui contiennent pourtant leur lot de moment cultes, parce que je ne les ais pas vécues en direct comme les autres, l'émotion à posteriori étant quand même moins forte que la mandale du moment même...)


18 Juin 1995: Demi-Finale Angleterre - Nouvelle-Zélande

Le Jour où Mike Catt est devenu un tapis humain.

La veille, l'équipe de France a vécu une demi-finale dantesque face aux Springboks, futurs vainqueurs de l'épreuve. Dans des conditions apocalyptiques, sur  un terrain transformé en piscine olympique par des trombes d'eau, les bleus encaissent le défi physique ahurissant imposé par les Sud-Africains mais se voient refuser 3 essais tandis que celui accordé à Ruben Kruger n'était pas valable. L'équipe de Christian Lacroix, auteur de 15 points avec 5 pénalités marquées s'incline 19-15.

Le 18 juin, donc, la deuxième demi-finale oppose le XV de la rose aux All Blacks. Et depuis le début de la compétition, on assiste à la naissance d'un phénomène hors-norme.
Jonah Lomu, Néo-Zélandais d'origine Tongienne.
Un monstre d' Un mètre quatre-vingt-seize pour cent vingt kilos qui abat le 100 mètres en moins de 11 secondes et qui a à peine 20 ans à ce moment-là.
Peut-être la seule vraie star planétaire de ce sport où l'individualité disparait au profit de l'équipe.

Les blacks sont sur un (long) nuage (blanc) quand ils entrent sur la pelouse face aux Anglais.
Ils ont écrabouillé tous leurs adversaires avec une facilité effrayante et leur ailier vedette (parce que oui, cet autobus humain n'est ni deuxième ligne, ni troisième ligne, mais bien ailier. Des mensurations hors-normes pour un joueur de ce poste.) est en train de se satelliser à la vitesse de la lumière autour de la planète ovale.
Mais les exploits qu'il a accompli jusqu'à présent ne sont rien en comparaison de ce qu'il s'apprête à faire.

Les Anglais croient pourtant en leur chance, surtout qu'ils sortent de 3 grands chelems glanés dans les 5 éditions précédentes du tournoi des 5 nations et règnent sur l'Europe.

Ils comptent donc bien montrer à leur adversaires qu'il faudra compter avec eux et aller chercher la victoire ne sera pas chose aisée, bloody hell!

Cet état d'esprit guerrier god dammit tiendra deux minutes.

Graeme Bashop, le demi de mêlée du XV de la Fougère, sentant le coup à jouer au large catapulte alors Lomu qui peut mettre en marche son incroyable énergie cinétique.
Un premier Anglais tente de le bloquer, il sera balayé d'un raffut dévastateur.
Arrive alors le capitaine Carling, qui, à 30 ans, ne peut rivaliser avec la vitesse de course de l'Homme-Montagne. Mais sa tentative ne sera pas vaine et une cuillère désespérée déséquilibre le géant.
Lomu a vu sa vitesse réduite de moitié, perd ses appuis et déjà Mike Catt, dernier rempart de la forteresse anglaise, se dresse sur sa route.
Lomu l'enfonce alors comme une vulgaire porte en balsa et lui marche littéralement dessus avant d'aller aplatir tranquillement dans l'en-but.
Pas au sens figuré. Non, le pauvre Catt doit encore avoir une empreinte de pied, pointure 52 fillette sur le torse.

Les Anglais de s'en remettront jamais et Lomu marquera encore 4 essais, scellant la victoire des All Blacks 45 à 29.

Et alors que tout le monde les voit alors favoris pour remporter le titre, il faudra l'esprit d'un peuple, le souffle de l'histoire et le leadership de deux hommes, un noir et un blanc, Mandela et son capitaine François Pienaar, pour les arrêter dans leur course folle.



31 Octobre 1999: Demi-Finale France - Nouvelle-Zélande
Le Jour où le XV de France a terrifié les All-Blacks.

En ce jour d'Halloween, le XV de France se retrouve face à à la plus belle collection de monstres de l'histoire.
L'équipe de Lomu, Umaga, Mehrtens, Anton Oliver, Taine Randell, ou Christian Cullen. Un peu comme une dream team, mais en meilleure.

Pour bien comprendre le contexte de ce match, il faut savoir que la France avait fini dernière du précédent tournoi des 5 nations et qu'à l'été, lors de sa tournée dans le pacifique, elle s'était fait désosser sans anesthésie 54-7 par cette même équipe Néo-Zélandaise.

Autant dire que bon, les voir comme favoris face à leurs bourreaux, c'est un poil abusé.

Suite à cette débâcle dans l'hémisphère sud, Fabien Galthié reste en Nouvelle-Calédonie, persuadé, à raison, qu'il ne sera pas sélectionné pour la Coupe du Monde.

Mais suite à diverses blessures, il est rappelé et prendra les clés du camion pour diriger cette équipe à qui on promet un enfer noir.

Un enfer noir qui se concrétise à la 26ème minute lorsque Lomu, toujours lui, s'empare de la balle aux 22 mètres français et pulvérise 5 bleus (dont Ntamack et Abdelatif Benazzi, qui n'ont pourtant pas des gabarits de danseuses étoiles. Benazzi rebondira même comme un vulgaire culbuto en caoutchouc en allant percuter le n°11 néo-zède.) sans même être ralenti dans sa course.

Transformation du génie Mehrtens. 14-10 pour la Fougère.

Et pourtant.

Et pourtant, à la mi-temps, c'est dans les yeux des hommes des antipodes que l'on lit le doute et la peur.

Parce que l'enfer va changer de couleur à la deuxième mi-temps.

Les Français reviennent survoltés, en transe, persuadés qu'ils ont un coup à jouer. Ils hurlent dans les vestiaires: regardez-les, ils doutent! Ils ont peur!

Et le miracle, la magie arrivent.

Tout ce que les français tentent sont des coups au but. Tout ce que les blacks tentent sont des échecs. Les Français sont à présent des guerriers. Des soldats. Une armée. Galthié n'hésite pas à partir au plaquage sur Lomu. Il se retrouve à l'horizontale, flottant comme un drapeau derrière le joueur prodige, mais le fait tomber. Au contact avec Umaga, Richard Dourthe revient avec une poignée de dreadlocks du colosse dans les mains.
Les valeurs de l'Ovalie, en somme. (respect de l'adversaire, fair-play, rester digne dans le défaite, fier dans la branlée et impliqué quand on colle une fourchette dans les yeux de son opposant.)

Le match est une folie. Une guerre.
Et les blacks ne voient plus le ballon. La furia française les bouscule, les écrase comme une avalanche. Ils cherchent des solutions qu'il ne trouveront jamais pour endiguer les attaques bleues.
Submergés par ces 15 fous furieux qui vont au sacrifice sur chaque ballon, sur chaque contact, ils capitulent petit à petit.
Il semble que les français sont finalement devenus les All Bleus.

43-31.

La plus grande équipe du monde, peut-être de tous les temps est détruite. En lambeaux.

En finale, les français s'inclineront presque logiquement contre l'Australie et la magnifique paire Larkham - Gregan.

Mais ça n'a finalement pas d'importance. Ils avaient joué le plus grand match de l'histoire de leur sport.

Et ils l'avaient gagné.



22 Novembre 2003: Finale Australie - Angleterre
Le jour ou Jonny Wilkinson est devenu Sir.


Nous sommes en prolongation. 17-17. L'Australie, tenante du titre, rêve d'être la première équipe à conserver son titre, qui plus est sur ses terres.


Et à la 99ème minute, un jeune génie de l'ovale, un gentleman, une classe vivante claque un drop stratosphérique et envoie le XV de la Rose sur le toit des Dieux.

Le monde se souviendra de lui pour cette élégance des grands, ce fair-play exemplaire, son professionnalisme, son intelligence, dans le jeu et dans la vie au point de s'intéresser à l'Astrophysique alors qu'il est en pleine dépression pour y trouver le salut.

Le monde se souviendra de Monsieur Jonny Wilkinson et un genou à terre, le monde remerciera le sujet de Sa Majesté d'avoir ainsi ébloui et embelli le jeu.




07 Septembre 2007: Matche de Poule, Ouverture de la Coupe du Monde: France - Argentine
Le Jour où le Puma a mangé le Coq


J'aurais pu vous parler du monstrueux quart de finale entre La Nouvelle-Zélande et la France, à Cardiff, qui verra les bleus (encore) croquer la fougère pour filer vers la demi-finale, surtout que ce souvenir est bien meilleur que ce match d'ouverture, mais il faut parfois rendre à César ce qui appartient aux Argentins, ce petit Pays de la planète Rugby, mais au coeur énorme.


Pour moi, le match se gagne dès les hymnes. Les Hommes d'Augustin Pichot, surnommé le Petit Napoléon et capitaine de cette équipe des pumas sont en larmes. 
Transcendés par l'émotion il réalisent ce jour-là le premier exploit de leur coupe du monde. Terrasser l'Equipe de France, jugé pourtant favorite sur ses terres.

Les bleus croiseront à nouveau les fauves lors du match pour la troisième place et subiront à nouveaux les coups de griffe des argentins.

Cette équipe, composée à l'époque d'une partie d'amateurs était peut-être la plus belle de cette coupe du monde 2007. Car elle avait le plus gros coeur.


17 Septembre 2011: Matche de Poule Australie - Irlande
Le Jour où le trèfle a provoqué sa chance

Le 17 Septembre 2011, je suis en Ecosse, à Edimbourg, prêt à découvrir les merveilles et les mystères du Pays des lochs et du Whisky.
Mais coupe du monde en Nouvelle-Zélande oblige, je profite de mes petits-déjeuners pour regarder les matchs.
Assis dans un pub Irlandais, au milieu des maillots verts et des pintes de Guiness dès 10 heures du matin, je déguste mes oeufs et mon bacon et buvant des bières du thé (et quand même quelques bières) devant un petit moment d'histoire.

L'Irlande des soldats est debout. Le Ireland's Call résonne dans le pub. Et Captain O'Driscoll sonne la charge face au monstre de l'hémisphère sud, un des favoris de la compétition avec Quade Cooper, son demi d'ouverture phénoménal.

Avec le courage et la foi en leur pays, les Irlandais vont endiguer les attaques des antipodes, perdre un peu de cuir chevelu et gagner le match.

15-6

Et autour de moi, dans un petit pub à Edimbourg, résonne à nouveau le Ireland's Call, la Guiness et les larmes coulent par tonneaux et les yeux humides au-dessus de mon bacon froid, je me dis que mes vacances commencent très bien...






Voici donc quelques moments d'héroïsme, de bravoure et d'émotion, pour vous donner envie à vous aussi d'admirer les combats et les courses qui brûlent les poumons avec un autobus humain lancé aux trousses, le courage de ces hommes, qui, pour un maillot, une nation, un peu de gloire et d'émotions, iront sacrifier leurs bras et leur cuir chevelu pour se sentir fiers d'être vivants...


vendredi 31 juillet 2015

Fortress Europe / Asian Dub Foundation



Ma prise de conscience de la notion de "Politique Internationale" a commencée lors de ma rencontre avec des chars qui roulaient sur des étudiants sur la place Tian'Anmen et des gens qu'on voyait pour la première fois, parce qu'ils avaient vécu toute leur vie derrière un mur et qu'ils avaient soudainement eu envie de le détruire.

Il faut comprendre qu'à cette époque, à l'école, L'Europe nous était alors présentée comme une sorte d'utopie formidable, une opportunité magnifique qui allait permettre aux pays membres de s'élever, de se serrer les coudes et de donner aux peuples la protection moelleuse de la démocratie et la promesse d'une vie simple et belle.

Une vie sans peur, où les Allemands, les Hollandais, Espagnols, Français, Italiens et tous les autres allaient partir à la découverte les uns des autres, conscients de faire partie de quelque chose de beau. Un tout à la mécanique de boîte à musique. 

Quelque chose de chouette.

Et nous sommes 26 ans plus tard.

Cet idéal ressemble maintenant à une vitre brisée, toutes ses espérances fêlées, les nations se recroquevillent de plus en plus les unes sur les autres, les frontières extérieures se ferment, les promesses d'autrefois sont oubliées, la suspicion monte, la peur grandit et on parle de plus en plus de problèmes et de moins en moins de chances.

La politique internationale devient de plus en plus national(ist)e et ceux qui rêvent d'Europe parce que là-bas, de l'autre côté de la Méditerranée ou des déserts d'Asie et des montagnes Afghanes, on ne tue les gens qu'au boulot, voient eux aussi un mur s'élever, plus grand, plus gros et plus épais et les ponts de plus en plus rares.

Evidemment, ma naïveté confondante vous fera sourire, mais le gamin qui est resté en moi ne pourra s'empêcher de repenser aux chars et aux murs, avec la trouille de les voir se rapprocher de plus en plus...

jeudi 30 juillet 2015

Alright / Kendrick Lamar



Il y a des causes qui méritent qu'on se lève, poing tendu, que l'on crie non, que l'on marche dans la rue et qu'on se révolte.

Des actes choquants, aux vieux relents de barbarie médiévale qui nous font soudain réaliser, que merde, au XXIème siècle de telles choses ne peuvent se produire, non mais c'est insensé!

Hier, le monde entier était choqué et ému de la mort brutale et sauvage d'un être qui avait l'air sympa, qui avait une famille, qui n'aspirait qu'à une vie tranquille, loin des malheurs et de la faim.

Le lion Cecil.
(Et vous connaissez mon amour pour les félins. Particulièrement les tigres des jungles mauves.)

Un lion avec une belle crinière noire, abattu par un pauvre homme avec certainement du vide dans la tête et certainement encore plus -de vide- dans le slip, au point de vouloir compenser en abattant le roi, pour une somme qui fera vivre deux familles pendant quelques temps au Zimbabwé, où je ne suis jamais allé et où je ne saurai dire si la vie est pire pour les hommes ou les lions.

Le monde, uni et soudé se levait pour hurler son dégoût.

Et pendant ce temps?

Pendant ce temps, aux amériques, où la disparition d'un lion faisait couler les larmes de Jimmy Kimmel, les noirs continuaient de tomber eux aussi sous les balles vilaines et moches de chasseurs en uniformes officiels.

La méditerranée continuait de se remplir de cadavres de réfugiés et les routes d'Asie et d'Arabie continuait d'être foulées des pieds des exilés.

Un migrant, qui lui aussi aspirait à une vie meilleure, loin des tourments de la faim et de la peur mourait dans le tunnel sous la manche.

Mais malheureusement pour eux, ils n'avaient pas de belle crinière noire.

Le Monde a donc pleuré Cecil le Lion, et ne les a pas pleurés eux, peut-être parce que dans leur cas, il était le chasseur.

Et c'est encore plus dommage pour ces malheureux, mais non seulement ils n'ont pas de belle crinière noire, ce qui est dommage parce que visiblement, ça les rend moins beaux, mais surtout, ils ne sont pas en voie de disparition. Au contraire, même.
Alors que finalement, il y aurait un moyen tout simple, assez bête, pour que les réfugiés, les migrants et les opprimés disparaissent pour de bon.

Qu'on arrête de les traiter comme des animaux.

dimanche 21 juin 2015

Run the World (Girls) / Beyoncé







Ce soir, l'équipe de France féminine de football joue un 1/8 ème de finale contre la Corée du Sud et évidemment, je vais les supporter comme un malade.

Et pour les gros nazes qui pourraient encore penser que "les filles n'ont pas leur place dans le football, c'est un truc de bonhommes" voici un magnifique exemple du contraire...


En septembre 2011, le Fenerbahçe SK, un des trois grands clubs d'Istanbul, décidait d'interdire son stade aux hommes et de le réserver aux femmes et aux garçons de moins de 12 ans, suite à l'envahissement du terrain par les supporters lors d'un match AMICAL (j'insiste sur le mot "amical" puisque ces blaireaux ne peuvent même sortir la carte moisie de l'excuse du "c'était une finale de champion's league et il y a 3 pénos qui n'ont pas été sifflés, ça nous a collé la rage" pour se défendre.) contre le Shakthar Donestk.


Parce que les supporters Turcs sont connus pour être les plus chauds d'Europe, n'hésitant pas à littéralement foutre le feu au stade.

Exemple avec Fenerbaçhe, justement:





Parlez de supporters de football turcs à ma frangine Caro-Magnonne, toute contente d'avoir gagné des places pour PSG-Galatasaray, rencontre de Champion's League en 2001.
Elle a quitté le Parc des Princes quand les fauteuils ont commencé à voler.

Mais revenons au 20 septembre 2011.

Dans un stade bourré à craquer, l'équipe de Fenerbaçhe va donc jouer sous les cris et les chants de 46.000 gonzesses.

Une ambiance survoltée, incroyable, sans aucun débordement, mais avec une ferveur et une passion qui n'avaient rien à envier aux mecs des kops.

Des images magnifiques et historiques, pleines de joie, de chants, de cris, de hurlements, de fièvre.

Le foot tel qu'on devrait le voir à chaque fois.

Non mais regardez-moi cette hystérie fantastique:







Un exemple incroyable montré par la Turquie.

La Turquie.
Un Pays Musulman.

Je ne dis pas qu'il n'y  pas eu un petit "enculé" glissé ici où là, mais sérieusement, ça fait plaisir en les voyant de pas avoir l'impression que les spectateurs sont en train de faire la guerre.

Alors que tant de choses restent encore interdites aux femmes, il serait temps d'en interdire quelques-unes aux hommes.

Et en Ligue 1, monsieur Thiriez, plutôt que de jouer des matchs à huis-clos quand les fans dérapent, pourquoi ne pas interdire le stade aux hommes et laisser les filles y aller comme d'habitude ou pour la première fois, entre copines?
Elles vous mettront une ambiance de folie folle et vous n'aurez pas à trembler pour les fauteuils de vos enceintes, parce qu'elles sont assez intelligentes pour ne pas avoir envie de les jeter.


Cet épisode incroyable est d'ailleurs relaté dans le formidable film Mustang, en ce moment sur vos écrans et qui relate l'histoire de 5 soeurs qui subissent les traditions dans la Turquie d'aujourd'hui.

Un film génial qui renvoie Virgin Suicides aux bégaiements arty d'une réalisatrice qui a surtout subi les traditions Hollywoodiennes.


Cette chanson du jour est dédicacée à ma soeur Caro-Magnonne (fan de foot et de Beyoncé) mais aussi Kiddie, Miss-E, Blondie, Frau, P'tite ème, Babé, Ciseaux Leclerc et toutes mes amies, parce qu'elles ont réussi mieux que moi dans la vie mais qu'elles doivent se battre plus et plus fort que moi tous les jours.

Alors qu'elles peuvent faire remuer des stades.


samedi 20 juin 2015

Né quelque part / Maxime Le Forestier




Mes amis, les chiffres sont accablants, il y a des plus en plus d'étrangers dans le monde.

Constat terrible qui pousse donc certains de mes contemporains au mieux à la peur haineuse, la bouche débordante de fiel et de bêtise crasse, au pire à la violence barbaresque qui ferait passer homo erectus pour Platon.

(Jeunes amis, attention. Si vous gougueulisez Homo Erectus, vous risquez à coup sûr de tomber sur un porno gay. Je vais donc sauver votre culture et l'intégrité de votre navigateur internet: Homo Erectus était un de nos ancêtres qui a vécu entre -1.5 millions d'année et - 100.000 ans. Il adoptait déjà la station debout et bégayait du feu. En revanche, il était pas au taquet sur la pleïade)

Regardez par exemples ces cons de Corses qui vous collent une merde noire aux sales relents de gaz parce que deux institutrices (géniales) ont l'idée saugrenue de faire chanter Imagine de John Lennon à des enfants dans différentes langues dont, suprême blasphème, l'Arabe.

Voici donc nos parents d'élève corses prêts à foutre en l'air une kermesse scolaire et à ériger un monument d'étain à la gloire de Charles Martel sur la place du village.

Lien


Si l'affaire n'était pas si tragique d'imbécilité noire, on pourrait rire, en voyant les commentaires de ces indignés de la couleur blanche et observer qu'ils parlent et écrivent le français certainement moins bien que Monsieur Akoui, mon boulanger.

(d'ailleurs Monsieur Akoui, tant que j'y suis, je vous souhaite un bon ramadan.)


Regardez ce môme de 21 ans, abruti suprémaciste dont les géniteurs méritent le titre de parents de l'année pour lui avoir offert un Colt 45 à son anniversaire, qui déboule dans une Eglise à Charleston, Caroline du Sud, tue 9 Paroissiens et rêve du retour à la ségrégation raciale.

Un môme de 21 ans, avec rien dans la tête à part la haine rentre dans une église et sème la désolation et le sang.

Regardez un ancien président tout énervé comparer la tragédie des migrants qui se noient dans la Méditerranée à une fuite d'eau dans une maison.

Si on savait que la dignité l'avait quittée depuis longtemps, il semble que le sens commun soit également aux abonnés absents pour oser ce genre d'analogie dégueusale, qui fera applaudir les nostalgiques de Poujade et du Maréchal, amoureux des foires municipales et du front national, ceux qui pensent encore qu'une nationalité à un quelconque lien avec une couleur de peau (et les Corses aussi, n'oublions pas.) et qui oublie un peu vite que si ces gens risquent leur vie sur des esquifs de fortune inaptes pour les bassins des tuileries sous risque de chavirage pour venir en Europe, c'est parce qu'ici, on ne tue les gens qu'au boulot.

Oui, mes amis, le constat est alarmant.

Il y a de plus en plus d'étrangers dans le monde.

Alors les paroles amères et noires aussi.

Et comme le temps qui m'est imparti n'est pas nationaliste mais bientôt terminé, je finirai en vous racontant une histoire qui a enlevé de ma tête l'ombre de la haine et le goût du sang.

Hier, en rentrant chez moi, arpentant mon quartier de Château-rouge-que-j'aime, je suis tombé sur de la magie.

Une Jungle.
Une Jungle mauve et verte et rouge.




Ravi par l'exotisme qui m'était ainsi offert, j'ai remonté la piste de ces animaux pour m'enfoncer un peu plus dans ma rue où résonnaient les tambours et j'ai croisé ces petites apprenties Picasso (ou Chagall. Faudra voir sur l'avenir.)


Et visiblement, pour elles, les seules couleurs qui semblaient importantes étaient celles de leurs craies pour embellir ma rue...












mardi 19 mai 2015

Guitar Lovin' Man / John Lee Hooker




"La frontière entre le ridicule et la gloire est fine. Comme celle entre la Corée du Nord et la Corée du Sud "
                                                                                                                       Proverbe Moyen

J'aime la guitare.
Forcément.

Un instrument de torture qui imite les pleurs et les cris, fait bouger la tête et les pieds, danser, pencher la tête au coin du feu et voyager.

J'aime le Blues.
Forcément.

La mort de BB King m'a dévasté.
Forcément.

J'aime la guitare alors dans mes écouteurs, j'ai While my guitar gently weeps.
Forcément.

Et je dirais même plus, j'ai While my guitar gently weeps version Tom Petty, Steve Winwood et Prince à la gratte.
Forcément.

Mais si, souviens-toi, j'en avais parlé .

Et puis bon, dans le RER, quand arrive le solo joué par Prince, on sent la tension qui monte, les doigts qui tricotent les cordes, le groove, les yeux fermés, cette gratte, les notes qui explosent et s'envolent, la guitare et là, j'ai ouvert les yeux et j'ai vu que plein de monde (parce qu'il y a toujours plein de monde dans les RER) me regardait l'air ahuri ou paniqué.

D'abord, je pensais qu'on regardait derrière moi et en fait, non, on me regardait moi.

Mais c'est quand j'ai vu mes mains, que j'ai compris.

La chanson courait toujours dans mes oreilles.

Embarqué par le solo nucléaire du sa majesté, je faisais du Air Guitar.

Tout seul.

Dans un RER.

EN FERMANT LES YEUX.

Là, le choix est rude puisque si on s'arrête subitement en se rendant compte que non, les gens dans le RER ne sont pas en train de secouer la tête comme des fous en vous admirant mimer de la guitare -et sans le son en plus, puisqu'il est dans vos oreilles et pas dans les leurs- vous abdiquez, vous admettez que vous êtes un original détraqué total qui vit seul avec des serpents et tout le monde vous regardera avec la crainte de vous voir subitement leur sauter dessus pour leur arracher la carotide avec les dents.

Si vous continuez, vous aurez honte de vous-même.

J'ai donc voulu m'arrêter progressivement et feindre la fin de la chanson qui hurlait encore dans mes oreilles.

C'est très bizarre de faire du Air Guitar non naturel. Du Air Guitar réfléchi, quoi. Pas improvisé. 

Ca demande d'être concentré. 

Du coup, j'ai raté mon arrêt.


mercredi 6 mai 2015

Real People / Common




Je me rend compte que j'atteins le milieu de la trentaine aux personnes que je croise lors des soirées.

Dans votre jeunesse folle et analphabète post-baccalauréat / étudianto-révolto-alcoolique, vous croisez généralement des gens qui sont à peu près comme vous.

Jeunes, révoltés, étudiants et alcooliques.

Alors généralement, en soirée, vous vous retrouvez face à un étudiant en lettres ou en histoire (ou socio, psycho, et beaucoup de filières qui finissent en -o) qui vous dit, entre deux bouffées de fumée, que "non mais ouais, tu vois, notre société est bâtie entièrement sur la propriété privée et l'aliénation mentale de la masse. C'est naze, quoi..."

Dans ces moments-là, le mec en question (et qui est souvent le plus original de le bande.) a les cheveux longs, lit du Roland Barthes ou du Naomi Klein et écoute ce petit groupe punk pas connu mais super fort de Saint Etienne. L'aventurier, quoi.

et vous acquiescez promptement entre deux gorgées.

Puis le temps passe.

Et comme je pense que finalement, ma vie n'est pas si ratée, je me dis qu'il est temps de l'expliquer au monde. 

Du coup, en soirée, je rencontre des gens, et alors que je m'apprête à leur balancer ma vie dans la tronche, à un moment donné, parfois, ça donne ça:

Moyen: "Non, je ne suis pas Parisien, je viens de Toul. C'est cool. Et toi?"

Interlocuteur: "Je suis Colombien, mais en ce moment, j'habite à Brooklyn. Je suis en tournée avec mon groupe, parce que je suis musicien. J'adore l'Europe, c'est si dynamique. Et c'est beau. Mais l'endroit le plus beau que j'ai vu, ce sont les hauts plateaux du Pérou. C'est magnifique. J'ai écris des chansons, là-haut. Et Le Viet-Nam. C'est incroyable, la jungle et les rizières et les gens sont curieux. Adorables. Et les grandes plaines d'Afrique. Les fauves. Mais j'aime Brooklyn. On y croise le Monde. Jay-Z était mon voisin. Tu connais les hauts plateaux du Pérou?"

Moyen: "Heu. Je connais bien le plateau de Malzéville."

(Note pour toi, lecteur, lectrice, Scarlett: le plateau de Malzéville, c'est le Kilimandjaro du 5-4. Le K2. L'Eiger. Et nul ne peut se prétendre adulte si il n'a pas pris une cuite au plateau de Malzéville.)

(Il est évident qu'à ce moment-là, je relativisais vachement l'idée d'avoir "pas trop mal réussi ma vie" et j'hésitais fortement entre l'envie de lui faire chier ses dents et celle de lui demander de me présenter Jay-Z....)

Ou alors, tout regonflé de mes pérégrinations aux 4 3 2 ... Bon, au petit coin du monde que j'ai visité, je m'avance, confiant, tonitruant que j'adore voyager.
Forcément, lorsque l'on me répond "Oh oui, j'adore, j'ai fait le tour du Monde. Deux fois." ou "Ah oui, j'ai fait plein de voyages en bateau. Et même une transatlantique." et que tout ce que je peux répondre, c'est que j'ai été à New-York. Comme tous les gens qui "aiment voyager" (évidemment, je suis mauvais langue. J'ai fait un road trip dans l'Ouest des Etats-Unis, traversé une partie de l'Ecosse à pieds et à dos de barriques de Whisky, admiré les merveilles d'Istanbul-la-magnifique et escaladé le plateau de Malzéville, mais je dois avouer que comparé aux exemples précédents, c'est comme si je disais à un type qui a fait l'Everest que j'aimais l'escalade en lui parlant du plateau de Malzéville.

Oui, on en croise des gens en soirée. Et ils sont tous différents.

Presque autant que ceux que l'on croise en voyage.

samedi 2 mai 2015

Spécial Combat Floyd Mayweather vs Manny Pacquiao

J'aime la boxe.

Non, je n'aime pas forcément les coups, les ecchymoses et le sang.
Non, je ne me nourrit pas de violence.
Non, je ne suis pas en extase devant deux corps noueux, tendus de muscles, huilés, chauds, glissants, qui se collent l'un à l'autre dans un ballet grotesque d'esquives et de bourre-pifs.

Non, c'est plus que ça.

J'aime la boxe, pour ce qu'elle a de primitif et de terriblement complexe, à mi-chemin entre la négociation préhistorique à coups de gourdin sur le voisin et les échecs de Kasparov.

J'aime la boxe pour la détermination de deux types qui ont souffert dans une salle de muscu et qui veulent prouver aux autres qu'ils sont les plus forts.
Les plus forts dans la tête, surtout. Les plus impitoyables. Les plus motivés. Les plus courageux.

Deux mentals d'acier qui se détruisent à coup de masses dans la tronche.

Si le rugby est un sport de voyous joué par des gentlemans, la boxe est un sport de gentleman joué par des voyous.

Des tronches de repris de justice, des cerveaux de tracto-pelles.

Pour certains, comme Floyd Mayweather, de véritables hommes d'affaire.

Mais surtout des pitbulls en rut. La virilité en avant, les crocs dehors.

Mais les plus grands, vous les voyez grands sur et en-dehors du ring.

Jean-Marc Mormek, Lennox Lewis, Wladimir Klitschko, George Foreman, Mike Tyson, Sugar Ray Leonard, Jake LaMotta, Evander Holyfield.

Et le plus grand de tous, Mohammed Ali.

Autant de légendes de leur sport, autant de destins brisés comme les mâchoires ou de vies réussies à la force des poings.

Et de la tchatche.

Alors en attendant 03h00 du matin, je vous propose mes chansons de boxe préférées...

Hurricane / Bob Dylan



Hommage à Rubin "Hurricane" Carter, boxeur emprisonné sur la foi d'un procès douteux, couvert de racisme latent.

En moins de 10 minutes, Dylan balance un uppercut à sa façon avec cette guitare folk et un groove poids lourd.

Un chef-d'oeuvre.

Mama said Knock you out / LL Cool J



Forcément, dans la case égo éléphantesque et punchlines terrassantes, les rappeurs se devaient de reprendre l'imagerie de la boxe. Même origines commune, la rue, même moyen d'élévation social par l'égotrip,
Ici, LL Cool J cite Mohammed Ali. Humblement.

The Hitter / Bruce Springsteen



Bruce "The Boss" (ça sonne comme un nom de boxeur) Springsteen, la voix de l'Amérique des cols bleus, des travailleurs, ouvrier, trimeurs en usine, syndicalistes, devait forcément parler de ces mythes américains, nés de la poussière et des prisons, dont l'imagerie replonge jusqu'à la grande dépression, avec ses combats clandestins, ses os brisés, ses estropiés et ses orphelins.

Il écrit The Hitter pendant la tournée du Ghost of Tom Joad en 1996 mais ne la sort que 10 plus tard sur le splendide Devils and Dust. Un titre d'album qui pourrait résumer toute l'histoire de la boxe.

The Boxer / Simon & Garfunkel



Parce que vous pensiez sérieusement y échapper?

The Champ is Here / Lupe Fiasco



Comme quoi, Mohammed Ali reste le premier rappeur.
Lupe Fiasco, l'anarchiste, le sample directement pour son titre. The Champ is here chantait Ali en frappant ses congas.

Eye of the Tiger / Survivor



Vous pensiez sérieusement y échapper, bis ?

You beat me to the Punch / Mary Wells



Parce que oui, évidemment, les filles peuvent aussi parler boxe. Surtout quand elles parlent d'amour.

I Think i can beat Mike Tyson / Jazzy Jeff & The Fresh Prince



Avant de faire le clown sur les écrans, Will Smith faisait le clown dans le micro.
Au point d'imaginer qu'il pouvait battre Iron Mike...

Gonna Fly Now (Rocky OST) / Bill Conti



La chanson qui vous fait partir heureux le matin au boulot, qui vous fait soulever les meubles tout seul, changer un roue de bagnole sans cric ou nettoyer votre salle de bain sans pause.
La chanson qui m'a fait monter TOUTES les marches du sacré-coeur (presque) en courant.

Enfin, je vous conseillerai évidemment de regarder Raging Bull, le chef-d'oeuvre de Martin Scorsese sur la vie terrible de Jake LaMotta, When We Were Kings, le documentaire incroyable de Leon Gast sur le combat Ali - Foreman à Kinshasa, Zaïre, LE Combat du siècle (et je rajoute pour la peine le formidable livre Le Combat du Siècle de Normal Mailer.) où chaque phrase sortie par Mohammed Ali résonne comme un discours de Martin Luther King.
Mais aussi Le Champion, avec Kirk Douglas ou Body and Soul de Robert Rossen.

Et ruez-vous sur Warrior de Gavin O'Connor (avec Tom "la masse" Hardy et Joel Edgerton. Et si le film parle plus de Mixed Martial Arts (arts martiaux mixtes, une discipline qui se pratique dans une cage en forme d'octogone et non sur un ring et qui voit les combattants s'affronter en utilisant  des techniques issues de divers sports de combat comme la boxe, le Muay Thaï, la lutte, le judo et qui est sujet à de vives controverses éthiques malgré son caractère entièrement professionnalisé) son traitement est tellement touchant et juste à travers le destin de ces deux combattants de middle-class qu'on dirait vraiment une chanson de Springsteen mise en image.
Donc forcément. J'aime bien.

Et qui dit Boxe, dit ring-walk, ce moment culte ou le sportif traverse la scène pour rejoindre le ring sous le regard des milliers de personnes en transe.

Un moment-clé, où tout se joue déjà, où il faut impressionner l'autre en face et lui montrer qu'on ne se laissera pas mettre en bouillie facilement.

Voici pour moi le plus beau ring walk que j'ai pu voir à la télévision.
En 2002, je veillais tard pour regarder Tyson affronter Lennox Lewis.

Et Lewis a mis tout le monde d'accord ce soir-là en faisant son entrée sur Crazy Baldheads de Bob Marley quand la plupart choisissaient des titres rentre-dedans avec des subtilités de marteau-piqueurs.





Voilà, tout ça pour vous dire que la boxe va au-delà des uppercuts et des morsures d'oreille et que si le charisme animal de Mike Tyson ou les discours de Mohammed Ali résonnent encore aujourd'hui, au milieu du bling-bling et des combattants-hommes d'affaire de l'ère moderne, c'est parce qu'il ont toujours cherché à voir au-delà de leurs poings.





mardi 21 avril 2015

Le Temps ne fait rien à l'Affaire / Georges Brassens


Le Temps ne Fait Rien a  L'Affaire par popefucker

Le con.

Vous connaissez mon amour pour le con, j'en avais parlé ici

Le con, mine de rien, est une infinie source d'inspiration, peut égayer vos journées (ou les rendre bien affreuses aussi, c'est vrai) et surtout est réconfortant tant il vous rassure sur vos propres capacités mentales.

Alors forcément, quand j'en croise un, la crainte se mêle à l'espoir.

La crainte de finir énervé (limite ballonné à la fin de la journée) et l'espoir de voir mon égo regonflé.

La semaine dernière, j'en ai croisé un. Un bon. Un de de compète.

Le genre de con qui, pauvre de lui, ne se rend absolument pas compte qu'il l'est mais qui en plus, pauvre de nous, se sent obliger de partager son avis, parce que lui, il sait mieux que les autres vu que les autres sont tous des cons.

Le genre à traiter tous les autres de cons, ces cons.

Mais surtout le genre à se servir de chaque opportunité possible et imaginable pour expliquer pour il a raison, lui et les autres sont des cons, quitte à en oublier les règles de bases de la logique dans un échange verbal.

La preuve:

La conversation qui suit à donc été réalisée sans trucages.

Eloignez les enfants, le contenu peut choquer.

Moi: "C'est horrible, à La Réunion, un môme qui s'est fait attaquer par un requin. Ils ont vraiment un problème là-bas, ça craint."

Lui: "Oui, enfin, ce qui craint surtout c'est que là-bas, tu es entouré de bamboulas et au bout d'un moment, ça gonfle."

Alors que je m'apprêtais à sottement demander par quel cheminement biscornu sa pensée avait pu aller de la case "attaques de requins, c'est horrible" à "entourés de bamboulas, ça gonfle" comme ça, direct, sans passer par la case "attention, je risque de dire une connerie" et finalement, j'ai répondu un truc plus simple...




jeudi 16 avril 2015

La Chanson du Jour Hors-Série: Spéciale Star Wars (oui, je sais) et John Williams

Il y a bien longtemps, sur une petite planète bleue...

En 1977, un jeune cinéaste américain, barbu et portant des lunettes sortait un petit film de science-fiction.

Un film d'honneur et de loyauté, de courage, de batailles spatiales, de droïdes, de vaisseaux et avec l'objet le plus cool de l'univers connu, jusqu'à la bordure extérieure: Le Sabre-Laser.

Un film qui va déferler comme un raz-de-marée, pulvérisant l'idée même que l'on avait à l'époque quand on parlait de "film de science-fiction", redessinant pour toujours la politique des studios hollywoodiens et de l'entertainment.

George Lucas aurait pu créer une nouvelle religion sans problème tellement le culte voué à ses 6 3 films est fort.

Mais si les films sont forts, le son l'est encore plus.

Un compositeur. Un maître. Un Jedi.

John Williams. Derrière (presque) toutes les musiques cultes que vous adorez siffloter dans le métro ou que vous entendez toutes les 20 minutes dans un reportage à la télévision:
Les Dents de la Mer, ET, Jurassic Park, Superman, Harry Potter, l'investiture de Barack Obama, 3 cérémonies des Jeux Olympiques, Indiana Jones ou encore Né un 4 juillet. Je vous invite à consulter sa page Wikipédia ici, elle est ahurissante. Mozart, va te cacher.

Une saga qui, 37 ans après, continue de faire rêver les mômes du monde entier et est solidement ancrée dans l'inconscient collectif mondial. Avec sa musique.

Je vais donc vous proposer mon top 5 des musiques de cette saga-phénomène, histoire de se rappeler qu'en Décembre, il y aura des images, des sabres, des vaisseaux, de l'honneur, de la loyauté, une princesse, des batailles spatiales, des droïdes.

Et de la musique...

Numéro 5: 

Love Theme / Episode II - Attack of the Clones

Un amour impossible, une situation désespérée, des sabres-lasers, la mort, la violence mais aussi l'espoir.


Numéro 4

Battle of Endor / Episode VI - Return of the Jedi

Une bataille spatiale, des vaisseaux spatiaux, donc, de la loyauté, un piège, des explosions, la mort, la destruction et la victoire.



Numéro 3:

Battle of Heroes / Episode III - Revenge of the Siths

Un duel à mort, des larmes, de la souffrance, de la peine, de la haine, des sabres-lasers, encore et finalement, le côté obscur...


Numéro 2: 

Duel of the Fates / Episode I - The Phantom Menace

La sauvagerie, la violence, le Sith et la mort.
(cherchez pas, c'est ce qu'il y a de mieux dans Episode I. Limite, c'est un film qu'il vaut mieux écouter que voir.)


Numéro 1:

Binary Sunsets / Episode IV - A New Hope

Parce que quand viendra l'heure de la fin, que je serai arrivé au bout, ceci est certainement une des dernières choses que je voudrai entendre, paisiblement, avant de finalement m'endormir pour commencer un autre voyage.






































Et le teaser qui donne des frissons et dresse les poils, c'est là...





dimanche 22 mars 2015

La Complainte du Progrès / Boris Vian




Pour s'affranchir de la servitude, l'homme a mis au point de nombreux stratagèmes, plus ou moins ingénieux au fil du temps.

Comme la roue, pour transporter des choses plus lourdes que lui, le gourdin, pour affiner sa diplomatie et le décapsuleur, pour arrêter de s'exploser les dents.

Malin, l'Homme.

C'est donc fidèle à cette tradition de lutte contre l'effort et la relouterie du quotidien que j'ai décidé, moi aussi, de faire un pas dans le futur, d'embrasser le progrès et de faire confiance à la science pour faciliter ma vie et alléger mes épaules frêles.

J'ai déjà un décapsuleur, je vous rassure. Et j'ai un usage plutôt modéré du gourdin.

En revanche, je connaissais les vicissitudes des lavandières, le dur labeur du lavoir, la galère du linge sale et les tours de reins à porter ledit linge sale au lavoir moderne.

Les lavomatics.
Où je croisais des familles, gosses emmitouflés dans le dos des mamans inclus, des étudiants, des clodos qui se protègent de la pluie et du froid, des camés en pleine descente, des gens saouls et des princesses d'Afrique belles comme la reine de Saba qui se préparaient pour les sorties du week-end.

Bref, des gens. Plein.

Mais la technologie nous sépare, finalement, puisque dans mon ascension libératrice, j'ai fait l'acquisition de mon nouveau pote:

Une machine à laver.

Hello, Buddy !


Une machine à laver qui me permet d'éviter les corvées et les douleurs lombaires, qui me permet d'utiliser mon décapsuleur pendant que mon linge se fait des tours de manège, une machine à laver qui m'économise ces incessants aller-retours entre le lavomatic et mon 6ème étage sans ascenseur.

Mais une machine à laver qui m'a éloigné des reines de Saba et de leurs sujets.




samedi 10 janvier 2015

Adagio pour Cordes / Samuel Barber (Trafalgar Square, 08 Janvier 2015)



Voilà, les cendres sont retombées et le sang a fini de couler.

Alors avant de se poser des questions, avant de réagir, avant de prendre des décisions, de se demander pourquoi et comment, avant tout ça, il nous reste une chance.

Une chance formidable de montrer que nous n'avons pas peur.
De montrer que nous nous aimons.

Une chance d'être debout, ensemble, dignes et libres.

Une chance de refuser la folie, la mort et l'intolérance.

Une chance de bloquer la route à l'extrémisme politique et de faire taire la bouche des canons et le verbe des prédicateurs.

Faux prophètes, cachez-vous, car nous sommes une tempête.

Nationalistes, mourez de honte et tremblez.
Nous sommes légions.

Vous n'êtes rien, nous avons des crayons.